TOUT - Noeux-Mémoire

Vendredi 27 Septembre 1918. Dès midi, des obus et des shrapnells arrivent assez peu
nombreux, mais sans interruption. Vers 6 heures du soir, trois obus sur la Rue de la Gare. (Rue
de Sailly). Vers 7 heures ½, c’est le bouquet : 2 gros obus de 380 en plein village. Le premier
écrase littéralement le Patronage Jeanne d’ARC, et le second, une minute après, démolit
l’estaminet MERCIER en face de la Mairie. Le premier cause des dégâts matériels, mais le
second fait des victimes : Aristide BOUTIFFLAT, à l’Etat civil, mineur, 40 ans, tenancier du
Café Français, est tué dans la rue en revenant de chez le boulanger et plusieurs autres
personnes sont blessées dont deux grièvement.
28 septembre 1918. La saucisse d’observation s’avance vers Cambrin.
28 septembre 1918. DECROIX Henri reprend ses activités de cafetier, route Nationale. (Voir
27 juin 1916) (AM)
29 septembre 1918. La 16 Division Irlandaise revient dans la ville.
Dernière salve d’obus reçue par la ville
29 Septembre 1918. La nuit a été assez bruyante par la faute d’un train blindé qui est venu
faire grand vacarme aux environs de La Bourse en tirant sur les boches.
Notre situation spéciale est toujours la même, mais nous avons bon espoir quand même d’en
finir en apprenant les victoires alliées en Palestine, Macédoine, en Argonne, aux environs de
Cambrai et en Belgique.
La 16 ème Division nous est revenue, il y a quelques semaines, mais ce n’est plus la fameuse
Division irlandaise d’il y a deux ans. Les Catholiques n’en forment plus la majorité, tant s’en
faut, ni les Irlandais non plus.
30 septembre 1918. Pas un obus, il ne reste qu’une aile à la gare dévastée
Du 30 Septembre au 3 Octobre 1918. Les évènements vont vite et cette fois, c’est pour nous
la libération : Lens évacuée par les boches, et puis c’est La Bassée. Deo Gratias ! On n’ose y
croire, mais le fait est là !
Changements à l’école des mines du n°1.
2 octobre 1918. Recul des armées allemandes.
4 octobre 1918. Victime civile : HABOURDIN Charles (liste AM)
5 octobre 1918. Débit de boissons. DEPOTTER Léonce, né le 30 janvier 1891, en Belgique,
reprend l’estaminet tenu par FOULON François, rue Nationale. (AM)
7 octobre 1918. Débit de boissons. MORLIGHEM Léon, né le 24 août 1888 à Tintegnies,
reprend l’estaminet tenu par BOUCKENOGHE Auguste, place de la Gare. (AM)
Du 7 au 12 Octobre 1918. L’armistice n’est pas accordé tel quel. Les Etats-Unis, en la
personne de leur Président WILSON, posent des conditions que les Allemands discutent.
Pendant ce temps, les opérations militaires continuent et la situation s’améliore toujours. La
population revient, et on revoit, en sens inverse, l’exode d’il y a six mois.