TOUT - Noeux-Mémoire

23 novembre 1914. A 4 heures 30, je pars pour Noeux en passant par Beuvry (Conseil de
Guerre), mais jusqu’à ma sortie à 1 km ouest de Givenchy, les balles sifflent dans tous les
sens. Il fait très froid aussi, on marche très vite. Arrivée à 7 heures 30 à Beuvry, je prends un
excellent chocolat, puis je vais me changer, quand passe, dans la salle où nous sommes, un
petit garçon de 5 ans en chemise de nuit. Les larmes me montent aux yeux et je revois tous les
miens, mes petits qui sont certainement comme celui-ci à cette heure-ci. J’ai un moment de
dépression morale épouvantable ; pendant tout le temps que je me change de linge et fais ma
toilette, ce n’est qu’une crise de larmes. Combien il aurait mieux valu que cet enfant ne
paraisse pas ! Son image va me suivre pendant encore de longues journées.
A midi, je pars à Noeux, nous avons à juger onze accusés de vols ; nous en acquittons six, ces
malheureux ont chacun pris un tricot et des chaussettes neuves et ont mis à la place dans les
ballots leurs vieux tricots et chaussettes. Les cinq autres attrapent 1 an à 18 mois de prison,
ils ont volé pour vendre. Le soir je retrouve ADONE et FREMOND, j’en ai grand plaisir.
Coucher chez de braves gens qui ont monté un lit dans leur salle à manger. (Carnet de guerre
sur la campagne 1914-1918 du Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI) [Copyright
darrietadde-f.darriet2004]
24 novembre 1914. Un verglas effrayant ; je rentre à bicyclette à Beuvry ; je remets ma tenue
de tranché et repars à midi pour Givenchy. (Carnet de guerre sur la campagne 1914-1918 du
Commandant Jean Maurice ADDE, 142° RTI)
24 Novembre 1914. Apparence de dégel, mais avec du verglas.
3 Décembre 1914. Situation « expectante » selon la nouvelle formule du communiqué officiel
militaire.
Il y a maintenant 40 Prêtres brancardiers.
7 décembre 1914. Le village de Vermelles, occupé depuis le 16 octobre par les Badois, est
libéré. Il ne reste plus une maison debout.
Dimanche 13 Décembre 1914. Il sera dit 31 messes dans la journée.
14 décembre 1914; une pluie d'obus tombe dans la plaine entre Noeux et Mazingarbe. La cité
ne semble pas être la cible des artilleurs ennemis.
16 décembre 1914; des régiments de spahis algériens cantonnent dans les fermes
Vendredi 18 Décembre 1914. Sur ordre express du Général FOCH, Noeux et Béthune ne
doivent pas tomber aux mains de l’ennemi.
20 décembre 1914. Victime civile : CASIEZ Jean Baptiste (liste AM)
21 Décembre 1914. Un Bataillon du 20 ème Chasseurs perd un tiers de ses effectifs dans une
bataille à Ablain Saint Nazaire.
21 décembre 1914; un adolescent joue avec le mousqueton chargé d’un spahi, il se tue dans
une ferme rue des Roses
25 décembre 1914; Le général MAISTRE, commandant le 21C.A, autorise aux deux curés
de la paroisse de Noeux la célébration de la messe de minuit