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LES EPITAPHES, t&<br />

%en quilfioit entombéd'vnepierre eflrangere, Tu fois heureufe entre les Dieux venue,<br />

Et que la main <strong>de</strong> fia piteufiemere<br />

A l'heure du trefias ne luy ait clos lesyeux,<br />

Et qu'en blafmant la cruauté <strong>de</strong>s Dieux<br />

N'ait cueilli <strong>de</strong>fa léure à l'entour <strong>de</strong> fia bouche<br />

Souuienne-toy <strong>de</strong> moy, ($ff dons vn préfteury<br />

Te promenant auec mon Ligriery,<br />

Parle toufiours <strong>de</strong> moy , foit que la matinée<br />

Ait d'Orient la clarté ramenée;<br />

L'ame fuyante , (êfque <strong>de</strong>ffus fit couche<br />

Sesfieurs aux crins effars, & fes frères pleu¬<br />

Soit qu'àface Midy, oufait que le Soleil<br />

Dans l'Océanfie <strong>de</strong>ualle aufiommeil,<br />

rons<br />

Parle toufiours <strong>de</strong> moy.<strong>de</strong> moy par les nuages^<br />

Noyent verfié<strong>de</strong>s Oeillets bien-flairans, Par les <strong>de</strong>firts <strong>de</strong>s rochesplus fiauuages ,<br />

N'ayent verfié <strong>de</strong>s Lis auec <strong>de</strong>s Rofesfran- Entre les bois myrtes, ou dans Vn Antre coy<br />

cheSy Soir & matin parle toufiours <strong>de</strong> moy.<br />

St du Cyprès les mortuaires branches: Que ton luth babillardautre chant ne caquette<br />

Pourtant, Père vieillard,pren quelque recon- Sinon mes vers,& <strong>de</strong> moy ton Poè'te<br />

fort, Qui vit le c en dueilfouuienne- toy là- bas:<br />

Et d'vn voinpleur ne trempepointfia mort. De moy qui meurs après le tien trefias.<br />

» Celuy ne meurt trop tofl, neuft-il que vingt Sur l'herbe auprès <strong>de</strong> toy, oufus la riue mole<br />

ans d'âge, Gar<strong>de</strong>- moy place auprès <strong>de</strong> ton idole,<br />

»Qui meun auflot du Martial orage, Afin que mefme place enfemble nous ayons<br />

xAinfi qu'afiait tonfilspour fion Roy bâtait- Et vifs fy morts enfemble nous [oyons.<br />

lant.<br />

le veuxfionsplus cela : carfi i'eftok Achille,<br />

Tell' mort conuient à tout homme vaillant, Je meurtriroyfur ta fioffe cent mille<br />

Et non mourir au lifl, ou dons la maifion,com¬<br />

me<br />

Quelque puccllc, ou quelque couard homme.<br />

» Celuy nefl point tué qui meurt bonnefle-<br />

ment,<br />

» Tenant au poinglapique brauement<br />

» Pourfiauuerfit patrie, ($f qui voudroit at¬<br />

tendre<br />

» Cent morts,pluftoftqu'à t'ennemyfi ren¬<br />

dre.<br />

Ton fils n'attendit point que le rempart fut<br />

pris,<br />

Mais fy <strong>de</strong>gloire $r <strong>de</strong> vaillance efyris,<br />

Dés lepremier affout, occit vn Porf enfeigne;<br />

Et commefla <strong>de</strong>fyoiïille il leuoitpour enfeigne<br />

Defaieune vertu,vn coup <strong>de</strong>plomb,bêlas!<br />

Sur le rempart auança fion tresflas,<br />

Outre- naurantfia gorgef^fpour l'honneur <strong>de</strong><br />

France<br />

Deffus la fleur <strong>de</strong>fia première enfance<br />

Mourut à Teroane ,(§fme laiffo <strong>de</strong> luy<br />

Aufond <strong>de</strong> l'ame vn éternel ennuy,<br />

Qui,rongeard,m accompagne,^ me tient im¬<br />

primée<br />

Toufiours au c fa face trop aimée.<br />

Adieu chère ame, adieu, en éternel adieu :<br />

Soit que l'oubli te ferre en fon milieu<br />

Dans les champs Etyfe^, oufit que fur lo nue<br />

Effagnols tes meurtriers, ($rte feroy <strong>de</strong>sjeux><br />

Que d'an en an nos plus tardifs neueux,<br />

Deuots,célébreroient & d'efirime & <strong>de</strong> caurfil<br />

Où prés Pofié l'In<strong>de</strong> allongefia fource.<br />

Maispour autant, Ami, qwAchille ie nefiuvs%<br />

Et que parfang vanger ie ne tepuis,<br />

Pren,pren, chère ame, pren leplus <strong>de</strong> mapuif¬<br />

fance,<br />

Etpar mes verspren <strong>de</strong>s ans lo vengeance.<br />

'Reçoy,mon cher Patrocle,au milieu <strong>de</strong> cepré<br />

Ce neufiautel à ton nom confieré,<br />

Qu'humble ie te dédie auecqm ce Lierre,<br />

Stceruiffeauqui par neufifiais ï enferre.<br />

Deffus quatregobonsfurton vui<strong>de</strong> Tombeau<br />

l'efban du laiflfieflfon du vin nouueau,<br />

Me meurtrifiat <strong>de</strong> coups,& couchéfur ta lame<br />

Par troisgras cris 'ïappelle en vain ton ame.<br />

Comme Achille àPatrocl', ie te tons mes che-<br />

ueux,<br />

Que dés long temps i'ouoispromis en vux<br />

A mon fleuue du Loir,fi i'euffepar mapeine<br />

Conduit Francus au riuage <strong>de</strong> Seine:<br />

Qui <strong>de</strong>puis forgueillit <strong>de</strong> l'honneur <strong>de</strong>fion nom,<br />

Et qui fe vante encor <strong>de</strong> mon renom.<br />

Mais voilà mes cheueux,prh lesfie te les coupe:<br />

Et tout ainfi qu'enclos en cefle coupe<br />

Je les metsprés les tiens,puiffent en doux repos<br />

Auprès les tiens eflre loge% mes os.<br />

D DDddd iiij<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

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