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Ses défauts
preuenoit fouuent la demande de ceux qui l'aiïoient bien ferui : ôc qu'il A
ne donna jamais rien à perfonne de confideration fanss'excuferdece L^nS
qu'il luy donnoit trop peu, Ôc quefesprefens ou bien-faits n'egaloient Chnft*
pas fon mérite. * 9*
II fut blafmé d'auoir rekfché de fa première vigueur depuis fon re>
tourdéPologrie,ôcde s'eftre monftré mol lors qu'ilfalloit vfer feuere-
tnent de fon autorité fouueraine. Car aiant commencéà commander
les armes du Roy Charlesfon frère en Page de dix-fept ans, il gaigna
deux batailles générales contre ks Religionnaires: il fe trouua à pîu¬
fieurs combats' ôcrencontres,fit pîufieurs beaux fiegés, ôc mefmes eût
emporté kRochelk,kns l'ambition deCharles fonfrere,qui ne fe con¬
tenta pas de luy rauir cete occafion de gloirc,mais aufli l'enuok enPoïognc.Toutefoisdepuisfonaduenementàla
Couronne il ne cherchas
plus que le repos ôc a plaftrer ks affaires. Ceux qui exeufent ce défaut,
attribuent cckà fon natureldebonnaire. Car aimantfes fubjets com¬
cxcules.
294 Hiftoiré de France,
me leur père commun, ôc votant la France entièrement defolée par la.
longueur des guerres ciuiks il defiroit leurdonner temps de refpirer Ôc
de fe reîcuer aucunement de leurs miferes. Mais eftant jeune ôc bouil¬
lant, ôc tant feulement freré du Roy iln'cftoitpas porté de pareil foing
que depuis qu'il fut Roy luy-mefme.Ioint que Charles fon frère (bien
que vrayementilfût tres-genercux ) aiant efté eftimé fanguinaire ôc
violent, il defiroit paroiftre modéré & pacifique,
xxii.
Eftant parfaitement Catholique ilfut fi viuement piqué de ce que
SonzsIeen'k Ligue luy impofoit qu'il fauorifoitks hérétiques ôck Roy de Na-6
ion#
uarre, que pour deftruire cete calomnie il tafehoit de monftrer k con
traire par fes deuotions publiques : ôc nekiflbit pas pourtant d'en fai¬
re cn fecret d'aufïi aufteres queks Religieux ks plus reformés prati¬
quent dans leurs cellules.
Il auoit mefmes l'herefie en telle horreur
que'jamaisilne voulut receuôir aucun Huguenot à fon feruice, exce¬
pté du Cerceau vri des plus exceilens architectesdefon temps: kquel
il employoit ordinairement aubaftiment des Eglifes. Neantmoins
après auoir fait tous fes effors pour le conuertir à la religion Catholi¬
que fons rien gaïgner for cete ame endurcie en fon erreur , il le bannit
. ' du Roiaume. -, D
xxin
Quant au Royde Nauarre il eft certain qu'ill'aimoit pourfa ver-
Son fomg
tu, generofité ôc franchife.-maisil le haïffoit à caufe de fon ooftination
P°lJi1nCd°u" enl'herefie. De forte que deux jours auant fabkffeure il dit à fes plus
Royde Na- familiers ces mots : Voici Paris bloqué : jeffere auec l'aide de Dieu que
uarrc-
nousy entrerons dans peu de iours. Le Beamo'u nous a bien afisiftés : mais
xxiv.
quoy qu'il fçeût bien que depuis le trefpas dUDuc d'Aknçonelk fauo-
rifoit.de tout fon pouuoir les Guifes.il honora aufli k Roy Charles fon
Sa charité
cnu"sesfes
c'eBgrand cas que ie ne lepuisfaire Catholique . Si faut-il qu'il s'y refolue,
s'il «veut que nous «viuions en bonsfrères .
^cut tousjours la Roine Caterine fa mère en finguliere reuerence,
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