Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...
Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...
Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
1576 LE R E<br />
// fie marie, oufeftie fies Dieux,<br />
Et qu'au milieu <strong>de</strong> la celefte troupe<br />
La ieune Hebé luy prefente la cçupe ?<br />
Hé ! quel plaifir voir donfier y baller,<br />
Voir ï amoureufe à fion amy parler,<br />
Voir nouueauxyeux , mafiques y momme-<br />
ries.<br />
Au prix <strong>de</strong> voir les fiançantes tu ries<br />
Du cruel Mars , que ta douce bonté<br />
Tar vne Paix pour iamais a dontéf<br />
Ceux qui liront <strong>de</strong>puis leRoyClotaire,<br />
Iufqu'à François premier du Nom , ton<br />
Père,<br />
<strong>Les</strong> Roys qui ont par vn Sceptre fuiuant,<br />
Si bien régi la France auporouant,<br />
Ne trouueront par antique mémoire<br />
Que les vieux Roys parangonnent ta gloire:<br />
Car leurs honneurs font furpaffc?<strong>de</strong>s tiens,<br />
Soit en viCtoire, en proiieffe, ou en biens.<br />
Prefque en dou?e ans tu as affujettie<br />
De tes voifins la plus gran<strong>de</strong> partie,<br />
Et loin <strong>de</strong> France , en l'vne ffi ïautre mer<br />
<strong>Les</strong> Fleurs <strong>de</strong> Lys tu as fait renommer.<br />
Or <strong>de</strong>flre Roy cela vient <strong>de</strong> Fortune,<br />
Qui aux petits y aux grands efl commune:<br />
Mois ton grand heur ( que Roy iamais rieut<br />
tel)<br />
N'efl point commun à nul autre mortel.<br />
Deffur ton chefi encor n'efl retournée<br />
De l'âge tien la quarantiefme année,<br />
Et toutesfois en lafieur <strong>de</strong> tes ans<br />
Tu as du Ciel les plus riches prefens.<br />
Sire, tu as, ainfi comme il mefemble,<br />
Seul plus d'honneur que tous les Roys enfem¬<br />
ble:<br />
De ton viuant tu vois ainfi que toy<br />
Ton Fils aifiné enfiajeuneffe Roy,<br />
Qui pour ta bru ta donné laplus belle<br />
Royne qui viue , fyfiufl-ce vne immortelle,<br />
Et quipeut- eflre aura <strong>de</strong>ffus le chef<br />
Vne Couronne encores <strong>de</strong>rechef,<br />
Pour ioindre enfemble à lo terre Efioffoifie<br />
L'honneur voifin <strong>de</strong> la Couronne Angloifi.<br />
Tes autres fils fi belliqueux feront,<br />
Que d'Orient les Sceptres ils auront,<br />
Et chafferont par guerrière contrainte<br />
<strong>Les</strong> mefereans hors <strong>de</strong> la Terre-fiainCte.<br />
Ta Fille aifinée encores doit auoir<br />
Ce Roy qui paffe en bien $y en pouuoir<br />
© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours<br />
CVEIL<br />
<strong>Les</strong> Roysd Europe, à qui toute l'Efeagne,<br />
Flandres, Milan , lo Sicile, Sardagne,<br />
Naples, Maiorque, obeiffent ainfi<br />
Que <strong>de</strong>ffous toy ce grand Royaume ici.<br />
D'vne autre-part legrand Duc d'Auflrafie<br />
Ton outre fille eneftoufeachoifee:<br />
Et ta petite efl pour le Fils aine<br />
Du Roy qui fiefipour ton gendre donné:<br />
D'vne autre part ta S,ur, en qui repoufe<br />
, Toute vertu, efl maintenant ÏEfyoufe<br />
De ce grand Duc qui fouloit te hayr,<br />
St maintenant efl preft <strong>de</strong> t'obeyr,<br />
Amortiffant toute noifle ancienne,<br />
Ayant coniointfla race auec la tienne.<br />
Qui doncques Roy fiut iamaisfi heureux,<br />
Si plein d'honneur, d'enfiansfi plantureux,<br />
Qui <strong>de</strong>ffous toy ia gron<strong>de</strong>ts apporoiffent<br />
fomme fions qui fous vn arbre croiflentï<br />
Qui viuent tous, fy fe rien as pas vn<br />
Qui foit pourueu d'vn petit bien commun,<br />
Car ilsfont tous abondons en richeffes,<br />
Ou Roys , ou Ducs, ou Roynes , ou Du-<br />
cheffes. .<br />
Tu es gaillard, tu es ieune &difj>os,<br />
Et qui plus efl, tu as mis en repos<br />
Ton peuple ($f toy : car fions la paix publia<br />
que<br />
Peu teufl valu ton bon-heur domeflique*<br />
Tu as par tout ton peuple obéiffont :<br />
Mots le feul poinCl qui te rendfi pttiffont,<br />
Ceft lefiruice , & la fi<strong>de</strong>llepeine<br />
De la maifon illuflre <strong>de</strong> Lorraine,<br />
Qui tafierui ^ en guerre y en paix,<br />
Et iufqu'ou Ciel a égalé tesfaits :<br />
C'eft d'autre part le feruice aggreable<br />
De ton vaillant y fage Conneftable,<br />
Auquel tu fais comme à ton père honneur,<br />
Et dont les ans t'ont fièrui <strong>de</strong> bon-heur:<br />
Cefl vn d^Albon, vn CbafliHon,(ffjf mule<br />
Autres Seigneurs , dont lo France eflfertiUe.<br />
Doncques ayant tant <strong>de</strong>félicité,<br />
Contente-toy <strong>de</strong>c,efle humanité:<br />
N'afeire point aux Deïtez, d'Homère,<br />
Bien qu'en fis vers ils facent figrand chère :<br />
Et vy cent ans en France bien- heureux :<br />
Car ton bon-heur vaut bien celuy <strong>de</strong>s Dieux.