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XX.
232 Hiftoire de France,»
vn horrible Ôc ignominieux fupplice,defpccherët de nouueau aucuns A
-* d'cntr'eux deuers k Ducde Guife pour luy reprefenter le péril au- 17Â^
quel ils eftoient pour fon feruice, ôc qu'il luy pkût s'en venir in- Chnftcontinent
à Paris pour ks eticjeliurer ; autrement qu'ils ne le tien- IJ
droient plus pour Prince de foy : Ôc qu'il ne deuoit pas trouuer mau
uais fi fes plus confidens feruiteurs prcnnoientk parti qu'ils juge¬
raient eftçe lc plus affeuré pour k falutde leurs honneurs Ôc de leurs
vies. ,' .
La Duchcffe douairière de Montpenfier fa fceur aiant joint fes
Lcquels'jr prjcres &inftantcsfollicitations à celles des Ligueurs,le Duc de Guife .,
fc-rcfolut de venir à Paris contre les tres-cxpreffes Ôcfi fouuent réi¬
térées defenfes de fa Majefté : craignant que s'il ne Venoit conforter
fcspartifans , l'apprchenfionde la jufte vengeance du Roy leur fît
changer d'affection ôc rechercher la grâce de fa Majefté toufiours
preftc à vfer à l'endroit de fes fubjets, non feulement de clemence,mais »
aufli d'indulgence.
XXI.
LeDucdeGuifearriùaàParisIeIXdeMay,&alladefcëdreàrho-
Y;arriuc
ftcl delà Roine-mere(qui eftaujoard'huy l'hoftet dcSoilTons)accôpa*
pagné.C°m" gn^ de huict gentils-hommes.
Apres luy auoir defguifé ks caufes de
fonarriuée,iifutrefoIu entr'eux d'aller enfembkau Louure: dont elle
donna aduis au Roy pour fçauoir s'il l'auroit agréable.
Sa Majefté mande à fa mère que puis qu'elle veut prendre la peine de
xxii.
LeRoyic j emmener lcDucde Guife qu'ils viennent : ôc cependant tire pro¬
meut aie J, . . 1 ., 1 1 P
foretuer.
méfie d aucuns dc fes ordinaires d exécuter tout ce qu il leur commart- v
dera , quoy que ce foit , s'eftant refoîu de faire tuer le Duc de Guife en
la prefence dc la Roine fa mère , auffi-toft qu'il feroit dans le Louure.
Mais là Guichc ôc ViUequier recognoiffant au vifage & aux geftes du
Roy qu'il eftoit en de grandes tranfes ÔC en conjecturant k caufe , pri¬
rent la hardieffe de luy remonftrer, que puis que le Duc de Guife eftoit.
venu cotre les defenfesdefa Majefté,ils s'alTeuroient que c'eftoit pour
luy donner contentement: Ôc que s'ilne le faifoit pas,eîk le pouuoit^etenir
ôc vfer dc fon pouuoir felonqu'clle le jugerait necefkire.Ce dis¬
cours ôc autres fembkbks mirét en fofpësl'efprit du Roy ,kquel n'aiat
perfonne auprez de ky pour l'y confirmer, commença à chancelier ôc*
après à fe rekfcher entièrement de fa première refolution , qui tendoit ° '
à îa vengeance.
xxiii.
La Roine-mere allant au Louure fe faifoit porteren vnechaïre.ôçk
dons des
Duc de Guife marchoità pied ôc cn pourpoint juprez d'elle. Les Pa-
Parifîens
riffens le voiant paffer luy donnoient mille louanges . ks perfonnes de
Guife.° ° qualitéluy faifoient kreuerence,ôck peuple ctioit ,Vtue le noble Duc
aucuns , ex¬
de Guife : aucuns y adjouftoient , libérateur de la France '>
terminateurs des Huguenots : Pîufieurs fe croyoiét bien-heureux de luy
toucher à la main ou tant feukmentà fes veftemens. Entre autres vne
damoifelle kuât fon mafque s'efer ia en ces tcrmes:Braue Prince,puis que
*vmseftes ici nous fommes tousfiauués.
Quant à luy qui eftoit prudent
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