13.07.2013 Views

Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LA VIEDE P. DE RONSARD. utst<br />

Lote Pegàfieos imbuis alueos ,<br />

Tefiolo magis ac magis<br />

Implens Caflalij confilium chori.<br />

An fruflra , an lepidus meus<br />

'Blandus fluauiloquus dulcis Anacreon,<br />

Ronfar<strong>de</strong> ,ad liquidam cbelyn ,<br />

Hinc aufet niueis vettus oloribus , ' .. "<br />

Nunc primùm é tenebris pu<strong>de</strong>ns ,<br />

Sacrum flellifero ferre caput polo?<br />

Cuius luce frequens pari<br />

lllumluce tuaflammeus cbruis,<br />

Mortes praripiens truces<br />

Jn quofcunque tuus ffliritus ingruif.<br />

D'autres excellensperfonnages auffi, comme Pierre Vidor , Pierre Barga ,Se Sperofl<br />

Spcronne l'ont tellement prifé que les <strong>de</strong>ux premiers m'ont dit , lors que ie pourfuiuois<br />

mes eflu<strong>de</strong>s en Italie, que noftre langage par la diuine Poëfie <strong>de</strong> Ronfard s'e-<br />

gâtait à la Grecque & Latine: Se quant à Speronne c'eft ce qui l'a efmeu au Dialo¬<br />

gue <strong>de</strong>s langues <strong>de</strong> tant cftimer la noftre , Se <strong>de</strong> faire vn iufte Poëme en langue Tofeane,<br />

à la louange <strong>de</strong> Ronfard, que i'ay trouué parmy fes papiers, Se qui mérite<br />

bien d'eftreleu. Et ce iugement a efté fuiuy <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>, comme tcfmoigncnt<br />

fes tuures que l'on a Ieu ,Se lit- on encores publiquement aux efcolesFrançoifes <strong>de</strong><br />

Flandres, d'Angleterre Se <strong>de</strong> Pologne, iufques à Danzich. Auffi le do<strong>de</strong> la Ramée<br />

en fa Rhétorique n'a peu trouuer <strong>de</strong> plus beaux exemples pour foninftrudion <strong>de</strong><br />

l'éloquence Françoife que dans les iuures <strong>de</strong> Ronfard , qui luy en ont fourny à fiiffifance,<br />

comme Virgile à Quintilian.il a changé l'addreffe d'aucunes pièces dc fes<br />

ceuurcs, mais ce n'a pas efté par légèreté ou inconftance d'amitié, mais par bonne<br />

raifon , ainfi qu'il m'a raconté , Se que nous voyons au Sonnet qui commence ,<br />

kA Thfbus, Patouillet.<br />

Qui s'addreffoit premièrement à Iacques Greuin Mé<strong>de</strong>cin , bel efprit certes, Se<br />

l'honneur <strong>de</strong> noftre pays Beauuoifin;qui le meritoitbien,n'euft efté qu'ayant aidé à<br />

baftir le Temple <strong>de</strong> Calomnie contre Ronfard,cn haine <strong>de</strong>s Difcours <strong>de</strong>s miferes <strong>de</strong><br />

noftr.e temps, ils'en rendit indigne,& <strong>de</strong> fon amitié <strong>de</strong> laquelle il honoroit fon gétil<br />

efprit : Sa vengeance ne fut autre toutesfois que <strong>de</strong> rayer fon nom <strong>de</strong> fes eferits. Au¬<br />

cuns ont trouué la corredion qu'il a faite en" fes uures en quelques endroits, moins<br />

aoreable que.ee qu'il auoit premièrement conceu , comme il peut aduenir principa¬<br />

lement en la Poëfie , que la première fureur eft plus«naïue , Se que la lime trop <strong>de</strong> fois<br />

mife, en lieu d'efclaircir Se polir ne fait qu'vfer Se corrompre la trempe. <strong>Les</strong> do<strong>de</strong>s<br />

qui verront fans paffion fes <strong>de</strong>rnières conceptions en iugeront. I'oferay bien pro¬<br />

noncer toutesfois que fes Éuures en gênerai font tant pleines d'excellence Se <strong>de</strong><br />

beautez , que nous les pouuons mieux entendre Se admirer,quc les expliquer Se imi- '<br />

ter : Se noftre Ronfard a fait fi bien fon profit <strong>de</strong> laprofon<strong>de</strong> feience <strong>de</strong> toutes cho¬<br />

fes , pratiqué fi heureufement les grâces anciennes, Se à icelles joind vne telle fureur<br />

Poétique à luy feul propre, que <strong>de</strong>puislefiecled'Augufte,il ne s'eft trouué vn na¬<br />

turel plus diuin, plus hardy , plus Poétique, Se plus accomply que le fien. Il n'y a<br />

fleur ou Trope qu'il n'ait parfcmé,& fi fubtilement caché en fes eferits, qu'il eft à<br />

douter fi enluy l'art furmonte la nature : & quant à l'art il n'en doit rien aux anciens,<br />

Se femble ayant oflédc fa fuperfluité qu'il ait adjoufté beaucoup à fon cmbelliffc-<br />

ment : car l'excellence Se perfedion <strong>de</strong> bien dire ne gift pas en l'abondance Se mef-<br />

langc <strong>de</strong> toutes fleurs, mais au retranchement <strong>de</strong>s vnes,& au choix & arrangement<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!