Quelle place pour la puissance publique - Claude Rochet

76
IHESI – 14 ème SNE – 2002/2003 – GDS n° 1 : "Entreprises et intelligence économique –
Quelle place pour la puissance publique ?"
Par exemple dans l’information et les communications (les logiciels, les réseaux et
ordinateurs de haute performance, capteurs et traitement du signal, stockage des
données) ; dans la biotechnologie et les sciences de la vie (biologie moléculaire
appliquée, technologies médicales) ; dans l’aéronautique et les transports ; dans
l’énergie et l’environnement.
Les ambassades ont pour mission d’informer et de renseigner les entreprises
américaines implantées dans leur pays d’accueil.
Les établissements financiers, notamment des fonds de capital-risque, sont chargés de
développer des stratégies commerciales agressives et de participer à l’effort financier de
cette stratégie.
La War Room recueille les résultats des mesures effectuées régulièrement pour mesurer
l’efficacité de cette politique du plaidoyer.
Le but recherché est de permettre aux entreprises américaines de conquérir les marchés
internationaux en leur offrant l’aide de l’ensemble de l’administration américaine en
s’attaquant si nécessaire à leurs compétiteurs directs comme les principaux pays
européens (France, Allemagne, Royaume-Uni) ainsi que le Canada et le Japon.
La première action d’intelligence économique est donc de comprendre ce qui fait la
force et les faiblesses du leader actuel : les États-Unis.
Quels sont les atouts et les faiblesses des États-Unis?
La force du puissance économique des États-Unis repose de longue date sur les
initiatives de puissance publique et ce depuis le XIX ème siècle, que ce soit du fait de
l’investissement dans la recherche, de la commande publique (IBM s’est créé pour
satisfaire aux besoins du recensement de 1890) et surtout des dépenses militaires selon
la doctrine du « double emploi » qui valorise leurs retombées sur l’industrie civile, par
des dispositifs intelligents comme le Bayh Dole Act qui organise le transfert des
produits de la recherche universitaire vers l’industrie.
Cette tradition est ancienne puisqu’elle remonte aux années vingt, mais c’est surtout le
succès du projet Manhattan de fabrication de la bombe atomique qui va montrer l’intérêt
de la recherche universitaire pour l’industrie militaire. En 1945, le rapport de Vannevar
Bush au Président des États-Unis soulignait la nécessité d’organiser ce transfert : il allait
donner naissance à des grandes institutions comme la NIH (National Institutes of
Health), la NSF (National Science Foundation) et l’ONR (Office of Naval Research).
En 1980, le Bayh Dole Act allait permettre aux universités et aux PME ayant développé
des brevets avec des financements publics d’en faire l’exploitation commerciale.
Ce dispositif s'avérait être un des éléments du rattrapage américain depuis les années
1990 et la construction du leadership des États-Unis sur les technologies s’est fondé sur
quatre facteurs :
1. La force de la R&D (Recherche et Développement) publique et privée, dont l’écart
ne cesse de croître avec les pays européens, la France restant le seul pays à