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Henry III du nom5Roy LXÎL 129
A auec beaucoup de peine à Maroc,iî n'ofa point s*y arrefter : mais $en~
L'An de foit au mont Atks(auiour-d'huy nommé parles Efpasnols Montes-*
Claros)â lixlieues de Maroc capitale delon autre Roiaume.
Le Tyran réduit en ces extrémités enuoià vne ambaffade au Roy Se-
ix. ^
baftien pour implorer auec tres-humbles prières ôc des conditiôs très- ^^^
auantageufes fon fecours qu'il auoit deux fois refufé auec mefpris ôc Sèbaftien.
arrogance.Le Portugais qui defiroit plus s'acquérir de la gloire par
les armes que fe venger dVnglorieux,ne luy rendit pas fon change en
l'efconduifantdefa demande: mais au contraire il receut gracieuferaentôc
honorablement fes AmbafTadeurs , ôc leur donna aiteurance
qu'en brefil pafferoit la mer auec de fi grandes forces qu'il le reftablig
roit en fes Eftats à main armée.
Sèbaftien n'eut pas grande peine à faire approuver fon deffein aux *
ÏJ7g,
Eftats de Portugahlelquels tuant en vénération vn Roy ii généreux ne corde/
refpiroient qu'obeiffancetl enuoia confuker fur ce (objet Philippe ÎI
# Roy d'Ëfpagne ou par quelque forme de deuoir (l'Elpagnol, comme
coufin germain du père du Portugais tenant lieu d'oncle en fon endroït)ou
afin que parce compliment il l'obligeât à ne rien entrepren¬
dre for fon Eftat en fon abfence. L'Efpagnol cauteleux îuy rf prefentant
k grandeur d'vne fi haute entrepriie fembloit du commencemenÊ
l'y vouloir pluftot encourager par îe defir d'vne gloire nompareiîlej
que l'en deftourner par îa crainte des dangers qui fe rencontroient en
l'exécution :
veu que ce jeune Prince s'en alloit expofer les forces
de fon petit roiaume ôc la propre perfonne parmi des nations A-
® fricaines fi déloyales que les alliés eftoient autant à redouter que les ennemis
îes plus barbares.Mais depuis aiant confideré k vigoureufe refo¬
lution de ce Heros,fonappareil,& que les Efpagnols mefmes accouroientà
luy pour le feruir en cete expédition, il commença de crain¬
dre le fuccés des armes d'vn Prince voifin qu'on tenoit inuincible : ôc
neantmoins luy permit (d'auanture n'ofant ou ne le pouuant empê¬
cher ) d'emmener deux regimens affemblés en fes Roiaumes.
Sèbaftien donc aiant pris aiteurance des conditions que le More îuy
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offroit (par lefquelles entre autres chofes il luy donnoit toutes fes pk~ £ft"glcfo^
cesmaritimesauecle territoire à fixlieuesàlarondc^ôcpermiflionde
faire prêcher la foy Chreftienne par toutes fes terres) pria Henry Car-
D dinal fon grand oncle paternel de prendre en main la R egen ce ôc gouuernement
de fon Roiaume durant fon abfence: ce qu'il refufa , préfé¬
rant fon repos au commandement.
A fon refus l'adminiftration de
l'Eftat fut baillée à quatre ou cinq directeurs auec autorité fouueraine.
Apres auoir ainfi pourueu aux affaires de Portugal il déimra de Lif-
bonne le XXVI de IuinMDLXXIIX auec vne Ilote d'enuiron mille
vaiffeaux chargés d'hommes ou de viures ôc de munitions de guerre.
Entre autres il y auoit douze galères pleines de braue Nobleffe, qui
accompagnait ce généreux Prince pour k feule efperance de s'acque-
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