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Henry III du nom , Roy LXIL 1091
A Nerac : oxi après vne longue conférence auec luy ôc les députés du
L'an de pôncede Condé Ôc des Eglifes Prétendues Reformées, s'enfuyuit vn
" ' accord conclu le dernier iour de Feurier MDLXXÏX: par lequel plufleurs
articles du dernier edict eftoient changés,efcfaircis, modifiés ou
* plus.èftendus, le tout àl'auantage des Religionnaires / & notamment
pour l'exercice de leur Religion en fàueur des Seigneurs haut-iufticicrs
ôc aians fiefde Haubert: pour les gages de leurs Miniftres Ôc Diacres*
pourk payement defquèls il leur eftoit permisde fequotifer , comme
pareillement pour le baftiment de leurs temples. Il y fut fait auffi des
reglemens en faneur des Chambres de l'Edict contre lés entreprifes des
Parlemens. Certaines villes furent accordées au Roy de Nauarre & à
ceux de fon parti pour l'affeurance del'executionde l'Edict: c'eft à fça-
« uoir en Guienne, Bazas, Poymirol & Figeac jufques au mois d'Aouft
prochain. En Languedoc, Rauel, Briatefte, Àlets, Saincte-Agre-
ue, Beys, Baignols, Alais, Lunel , Sommieres, Aimargues, & Gignac
jufqu'au mois d'Octobre enfoyuant:à k charge qu'il n'y feroit fait
aucune fortification , ny démolition des eglifes , ny chofe aucune in¬
nouée contre l'Èdiét.-ôc qu'elles feraient gardées par des GouUerneurs.
-nomméspar le Roy de Nauarre.) ôc agréés parla Roine-mere-.
Ce traicté confirmé pat la déclaration du Roy du XIV de Mars v» , '
énfuyuant, fut vnempîaftre pour adoucir aucunement d'vn cofté la delaLinaël
douleur delà playe , non pas pour k-confolider entièrement. Car ceux
£ delà Ligue ofTenfés de ces changemens d'articles en faueur des Reliv
gionnaires, s'aigriiToient d'auantage contr'eux, ôc en murmuroient
©uuertement contre le Roy & contre fa mère. Les Prédicateurs , qui
eftoient lesplus efclatantes trompetes de Fvnion , en entretenoiént leur
auditoire en leurs chaires auec plus de zèle que de raiion. Car bien que
l'intention de la pluf-part fût bonne & pieufe : ils fe trompoient pour¬
tant au jugêmen'tqu'ils faifoient indifcretement de celle du Roy, qui
eftoit vrayèrnent très- Chreftien : mais f eftat prefent de fes affaires
{ ce qu'ils ne cônfideroient ou n'entendoient pas ) l'obligeoit à retrencher
toutes occafions de guerre. Il fit venir en fa prefencô lesplus
infolens de ces predicateUrs , ôc fe contenta de leur faire des remon-
- ftrances auec, quelques légères menaces de 'chaftiment s'ils conti»-
nuoientleurs infolences.*
n Cependant les Religionnaires alarmés des murmures Ôc des me- . ï*\,'
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de la Ligue pouruoyent iecretement a leur leureté pour n'e- gionnaires
ftre pas forpris : ôc voiant que îa Roine-mere s'accômniodoit auec & Prcparér
tant de foupleïfe aux volontésdu Roy deNauarre,en prénoientpîus de
a suerr*
désfiancequed'affeurance,les fraudes paffées leur faifant doubler des
foufmiffions d'vne Princeffe qui ne mâquoitjamais d'artifices. Le Roy
de Nauarre eftant en la ville de Mazeres au Comté de Foix, les députés
des Eglifes de Languedoc ôc du Daufin é l'y vindrent trouuer,pour luy
Tome 4.
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