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7*7o ORAISON FVNEBRE.<br />

qui fcruit les enfans <strong>de</strong> France, du viuant dugrandRoy Françoise les acccmpaZ<br />

ena cn leur voyage d'Efpagnc,& <strong>de</strong>puis fut maiflre d'Hoftel du Roy Henry IL<br />

lors <strong>de</strong> fon aduenement à la Couronne , Se eut beaucoup dc part auprès <strong>de</strong> luy,<br />

comme eftant homme d'agréable compagnie Se <strong>de</strong> bon enten<strong>de</strong>ments au refte<br />

quimonftroit défia quelque inclination à la Poëfie ;&fe mefloit <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s vers<br />

félon le temps. Pour le regard <strong>de</strong> l'otigine maternelle, il a eu lheur d'appartenir à<br />

vne infinité d'illuflres familles Françoifes , comme à celle du Bouchage , Se partant<br />

à Monfieur <strong>de</strong> ïoyeufe, <strong>de</strong> la prefence duquel fes funérailles font maintenant ho¬<br />

norées: à celle <strong>de</strong>là Trimoiiille, <strong>de</strong>s Roùaux, <strong>de</strong>s Chandriers : noms fi fignalez<br />

en ce Royaume, par les célèbres adions<strong>de</strong> ceux qui les ont portez, que nos hifloires<br />

n'ont point <strong>de</strong> plus ordinaires difcours. Ce qui fuffira pour cefte heure,<br />

à fin qu'il ne femble pas que nous allions chercher dans les racines, ce qui fedoit<br />

trouuer dans les branches , Se que ces ornemens domeftiques que nous luy ap¬<br />

pliquons , ce foit par faute <strong>de</strong> louanges qui luy foient propres Se particuliè¬<br />

res à luy-mefme. Quant au temps <strong>de</strong> fa naiffance, il y en a diuerfes opinions.<br />

<strong>Les</strong> vns veulent qu'il foit né Tan mil cinq cens vingt-<strong>de</strong>ux , Se par ainfi mort'<br />

en fon an clima<strong>de</strong>rique i chofe que l'on a remarqué arriuer à beaucoup <strong>de</strong> grands<br />

perfonnages : <strong>Les</strong> autres s'arreftent à ce qu'il en a eferit , ayant fignalé l'année<br />

<strong>de</strong>fanatiuité par la prife du grand Roy François, comme fouuent il fe rencontre<br />

<strong>de</strong> ces fortunes notables à .la naiffance <strong>de</strong>s hommes illuftres : là où nous pou-,<br />

uons encor obferuer cn paffant, que la prife <strong>de</strong> ce Roy <strong>de</strong>uant Pauie, qui eft l'acci<strong>de</strong>nt<br />

duquel il a voulu noter l'année <strong>de</strong> fa natiuké , tombe iuftement cn vn<br />

mefme iour que celuy auquel nous célébrons la mémoire <strong>de</strong> fa mort, qui eft la»<br />

Fefte <strong>de</strong> Saind Matthias. Eftant doncques cefte belle lumière venue au mon¬<br />

<strong>de</strong>, Se commençant dans peu <strong>de</strong> temps après à jetter <strong>de</strong> clairs rayons, d'efperan-<br />

ce <strong>de</strong> ce qu'elle feroit à l'aduenir -, fes parens délibérèrent <strong>de</strong> la donner à l'eftu¬<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>s lettres , tant à caufe <strong>de</strong> la viuacité <strong>de</strong> fon efprit , que d'autant qu'ayant<br />

eu cinq frères aifnez , il en reftoit encores trois, nombre fuffifant pour emporter<br />

la plus gran<strong>de</strong> partie du bien <strong>de</strong> la famille. Parquoy.fi tofl que fon aage le per¬<br />

mit, ils Penuoyerent en cefte Vniuerfité , où leur intention ne reuffift pas pour la<br />

première fois , comme ils efperoient. Car ce libre Se généreux efprit, qui ne^c pou¬<br />

uoit forcer parles loix Se par la feuerité d'vn précepteur , mais auoit befoin <strong>de</strong><br />

quelque paffion intérieure pour l'exciter à <strong>de</strong>fployer fa vigueur, fe <strong>de</strong>fgoufta du<br />

premier coup <strong>de</strong>s lettres Se <strong>de</strong> l'eftu<strong>de</strong> , tellement qu'ils furent contraints <strong>de</strong> le<br />

retirer cinq ou fix mois après , Se le dédier à la profeffion <strong>de</strong>s armes , pour l'e¬<br />

xercice <strong>de</strong> laquelle il auoit le corps bien compofé. Prenant donc cefte fécon<strong>de</strong> re¬<br />

folution, ils l'enuoyerent au camp d'Auignon, où il fut donné Page à Monfieur<br />

d'Orléans : auec lequel ayant <strong>de</strong>meuré quelque temps, il receut comman<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> fuiure le Roy d'Efcoffe, qui eftoit lors <strong>de</strong>çà la mer, Se l'accompagner en fon<br />

Royaume: ce qu'il fit , Se y fejouma <strong>de</strong>ux ans Se <strong>de</strong>my , pendant lefquels il ap¬<br />

prit les particularitez Se la langue <strong>de</strong> la prouince. Or ce fut là premièrement<br />

qu'il commença à prendre gouft à la poëfie. Car vn Gentil-homme Efcoffois,<br />

nommé le Seigneur Paul , tres-bon Poète LStin , fe plaifoit à luy lire tous les iours<br />

quelque chofe dc Virgile ou d'Horace, le luy interprétant en François, cm cn Ef¬<br />

coffois :Se luy qui auoit défia jette les yeux fur les rymes <strong>de</strong> nos anciens Autheurs,<br />

s'efforçoit <strong>de</strong> le mettre en vers le mieux qu'il luy efloit poffible. Retournant d'Efcof¬<br />

fe il paffa par l'Angleterre , où il s'arrefta enuiron fix mois, Se <strong>de</strong> là arriué en France<br />

s'en reuinr trouuer Monfieur d'Orléans, qui le retint encores certain temps auprès<br />

<strong>de</strong> luy, eftant foigneux <strong>de</strong> le faire bien inftituer aux exercices où l'on a accouftums<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

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