Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

&z Hiftoire de France }
fouffrir le martyre à autruy que de s'y expofer eux-mefmcs. Eftant A__
rapporté au Roy que le Cardinal auoit chaffe les Huguenots de ^
Rouenauec le bafton de la Croix, il dir, Ienjoudrou bien que tous les ^
autres fuffent aufii aisés à chaffer encore que de plus ily fallut apporter
lebenoitier. /
Monfieur aiant pris poueflion du Duché d Anjou enuoia de-
LesRochel- mander aux Rochellois le canon qu'ils auoient pris à
Marans,
lois efcon- f j£ mettTe dans fon chafteau' d'Angers: ôc quelque fubuention
ficurndeMfes de deniers. Mais ils s'excuferent de l'vne ôc de l'autre demande,
(demande».
j->e ce||e du. canon, parce qu'ils difoientl'auoir acheté : de celle de
l'argent , allegant que leurs bourfes eftoient efpuiféespar les troubles
& guerres paffées :& pour preuue de cela luy cnuoierent l'eftat de leurs
defpenfes.
Ils furent pourtant affez fouples à obeïr au commandement du
Pefmeucnt Rov touchant le reftabliffement de la Meffe dans leur ville. Vray
«ueTaMeffe eft quêta Roine-mere y aejoufta fes exhortations, ôc mefmes fes ^
fe d.e en prjeres auec de belles promeffes s'ils donnoient ce contentement) à *
kur ville,
;V.
'
k Maje^ : & la Boiffiere-Briffon député deuers eux à cet effect,y
fit dire la'premiere Meffe le XVI du mois de Septembre , nonob-
ftant la refiftence Ôc oppofition des Minifti-es,quicrioientquela ville
fe perdroit par l'introduction de l'idolâtrie. Mais ils faifoient gran¬
de inftance ailleurs pour auoir des temples afin d'y prefeher la refor¬
mation prétendue.
0 Cependant Monfieur demeura grandement outré ôc offenfé du G
MoStfe refus des Rochellois : & dez lors il ferefolutàfe feparer entièrement '.
refout à
de la faction des Religionnaires, jugeant qu'elle ne pouuoit eftre vtile
ZTttâill qu'àeux-mefmes ôc dommageable aux Catholiques.
Mais il fécon¬
des Païs:
firma entièrement en fa refolution après les offres qui en ce mefme
bas
U°°
temps luy furent faites de la part du Prince d'Orenge pour prendre la
protection des Eftats des Païs- bas: à quoy aiant vne inclination trèsgrande,
il preuoyoit bien qu'il luy falloireftre de bonne intelligence
auec le Roy fon frère, fans le fecours Ôc affiftance duquel il ne pouuoit
faire reuffir vne entreprife de telle importance.
Il difoit encore fur le fubject des Rochellois ôc des autres R eligion-
Vn fiai mot riaircs,?ue pour haïr les Huguenots il lesfallait cognoiftre ; ® qu'il n auoit
notable c5-cgmparmy eux qu'nmfieul homme de bien} qui eHoit la Noue-, Aubigné
tuenotsHU" le rapporte ainfi: mais pour fe payer de cete injure il vomit en fui¬
te mille horribles conuices ( fuyuant fon humeur fatyrique ) contre
le Roy & contre fes frères, autant contre les trefpaffés que contre celuy
qui viuoit encore. _ ... *
Or comme l'edict depacification eftoit religieuiement gardé par
Luines en- ceuxquidefiroientlapaix: auffi eftoit-il enfreint affez légèrement par
ftcintl,edictccuxljajmo^t:rriiellx la guerre. Les Catholiques furent les premiers
Upïfe de" qui donnèrent occafion de plainte au parti contraire. Le fleur de
Thoté.
'
© Centre d'Études Supérieures de la Renaissance - Tours