TOUT - Noeux-Mémoire

département. “ On ménage dans les étables la pente nécessaire pour faciliter l’écoulement des
urines des vaches dans des conduites d’où elles vont tomber dans des citernes disposées
extérieurement au pied des murs de ce bâtiment. Quelquefois on emploie ce liquide sans
addition d’aucune substance. On en arrose les blés, les colzas. Souvent on y mêle de la gadoue
et du tourteau. Alors, il est de grande force. ”
La commission sanitaire de l’arrondissement de Saint-Pol écrit : “ Une cause non équivoque
d’insalubrité permanente de beaucoup de maisons est le mauvais état du pavé ou de l’aire qui
fait le sol des appartements. Les eaux ménagères, des débris d’aliments et beaucoup d’ordures
s’accumulent dans les excavations, s’y pourrissent, y fermentent et deviennent un foyer
d’infection qui engendre des maladies meurtrières. Nous invitons nos concitoyens des
campagnes et des faubourgs des villes où cette influence se remarque plus particulièrement, à
apporter une grande attention à ce sujet et à faire réparer avec soin le sol de leurs maisons…
“ L’exiguïté de certains logements oblige souvent leurs habitants à pratiquer des trous
profonds sous les lits. Ces excavations servent, pour ainsi dire, de caves où sont déposées des
carottes et des pommes de terre.
“ Une circonstance plus fâcheuse encore pour la santé est celle qui résulte de la présence
d’animaux domestiques dans l’intérieur des maisons et notamment des lapins ”.
“ La nourriture ordinaire est le pain dont toutefois la blancheur dans quelques maisons, laisse
à désirer. On fait une grande consommation de lait de beurre (lait battu) qu’on appelle guinse
dans le pays. C’est principalement dans les communes situées à gauche de la grande route n°
41, allant de Béthune à Lille, que cette consommation a lieu. Il ne faut pas qu’une exploitation
soit bien considérable pour qu’au printemps, elle emploie 60, 80, 100, 250 et même 300
sarcleurs. Eh bien ! Dès 4 à 5 heures du matin, avant de se rendre aux champs, tous les
ouvriers entrent à la ferme et y déjeunent. Ce repas consiste en lait de beurre, dans lequel on a
mis du pain et qu’on fait bouillir. Chaque ouvrier reçoit, en se mettant à table une longue
tartine sur laquelle on a étendu du beurre fort salé et dont il mange un morceau à chaque
cuillerée de lait qu’il vient de prendre.
“ Les batteurs avant d’entrer en grange font le même repas. Les valets de charrue, qu’on
appelle cartons, le font aussi mais dans les champs où on leur porte les provisions nécessaires
de laitage dans de petits seaux remarquables par leur excessive propreté. Les jours maigres,
ces repas se renouvellent deux fois, mais les autres fois, le soir seulement. A midi, on sert une
soupe au lard…
“ La boisson ordinaire chez les personnes qui jouissent de quelque aisance est la bière. La
boisson générale est l’eau… ” A.D.1848-1849. Précis statistique sur le canton de Cambrin.
Dans le canton de Carvin, c’est à peu près la même situation : “ La nourriture habituelle est le
pain dont la qualité varie selon l’aisance des familles. Les œufs, les légumes, les fruits se
consomment principalement les vendredis, les samedis et les jours de Quatre Temps. Le reste
de la semaine on fait usage de porc salé et de viande de boucherie à laquelle on commence à
s’habituer. (Chaque habitant consomme en moyenne 6,500 kg de porc et 2 kg de viande de
boucherie par an)
A.D. 1846. Précis statistique sur le canton de Carvin-Epinoy.
Fondation du Journal de Béthune.
1849.