TOUT - Noeux-Mémoire

La femme du gendarme BOURDON est grièvement blessée. Emotion dans la population. Les
Irlandais, sans s‘émouvoir le moins du monde, précédés de leurs musiciens jouant de la
cornemuse, viennent par deux fois remplir l’église à 8 heures et à 9 heures pour assister aux
messes dîtes par leurs aumôniers.
3 Avril 1916. La femme du gendarme BOURDON est morte de ses blessures.
4 avril 1916. Victime civile : PATOUX Zoé Marie-Louise (liste AM)
Samedi 8 Avril 1916. Le moral de la population subit, aujourd’hui, une violente secousse.
Soixante gros obus, au moins du 210, sont lancés à intervalles irréguliers sur la fosse n°1 de 8
heures ½ du matin à 2 heures de l’après midi. Les dégâts sont considérables. La fosse est peu
touchée, mais les maisons environnantes ont été démolies ou fort endommagées. Vers 4
heures, deux obus tombent dans les jardins de Mr Augustin COCQUERELLE à 100 mètres au
plus du chevet de l’église. Pas de victimes civiles, mais 5 soldats anglais trop curieux sont
tués.
9 Avril 1916. Beaucoup de familles de la Paroisse Ste BARBE s’éloignent de Noeux, cela se
conçoit.
Du 11 au 14 Avril 1916. Temps pluvieux, bourrasques de vent, c’est peut-être pour cela que
nous sommes tranquilles. C’est curieux comme en ce moment, on préfère la pluie au beau
temps !
15 Avril 1916. Le temps n’y fait pas grand-chose, le n°1 est bombardé de 30 obus. Seul le
château d’eau est sérieusement touché.
23 Avril 1916. PAQUES. Neuf cents communions dont 600 pour les Irlandais. A la messe
militaire de 9 heures, assiste le Général de Brigade PEREINA (R). A la grand-messe, se
trouvait le Général HICKIE, Commandant la Division (des Irlandais).
26 avril 1916. Débit de boissons. MERESSE Camille, né le 29 novembre 1878 à Rumegis
(Nord), reprend l’estaminet de PRUVION (PEUVION) ( ?) Auguste, route Nationale,
appartenant à VOISIN Cyr. (AM)
Jeudi 27 Avril 1916. Vers 5 heures ¾ du matin, la cloche se met en branle pour annoncer les
gaz asphyxiants. La vague arrive en effet un peu avant 7 heures sous forme de brouillard assez
intense, piquant les yeux et la gorge, mais pas encore autrement incommodant.
Tocsin et cornets des usines, vers 8 heures ¾, mais les gaz restent en route. Même alerte vers
6 heures ½ du soir.
28 Avril 1916. Dans la soirée, deux Colonels anglais, dont l’un de l’Etat Major, se présentent
accompagnés d’un Lieutenant interprète pour me demander de ne plus faire de sonneries
religieuses afin d’éviter toute confusion avec les alarmes de gaz. Je donne mon accord, notre
cloche sera donc muette jusqu’à nouvel ordre.
29 Avril 1916. Á 4 heures du matin, alerte. Cette fois, on voit arriver le nuage blanc-bleuté,
mais tout à coup, une saute de vent et le gaz retourne chez les boches. Nous voyons arriver
des soldats gazés et pouvons constater les effets du gaz sur leur corps, les malheureux !