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ift* EPIS TRE<br />

couftumce honnefteté,quenon feulement tume fauorifcrasrmaisaufli quand tu<br />

liras quelques traits <strong>de</strong> mes vers, qui fe pourroient trouuer dans les éuures d'au-<br />

truy,inconfi<strong>de</strong>rément tu ne médiras imitateur <strong>de</strong> leurs eferits : car l'imitation <strong>de</strong>s<br />

noftres m'eft tant odieufe,( d'autant que la langue eft encores en fon enfance) que<br />

pour cefte raifon ie me fuis cfloigné d'eux , prenant ftile à part , fens à parc , guure à<br />

part, ne <strong>de</strong>firant auoir rien <strong>de</strong> commun auec vne fi monftrueufe cireur. Doncques<br />

m'acheminant par vnfentier incogncu.&monftrant le moyen <strong>de</strong>fuiurc Pindare,<br />

& Horace: le puis bien dire, '(& certes fans vanterie) ce que luy-mefme mo<strong>de</strong>fte-<br />

menttefmoigne<strong>de</strong> luy,<br />

Libéra per vacuum pofiui veftigia princeps ,<br />

Non aliéna meo prejfipe<strong>de</strong>.<br />

le fus maintes- fois, auecques prières, admonnefté <strong>de</strong> mes amis, faire imprimer ce<br />

mien petit labeur, & maintes- fois I'ay refufé, apprenant la ientenec dc mon fentencieux<br />

Autheur,<br />

Nonùmque prematur in annum.<br />

Et mefmement folicité par Ioachim du Bellay, duquel le iugement , l'eftu<strong>de</strong> pa¬<br />

reille, la longue fréquentation, & l'ar<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>fir <strong>de</strong> rcueiller la Poëfie Françoife,<br />

auant nous foible , &languiffante, (l'excepte toufiours Heroet Sceue, & Saind<br />

Gelais) nousa,rendusprcfquefemblablesd'efpritJd'innentions,& <strong>de</strong> labeur. le ne<br />

te diray à prefent que fignifie Strophe, Antiftrophe , Epo<strong>de</strong> , ( laquelle eft toufiours<br />

difFerentedu Strophe & Antiftrophe dénombre ou <strong>de</strong> ryme) ne quelle eftoit lalire,fes<br />

cou<strong>de</strong>s, ou fes cornes, auffi peu fi Mercure la façonna <strong>de</strong> l'efcaille d'vne tor¬<br />

tue , ou Polypheme <strong>de</strong>s cornes d'vn cerf, le creux <strong>de</strong> latefte feruant <strong>de</strong> concauité<br />

lrefonnante : en quel honneur eftoient iadis les Poètes Lyriques, comme ils accor-<br />

doient les guerres efmeues entre les Rois, & quelle fomme d'argent ils prenoient<br />

pour louer les hommes. le tairay comme Pindare faifoit chater les Hymnes eferis à<br />

la louange <strong>de</strong>s vainqueurs Olympiens, Pythiens,Nemeans,Ifthmieus. le referue tout<br />

ce difcours àvn meilleur loifir; fi ie voy que telles chofes mentent quelque brieue<br />

cxpôfition , ce ne me fera labeur <strong>de</strong> te les faire entendre, mais plaifir, t'alleurant que<br />

iem'eftimeray fortuné, ayant fait diligence qui te foit agréable. le ne fais point <strong>de</strong><br />

doute que ma Poëfie tant variée, ne femble fafcheufe aux oreilles <strong>de</strong> nosRimeurs,<br />

& principalement <strong>de</strong>s Courtifans, qui n'admirenr qu'vn petit Sonnet Pecrarquifé,<br />

ou quelque mignardife d'Amour, qui continue toufiours en fon propos .- pour le<br />

moins , ie m'alléure qu'ils ne me fçauroient aceufer, fans condamner premièrement<br />

Pindare, autheur <strong>de</strong> teUec^pieufediuerfité, & outreque c'cftla fauce,à laquelle<br />

on doit goufter l'O<strong>de</strong>. le fuis <strong>de</strong> cefte opinion que nulle Poëfie fe doit louer pour<br />

accomplie, fi elle ne reffemble la nature, laquelle ne fut eftimée belle <strong>de</strong>s Anciens,<br />

que pour eftre inconftante & variable en fes perfections. Il ne faut au ffi que le vola¬<br />

ge Le<strong>de</strong>ur me blafme <strong>de</strong> trop me louer : car s'il n'a autre argument pour médire que<br />

ce poind là, ou mon orthographe, tant s'enfaut que ie prenne gar<strong>de</strong> à tel ignorant,<br />

que ce me fera plaifir <strong>de</strong> l'ouïr japper , & caqueter , ayant pour ma <strong>de</strong>fence l'exemple<br />

<strong>de</strong>tousles Poëtes Grecs & Latins. Et pour parler ron<strong>de</strong>ment, ces petits Le<strong>de</strong>urs<br />

Poetaftres,quiontlesyeuxfi aigus à noter les fiiuoles fautes d'autruy, le blafmant<br />

pour vn A mai eferit, pour vne rime non riche, ou vn poind fuperflu ; &bref, pour<br />

quelque légère faute furuenue en iimpreffion ;monftrentcui<strong>de</strong>mmcntleur peu <strong>de</strong><br />

iugement,<strong>de</strong> s'attacher à ce qui n'eft rienjaiffant couler les beaux mots fans le? louer<br />

ou admirer. Pour telle vermine <strong>de</strong> gens ignorantement cnuieufe, ce petit labeur<br />

n'eft publié, mais pour les gentils efprits, ardans <strong>de</strong> la vertu, &dédaignans mor¬<br />

dre comme les maftins la pierre qu'ils ne peuuent digérer :Certes , ie m'affeure que<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

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