Quelle place pour la puissance publique - Claude Rochet
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IHESI – 14 ème SNE – 2002/2003 – GDS n° 1 : "Entreprises et intelligence économique –<br />
<strong>Quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>puissance</strong> <strong>publique</strong> ?"<br />
d’être entendus et dont <strong>la</strong> compétence sur le sujet n’était pas contestée, et d’autre part,<br />
elle traduisait une volonté de mobiliser tant les rouages de l’État que les ressorts des<br />
entreprises privées <strong>pour</strong> apporter une réponse pragmatique et concrète à un enjeu de<br />
taille.<br />
En effet, <strong>la</strong> volonté de beaucoup d’entreprises est de voir l’État, non pas réglementer<br />
mais inciter et stimuler l’initiative individuelle et collective et permettre de décloisonner<br />
les sources d’information et de compétence.<br />
Les attentes du monde privé à l’égard de <strong>la</strong> <strong>puissance</strong> <strong>publique</strong> peuvent cependant<br />
apparaître parfois contradictoires :<br />
- d’un côté, une volonté de voir l’État s’abstenir de toute velléité réglementaire mais,<br />
simultanément, le reproche d’être beaucoup moins proactif que, par exemple, le<br />
gouvernement américain, dont le rôle joué par sa politique de guerre des étoiles est<br />
toujours cité comme exemple de politique active d’intelligence économique.<br />
- d’un autre côté, le MEDEF a une position ambiguë sur le sujet car, bien que<br />
certains de ses membres se soient fortement investis entre autre dans le CCSE, il n’a<br />
jamais réellement assuré <strong>la</strong> promotion du concept d’intelligence économique. Seul<br />
le MEDEF Paris s’y est réellement intéressé en créant une commission<br />
d’intelligence économique.<br />
Ainsi, le secteur privé attend de l’État des incitations et des facilitations et non<br />
l’intervention, <strong>pour</strong> plusieurs raisons :<br />
- Eviter le carcan de <strong>la</strong> réglementation,<br />
- Limiter le risque de voir l’État privilégier le secteur public par rapport au privé,<br />
- Préférer <strong>la</strong> souplesse de l’initiative privée à <strong>la</strong> lourdeur des interventions de l’État.<br />
1.2 Un nouvel âge <strong>pour</strong> l'intelligence économique :<br />
L’incitation à l’exercice généralisé de cette discipline doit se traduire par <strong>la</strong> mise en<br />
œuvre d’une véritable politique d’intelligence économique nationale.<br />
Alors que jusqu’au début des années 1990 le renseignement économique n’avait été<br />
pratiqué que par l’État et au seul profit des entreprises <strong>publique</strong>s, le rapport MARTRE a<br />
constitué en 1994 <strong>la</strong> première incitation institutionnelle à l'intelligence économique<br />
dont on peut dire qu’elle a aujourd’hui conquis ses lettres de noblesse.<br />
1.2.1 L'intelligence économique est devenue une discipline enseignable :<br />
1.2.1.1 qui s’est beaucoup enrichie…<br />
Après avoir été initié puis abandonné par l’État, le développement de l'intelligence<br />
économique est aujourd’hui inhérent à <strong>la</strong> compétition internationale et à <strong>la</strong><br />
mondialisation des échanges.<br />
Le soupçon dont elle fait encore l’objet doit être levé car l’information est devenue une<br />
matière première essentielle qui nécessite de généraliser l’éducation et <strong>la</strong> formation à<br />
l'intelligence économique dans les divers cycles de l’enseignement en France.