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Quelle place pour la puissance publique - Claude Rochet

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IHESI – 14 ème SNE – 2002/2003 – GDS n° 1 : "Entreprises et intelligence économique –<br />

<strong>Quelle</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>puissance</strong> <strong>publique</strong> ?"<br />

L'EXEMPLE DES ÉTATS-UNIS<br />

A partir du début des années 90, le gouvernement américain a commencé à mettre en<br />

<strong>p<strong>la</strong>ce</strong> une infrastructure fédérale qui va devenir au fil de <strong>la</strong> décennie une stratégie de<br />

guerre économique définie comme <strong>la</strong> politique du p<strong>la</strong>idoyer (Advocacy policy) en 1995.<br />

Début 1993, est créée l’Agence <strong>pour</strong> <strong>la</strong> Protection et <strong>la</strong> Gestion des Informations<br />

Officielles confidentielles dans les domaines technologiques et<br />

économiques : Information Security Oversight Office (ISOO). Elle est p<strong>la</strong>cée sous<br />

l’autorité du National Security Council (NSC) qui dépend directement du Président des<br />

États-Unis. La même année, grâce à l’adoption d’une loi sur l’autorisation du<br />

renseignement, le gouvernement américain crée un poste de coordination des sources<br />

ouvertes qui devient aussi membre du NSC.<br />

En 1994 sur décision présidentielle est créé le National Counter Intelligence Center<br />

(NACIC) dont <strong>la</strong> mission est le contre-espionnage économique. Y contribue, l’ensemble<br />

des ministères et administrations fédérales concernés.<br />

Ce centre a donc été créé <strong>pour</strong> répondre aux besoins des industries privées américaines<br />

en matière de renseignement en communiquant à ces dernières des informations<br />

importantes, bien que non confidentielles, re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> menace que des pays étrangers<br />

font peser sur les intérêts américains.<br />

Par ailleurs, l’agence sollicite <strong>publique</strong>ment des renseignements auprès « de toutes nos<br />

sources » aux fins de mieux comprendre et de mieux assister l’industrie privée.<br />

Ainsi le gouvernement américain engage <strong>publique</strong>ment et officiellement son<br />

administration à rechercher et transmettre du renseignement au profit de ses industries :<br />

un partenariat c<strong>la</strong>ir et sans barrières où <strong>la</strong> <strong>puissance</strong> <strong>publique</strong> met ses moyens à<br />

disposition des acteurs économiques.<br />

Chaque année le NACIC présente un rapport au Congrès des États-Unis où il est fait<br />

état des méthodes et des incidents dont sont victimes les entreprises américaines dans le<br />

domaine de l’espionnage industriel.<br />

L’année 1995 a permis au Sous-secrétaire d’État <strong>pour</strong> le commerce extérieur américain<br />

de développer une stratégie nationale d’intelligence économique mise en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> avec un<br />

état major War Room, des moyens et des buts.<br />

La War Room est présidée par le Sous-secrétaire d’État au commerce extérieur,<br />

exceptionnellement par le Président. Elle définit et conduit <strong>la</strong> stratégie. Elle est<br />

composée de représentants des principales agences fédérales et de tous les organismes<br />

économiques dont le Président de l’Overseas Private Investment Corporation (OPIC),<br />

le Chef de l’Agence du commerce et du développement ainsi que celui de l’Agence de<br />

l’Environnement et le Directeur de <strong>la</strong> NASA. Sont aussi présents le National Security<br />

Council (NSC) et le National Economic Council (NEC).<br />

Les moyens et les centres d’intérêts sont définis avec précision. L’ensemble des agences<br />

fédérales et des acteurs économiques concernés ont <strong>pour</strong> mission de constituer des<br />

réseaux d’informateurs, de se fixer des axes de recherche dans les domaines sensibles.<br />

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