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25:2 Hiftoiré de France,
tpte'ment par les portes,à caufe des fardeaux qui eftoient mis derrière^ A
entra auec vne efchelk dans le Chafteaupar vne feneftre. Le Duc en- L'An&
tretintreligieufementdcfa part tout ce qu'il auoit promis aux habi- x
«"'
tans, Ôc ne leur fit jamais reproche de leur attentat. Tellement qu'eux
auffi l'honorèrent tousjours depuis,auec quelque reuerence extraordi¬
naire: ôc mefmes le regrettèrent lorsque le Roy luyfit quiter ce gou*
uernement pour prendre celuy de Guienne. Ainfi la généralité du
Ducrekifit auec autant d'efckt en ce pardon que fa magnanimité en
la defenfe de fon honneur ôc de fa vie.
xxviï
Incôtinêt après l'accord il eut aduis queleRoy deNauarre(qui eftoit
Secours en-
vers la Rochelle) venoit à fon fecours: ôc que desjak Comte delaRo^
uméauDuc che-Foucaud s'eftoit auancéàce mefme effect auec des troupes.
Et B
parle Roy . . . . . i r r 1 i i m '
de Nauarre. d auenture les habitans en aiant eu adUisie reioiurent d'autantplus a la
Capitulation, de peur que fi tant de gens de guerre entroient en leur
ville, elle fût faccagée. Et le duc d'Efpernon fut tres-aife aufli qu'el¬
le fût conclue deuant l'arriuée du fecours du Nauarrois,afin de ne don¬
ner point vnnouueau fubjet àfes^nnemis de publier qu'ils auoient in¬
telligence enfèmble.
Encore eft-ce chofe notable que dans ce péril commun à luy ôc aux
xxiix.
^ulieni"1"
Duc
^cns^>l^ ieu 1 eprefèruaparticulièrement d'vn autre. C'eft qu'eftant au
bout d'vne petite montée du Chafteau pour la defendre,elïe s'eferouk
foudainement entrainant vn foldatquifutefcrafé foubs les ruines: la
feule marche,quifouftenoit le Duc, demeurant ferme. Mais ce n'eft Ç
pas la feule merueilk qui fe remarque au falut de fa perfonne en pîu¬
fieurs autres occaflons perillcufes.
En ce mefme temps qu'il eftoit afliegé dans le Chafteau d'Engou*
lcfmCjla Valete fon frère aifhé eftoit perfecuré en Prouence : le Roy
aiant defpeché ks fieurs dc Pontcarré Confeiller d'Eftat & de Sainctc-
Marie gentil-homme capable de feruice èc aux affaires d'Eftat ôc aux
armes,auec charge de luy déclarer que fa Majefté reuoquoft k corn-
XXIX.
La Valete
Luuerne-
ment.
XXX.
Ycftrefta-
miltion qu'il luy auoit donnée pour fon gouuernement : Ôc après luy
auoir notifié le commandement du Roy ,1c firent regiftrer au Parle¬
ment d'Aix ôc publier enfuite par toutesks villes de Prouence.
La 'Valete, qui ne fe fentoit coulpable de crime ny de faute quelcôn- D
queenuersk Roy,demeuradu commencement eftourdi de cecoup
inopinéjk caufe luy en eftant incognue.Neantmoihs reprenant fes cfprits
Ôc confiderant que cela ne procedoit pas delà volonté de fa Ma¬
jefté : mais de l'induction de fes ennemis, qui eftoient ks plus puiffans
à la Cour, il fopporta cet affront auec vne confiance ôc patience admU
rable : quoy que fes amis ôc familiers tafehauent à luy perfuader qu'il
refiftât au commandement du Roy : attendu qu'il n'agiffoit plus aueC
liberté , mais tant feulement félon ks paflions des chefs de la Ligue.
Mais fon affliction ne duragueres. Car foudain après k meurtre du
Duc de Guife fa Majefté k reftablit en fon gouuernement auec des
exeufes de kïeuocation qu'elle en auoit faite.
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