13.07.2013 Views

Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

fu, EPISTRE<br />

iucrcment qui voudroit fon<strong>de</strong>r fur quelque raifon ou tirer en confcquecc les verucs<br />

Se caprices d'vn Poète melanchoUque Se fanta'ftiq. Mais puis que ce corre<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />

liures&ceieuncDrogueur ( duquel la vie ne fera point mauuaife <strong>de</strong>ferite ) font<br />

voulu autrement , iefuis fort aife <strong>de</strong> leur feruir d'aiguillon, & <strong>de</strong> Tan pour les met¬<br />

tre en furie: car ce m'eftvn fort grandplaifir <strong>de</strong> voir ces petits gallans agitez Se dé¬<br />

bor<strong>de</strong>z contre moy , qui fen efbranle auffi peu qu'vn rocher <strong>de</strong>s tempeftes <strong>de</strong>là<br />

Mer. Toutesfois fans le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s plus Grands qui ont expreflement dé¬<br />

fendu les libelles, ie les euffe viuement grattez où il leur démange: car Dieu mercy<br />

nous auons bons Se amples mémoires <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux compagnons;mais d'orefnauant<br />

ie me tairay pour obey r à ceux qui ont puiffance fur ma main , Se fur ma vo¬<br />

lonté. Il me plaifl d'eftre leur but,leur vifée, leur paffion Sz leur colcre,& décochent<br />

tant qu'ils voudront leurs flèches efpointées contre moy. De là l'attends ma gloire,<br />

mon honneur Se ma réputation , Se plus ils feront enuenimez , Se plus ie me promets<br />

par leurs iniures <strong>de</strong> louange & d'immortalité: Carie fçay leurs forces, & <strong>de</strong> quelle<br />

humeur les bons feigneurs font tourmentez. Si ces grands Se do<strong>de</strong>s hommes (que<br />

par honneur ie nomme mes pères ) tant eftimez durant l'heureux fîecle *dû feu Roy<br />

François,fe bandoient contre moy, l'en ferois extrêmement marryou fi ceux <strong>de</strong> ma<br />

volée, qui fe font fait apparoiftre comme gran<strong>de</strong>s eftoilles,& qui ont tellement<br />

pouffé noftre PocfieFrançoife que par leur diligence elle eft montée au comble <strong>de</strong><br />

tout honneur , <strong>de</strong>fpendoient l'encre à m'iniurier, ie voudrois me banir moy mefme<br />

<strong>de</strong> ce iour pour ne contefter auec fi grands perfonnages. Mais ie prends grand<br />

plaifir <strong>de</strong> voir ces rimaffeurs s'attaquer à moy, qui fuis nay d'vne autre complexion<br />

que Theocrite, lequel fe fafchant contre quelque ingrat Poëtaftre <strong>de</strong> fon temps<br />

faifoit parler <strong>de</strong> colère vn Pafteur ainfi.<br />

lJeq«r ï.t tyut ethàitaxoï . iJl a,ya£jLii>prEl.<br />

Car comme i'ay dit , gentil barbouilleur <strong>de</strong> papier,qui m'as pris à partie , tu ne feais<br />

rie en cet art que tu n'ayes apprins en lifant mes ou celles <strong>de</strong> mes copagnons,<br />

comme vray finge <strong>de</strong> nosefcrits,quipar curiofité m'as Ieu &releu,noté par lieux cô-<br />

muns, Se obfcrué corne ton maiftre,qui m'as apprins par cur , &-ne iures en ta con-<br />

feience que par la foy que tu me dois. Donques te cognoiffant tel , ie n'auray iamais<br />

peur quepourvouloir diffamer mon renom par tes muet|es copie s,épanduësfecrettement<br />

<strong>de</strong> main en main,tu t'acquières fry faueur ny reputationjaquelle ne fe gagne<br />

par iniures ny pour faire accroire au papier fes particulières paffions,mais par beaux<br />

ouurages remplis <strong>de</strong>pieté,<strong>de</strong>dodrine Se <strong>de</strong> venu. Or à fin <strong>de</strong> te faire cognoiflre<br />

que tu es du tout nouice en ce meftier,ie ne veux commenter ta refponce, en laquel¬<br />

le iem'affeure <strong>de</strong> te reprendre <strong>de</strong> mille fautes dont vn petit enfant aurpit <strong>de</strong>s verges<br />

fur la main 5 car tun'entensny lesrhymes,mefures, nycefures. Ceux qui ont quel¬<br />

que iugement en la Poëfie , lifant ton ¹uure , verront facilement fi ie parle par ani-<br />

mofité , ou non.Seulement pour monftrer ton afnerie ie prendray le Sonnet que m<br />

as mis au <strong>de</strong>uant <strong>de</strong> ta refponce qui fe commence ainfi.<br />

Bien que iamais ie n'ay beu <strong>de</strong>dans l'eau<br />

D e lafontaine au Cheual conflacrée ,<br />

Ou imitant le Citoyen d'Aficrée,<br />

Fermé les yeuxfiur vn double coupeou.<br />

Premièrement tu m'as<strong>de</strong>frobé l'inuention<strong>de</strong> ce Sonnet Se non <strong>de</strong> Perfe. Le com¬<br />

mencement du mien eft tel :<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!