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no Hiftoire de France }
reprefenter les infractions que les Catholiques'faifoient aux Edicts de _A_^
pacification, Ôc fe refoudre auec luy dc ce qu'ils auoient à faire. Luy L*Ande
qui ne vouloir pas rompre légèrement de fon cofté,les-admoneftâ de fi^
temporifer vn peu attendant que le Roy effectuât fes promefles: ôc
afin de fe tenir preft à tout euenement partit deux efcus d'or en .
deux pièces : bailla l'vne pièce de l'vn à Antoine du Pleix fieur de «^J
Lecques ( nommé quelquefois en l'hiftoire fieur de Gremian )
de- &\^ '
pute des Eglifes de Languedoc : ôc la moitié de l'autre efcu à Sofroy
de Calio-non député des Eglifes de D affilié, ôc depuis Chancellier de
Nauarre: ôc retenant deuers foy les deux autres moitiés commanda à
l'vn déporter fa moitié au fieur de Chaftillon fils de l'Admirai, Gou- -
uerneur pour les Religionnaires en Languedoc: ôc à l'autre la flenne
au fieur dc Les-Efdiguieres, qui auoit efté fait Gouuerneur de Daufi- B
né en la place de Montbrun par le Roy de Ncuarre. Lefecret eftoit
qu'en leur enuoiant à chacun l'autre moitié de rcfcu,ilsprifTcnt en mef¬
me temps les armes : comm» feroit généralement le parti de toutes les
Ecrlifes de France. Ils fe deuoient faifir^n vn mefme iour (lequel com¬
me dit Aubigné, eftoit marqué au XV d'Auril de l'année fuyuante)
de plus de foixante villes ou places d'importance.
vïl4
En ce mefme temps le Marefchal de Bellegarde traictoit auffi par
Menées de vne fecretc négociation auec le Nauarrois, offrant de fïiyure fonpar-
Bcllegarde
j ^ caufcdesmefcontentemens qu'il auoit de la Roine-mere. Cete
auecleRoy -..'-. rr r> 1 r> r
deNsuarrc
princeffe ( qui nepouuoit affectionner ceux que le Roy auançoit li
êc auec le i] n'v COntribuoit auffi , afin que tenans d'elle partie de leur fortune
uoye. C a* ils ne luy rendirent que de bons offices- enuers leur Maiftre ) fupportoit
à contre-ciur l'auancemenc de Bellegarde : lequel (comme c
nous auons veu )
auoit efté fait Marefchal de France par fa Majefté à
fon rerour de Pologne, commandoitfon armée en Daufiné,& eftoit
gouuerneur au M arquifat de S alulfes. Elle luy auoit fait desja vne ni¬
che au fiege de Liuron: ôc depuis pour l'éloigner de k bien-veilknee
du Roy en l'éloignant de la France elle auoit perfuadé au Roy de l'enuoier
ambaffadeur en Pologne. Luy qui eftoit prudent 5c courageuï
tout eiifemble aiant dcfcouucrt cete mine la fit euenter en fe retirant
en fon gouuernement : ôc l) commença d'ourdir vne trame de
laquelle Ion a parlé dine'Pnient dans l'incertitude. C'eft que
d'vne part il traicta fecretem-nt auec Philibert Duc de Sauoye
pour luy mettre en mail le Marquifatde Saluffes:Sc en mefixie D
temps auec le Roy de Nauarre, l'vn au defeeu de l'autre: tous deux
prenans d'autant plus de confience en luy qu'ils le fçauoient eftre
piqué contre la Roine-mere. Mats jamais on n'a fçeu auvray quel
eftoit fon deffein, parce qu'auant que de rien exécuter il fe recon¬
cilia à elle à Montluet en Breffe:oùleDuc de Sauoye fètrouua : ÔC
peu après fa reconciliation il mourut de la grauelîe.
IIX.
Cependant il retira profit de tous lés trois partis. De celuy du Roy*
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