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04 Hiftoire <strong>de</strong> France ]<br />

teueiller ôc exciter en eux cete ambition qui régente es cfurs îes plus A<br />

généreux pour s'en rendre capables en abjurant leurs erreurs Ôc em- Vmu*<br />

braiTantreligieufementlafoy ôch doctrine orthodoxe.<br />

Chtiftth.<br />

Le III. motif dépendant du précè<strong>de</strong>nt eftoit que les hérétiques, "'<br />

Motif 3.<br />

ïy.<br />

Motlf 4><br />

quoy qu'intérieurement loups rauiitans , s'eftant introduits foubs <strong>de</strong>s<br />

veftemens <strong>de</strong> brebis, n'aiant en leur bouche que l'Euangile , l'Efcriturc<br />

faincte ôc autres paroles emmiellées, auoient tellement feduit k plufpart<br />

<strong>de</strong>s Catholiques qu'ils penchoient à leur doctrine, ou s'eftoient<br />

gran<strong>de</strong>ment r'affroidis en leur croiance. Ce religieux Prince donques<br />

pour r'efchauffer le zelc <strong>de</strong>s plus Grands du Roiaume (à l'exemple dc£<br />

quels quafi tout le reftefe conforme) &r'allumcr en eux k vraye foy<br />

<strong>de</strong> leurs pères, fonda cet Ordre, auec vne tres-eftroite obligation à cer¬<br />

taines <strong>de</strong>uotios : lefquelles continuées tous les iours fans rckfchc pour- g<br />

roient confeiuer en eux les grâces celcftcs à la gran<strong>de</strong> gloire dc Dieu 5c<br />

à k manutention dc la religion Cadiolique.<br />

LeIV motifeftoit que <strong>de</strong>sja l'Ordre <strong>de</strong> S. Michel inftitué par le<br />

Roy Lo'ïs XI cnl'anMCDLXIX s'eftoit tellement abaftardi ôc auili 14^<br />

par k promotion <strong>de</strong>s perfonnes <strong>de</strong> bas lieu êc <strong>de</strong> peu démérite t à raifon<br />

<strong>de</strong>quoy on l'appelloit le collier d toutes beHes) que les feigneurs illu-<br />

' lires le <strong>de</strong>daignoient & mefprifoient tout autant qu'il auoit efté prifé<br />

parleurs anceftres. C'eft pourquoy ce fage Prince délirant remettre<br />

en fon ancien luftre ôc première fplen<strong>de</strong>ur cete confrairie roiale, fonda<br />

ce nouuel Ordre <strong>de</strong> Cheualiers, auec cete candition (entre autr,es)que<br />

nul n'y pourrok eftre receu qu'il ne fût gentil-homme <strong>de</strong> trois races<br />

paternelles.<br />

* v. Ie kifk à part la cinquiefme confi<strong>de</strong>ration pour eftre commune à C<br />

Motif /.<br />

tous autres fembkbles inftituts, à fçauoir, pourrecompenfer les gen¬<br />

tils-hommes vertueux par ce gra<strong>de</strong> d'honneur qui affocie en quelque<br />

forte le vaffal ôc le fubjet à fon Roy Ôc Maiftre, Carîevrayloier <strong>de</strong> la<br />

vertu n'eftant autre que l'honneur,il eft <strong>de</strong> fi haut prix &: en 11 gran<strong>de</strong>cftime<br />

aux âmes genereufes, qu'elles le tiennent beaucoupplus cher<br />

que leur propre vie.<br />

2 . Or jaçoit que îe fondateur eût confacré cet Ordre au S. Efprit en<br />

Pourquoy<br />

l'honneur <strong>de</strong>kfefte <strong>de</strong> Pentecofte dédiée à cete troificfme perfonne<br />

il ^ dc"côr" <strong>de</strong>kfacrée-faincteTrînité,pourkrecognoiffance (comme i'ay<strong>de</strong>sia<br />

meduS.El- .. . . i\ -, n ' 1 / i i ^s A '<br />

prk. '<br />

dit) qu'en ce îour-la il auoit eite honore <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux Couronnes : fi eft-ce<br />

qu'auec cete confi<strong>de</strong>ration il s'en rencontrait vne autre plus impor- D'<br />

tante, qui eftoit <strong>de</strong> rallumer es cceurs <strong>de</strong>s fidèlesk <strong>de</strong>uotion enuers îe<br />

S. Efprit confokteur <strong>de</strong> nos âmes quafi efteinte en ce temps-îà par<br />

l'impiété <strong>de</strong>s hérétiques : lefquels ne luy adreffoient jamais aucune<br />

oraifon particulière: ôc <strong>de</strong> fait il ne s'en trouuera pas à grand'peinevne<br />

feule parmi îeursprieres.Cc qui a fait croire à pîufieurs qu'auec lc temps<br />

» (fi Dieu n'eût <strong>de</strong>fcouuert leur malice) ils eufferit renouuellé quelqu'vne<br />

<strong>de</strong>s anciennes herefies touchant la troifiefme perfonne <strong>de</strong> îa diuinité<br />

ineffable.<br />

© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours

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