Quelle place pour la puissance publique - Claude Rochet

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IHESI – 14 ème SNE – 2002/2003 – GDS n° 1 : "Entreprises et intelligence économique –
Quelle place pour la puissance publique ?"
La mondialisation de l’information impose une vulgarisation du recours à cet outil
d’aide à la décision. Les capacités d’innovation des entreprises en sont étroitement
dépendantes.
Cependant, l’outil n’est pas intelligent en soi et ne peut permettre de parvenir à la bonne
décision. Il conviendrait donc à cet égard d’en vulgariser l’apprentissage et le mode
d’emploi, en commençant par le langage afin que les décideurs politiques, les chefs
d’entreprises, les enseignants et l’ensemble des utilisateurs - le comprennent et se
comprennent, et surtout qu’ils aient envie ainsi de s’en servir….
1.2.2 L'intelligence économique est, avant tout, une matière humaine…
L’art militaire a su, en premier, en tirer partie bien avant que l’on sache la nommer et la
définir, tandis que les rapports des ambassadeurs de la République de Venise
constituaient le premier réseau de collecte d’informations stratégiques basé sur le
concours de plusieurs milliers d’informateurs.
Pour se développer aujourd’hui en France, l'intelligence économique a besoin d’un
consensus social et d'un support politique fort. A cet égard, la mobilisation de toutes les
énergies et compétences est indispensable pour triompher dans la compétition mondiale.
L'intelligence économique n’est pas seulement une affaire de concepts, d’objectifs, de
stratégies, définis, enseignés et compris, elle repose également sur une volonté
emblématique au niveau de l’État, soutenue et prolongée par des volontés individuelles
et collectives enracinées dans le management des organisations publiques et privées
ainsi que dans les comportements.
Son développement dans le temps, sa pérennité, dépendent d’une assise solide : celle de
la qualité des relations entretenues et échangées entre l’État et les entreprises. Elle ne
peut se développer que dans le cadre d’une rencontre franche de ses acteurs et se nourrir
d’un flux continu d’échanges et de retours d’expériences, en terme de réussites mais
aussi d’échecs.
Elle nécessite un changement radical et rapide de mentalité et de comportement.
Avec l’abandon nécessaire d'une culture obsolète de l’individualisme et du culte du
secret, dont on use comme d’un enjeu de pouvoir, doit émerger le culte du partage. Il
impose souvent de la part de ses acteurs une véritable révolution culturelle.
Les seules vraies richesses ne sont pas les matières premières mais les hommes avec
leurs connaissances, leurs savoirs et leurs cultures.
Les entreprises ont aujourd’hui besoin moins de subventions que d’idées, d’expertises et
d’informations dont l’État a aujourd’hui mission de synchroniser et harmoniser le flux
médiatique.
1.2.3 … envers laquelle toute action d’incitation passe nécessairement par le relais
de l’État , principal pourvoyeur et diffuseur d’informations.
La France offre une situation très paradoxale marquée par un fort engagement de l’État
dans le domaine de l’offre d’information et par une sous utilisation caractéristique de
ces données par les entreprises.