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LA VIE DE P. DÉ RONSARD. Ï64f<br />

"Tenuie qu'il auoit <strong>de</strong> chanter l'origine dc nos Rois, ifïus<strong>de</strong>s Troyens: fiibjetdont<br />

il eftoit <strong>de</strong>flors amoureux. Ainfi que le bruit couroit<strong>de</strong>s Amours dc Caffandre, Se<br />

<strong>de</strong> quatre liures d'O<strong>de</strong>s, que ja Ronfard promettait àla façon <strong>de</strong> Pindare Se d'Ho¬<br />

race , comme le plus fouuent les bons efprits font jttoux les vns <strong>de</strong>s autres ; Du Bel¬<br />

lay, qui auoit fur le mefme fubjet d'Amour, chanté fon Oliue, après luy voulut<br />

s'effayer aux O<strong>de</strong>s fur l'inuention Se crayon <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> Ronfard , qu'il trouua<br />

moyen <strong>de</strong> tirer & <strong>de</strong> voir fans fon fçeu. Il cn compofa quelques - vnes, lefquelles<br />

auec quelques Sonners fans mot dire, penfant preuenir la renommée <strong>de</strong> Ronfard;<br />

il mit en lumière fousle nom <strong>de</strong> Recueil <strong>de</strong>Poëfie, quin'engendra enRonfard,fi<br />

non vne enuie , à tout le moins vne raifonnable ialoufie contre du Bellay , iufques<br />

à intenter adion contre luy pour le recouurement <strong>de</strong> fes papiers IJbfquels<br />

ayant retiré par droit , non feulement ils quittèrent leur querelle, mais Ronfard<br />

ayant incité du Bellay à continuer fes O<strong>de</strong>s, redoublèrent leur amitié, Se iugerent<br />

que telles petites ambitions font les plus douces Se ordinaires pefles <strong>de</strong>s<br />

clurs généreux :& que comme les efprits jaloux <strong>de</strong> gloire facilement fecourrou-<br />

cent, auffi promptement fereuniffent-ils; les Mufes ne pouuans <strong>de</strong>meurer feules à<br />

ains viuans toufiours <strong>de</strong> compagnie. Ma's après qu'il eut fait voir le iour à fes.<br />

Amours* Se à quatre liures d'O<strong>de</strong>s, à -celle naiffante gloire<strong>de</strong> Ronfard, s'oppo-<br />

fa vn gros efeadron <strong>de</strong> petits rimeurs <strong>de</strong> Cour, qui pour auoit fait vn petit Son¬<br />

net Petrarquifé, vn Dizain, ou vn Ron<strong>de</strong>au auec le refrain mal à propos, penfoient<br />

auoir feuls mérité tous les Lauriers d'Apollon. Le chef <strong>de</strong> cefte ban<strong>de</strong> fut<br />

Melin ou Melufin, Gentil- homme <strong>de</strong> SaindGelais,iffu<strong>de</strong>celle<strong>de</strong>Lufignanen<br />

Poidou, tant célèbre par les incroyables merueilles<strong>de</strong> laFéeMelufinc, qui pour<br />

fçauoir plus que les autres, Se auoir acquis beaucoup dc crédit enuers les Grands,<br />

Se principalement auprès du Roy , ofa bien fe <strong>de</strong>fcouurir,& pluflofl meu du cry<br />

<strong>de</strong> ces grenouilles courtifanes , que <strong>de</strong> fon propre iugement , penfoit troubler<br />

l'eau Pegafine à cet A pollon nouueau , quand <strong>de</strong> mauuais coeur en pleine affemblée<br />

<strong>de</strong>uant le Roy, il calomnia les euures <strong>de</strong> Ronfard. Mais quoy , vn grand Poëte<br />

comme ceftuy-cy, ne <strong>de</strong>uoit pas auoir moins <strong>de</strong> Zoïles & <strong>de</strong> Carbilcs qu'Homère<br />

& Virgile, puis qu'il <strong>de</strong>uoit fucce<strong>de</strong>rà pareille louange. Il a touché luy-mefmcs<br />

cefte querelle en l'Hymne qu'il fit apres la mort <strong>de</strong> Madame Marguerite, Royne<br />

<strong>de</strong>Nauarre, imprimé auec fes autres Epitaphes faits par les trois Surs Angloifes,<br />

où felifoit autres- fois fur la fin-<br />

Eficarte loin <strong>de</strong> mon Chef<br />

Tout mat-heur & tout mefClefi,<br />

Prefierue-moy d'infamie<br />

De toute langue ennemie,<br />

Et <strong>de</strong> tout aCle malin ,<br />

Et foy que <strong>de</strong>uant mon Prince<br />

Déformais plus ne me pince<br />

La tenaille <strong>de</strong> Melin.<br />

Mais en faueur <strong>de</strong> Saint Gelais, qui rechercha <strong>de</strong>puis fon amitié,ilne changea pas<br />

feulement ces vers qui felifent auiourd'huy autrement, niais l'honnora <strong>de</strong> titres Se<br />

louanges non communes par fes eferits, tefmoignages <strong>de</strong> fa naturelle can<strong>de</strong>ur , l'appellant<br />

le premier <strong>de</strong>s mieux appris. Ceux qui n'auoient occafion <strong>de</strong> le reprendre*<br />

s'ils n'aceufoient leur ignorance , auoient recours aux fornettes Se mocque-<br />

ries,lifans au Roy fes vers tronquez, & les prononçans<strong>de</strong> mauuaife grâce, mcfmes<br />

les mots non communs, d'vne ignorante &courtifane impu<strong>de</strong>nce, &faifans cou¬<br />

rir contre luy luy leurs calomnieux & fa<strong>de</strong>s eferits. Tel fut jadis Bacchylidc à l'entour<br />

J<br />

XXXxxx Oj<br />

ft<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

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