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Henry III du nom , Roy LXIL ipj
_A dèfirer en eux pour la généralité ôc courage : mais le Duc de loyeufe
r ln aS c^olt beauçpnp inférieur au Duc d'Efpernon en folidité de jugement,
nS6 en Prudence ôc conduite. Et défia le Roy commençoità fe laffer
desimportunités du Duc dc loyeufe , recognoiffant d'ailleurs qu'il
auoit quelque propenfion à la Ligue :
ôc le Duc d'Efpernon au
contraire ne luy demandoit jamais rien, ôc ne ceffoit de l'animer à
maintenir vigoureufement fon autorité contre ks entreprifes de k
Ligue.
Le Duc de loyeufe donc eftant arriué' en Auuergne Ôc en Gibau-
HX.'.
dan fur k fin du mois de Iuillet auec vne armée de fept à huict mille nxJ.^,ts *
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nommes de pied ôc cinq a'fix cens chéuaux,y batitôc força quelques loyeufe en
pkces:mais auffi il y perdit la plus-part de fes meilleurs honimes:de for- Auucrgtie*
g te que dans deux mois ôc demy fon armée fut quafi toute diffipée :
ce
qui l'obligea d'en kiffer la conduire à Lauerdin, &retourncr à la Cour*
afin derecouurcr des moiens dc la refaire.
Quant au Duc d'Efpernon, il receut en mefme temps vn àuanta-
ix.
ceux tefmoipnagc de la bien-veillance de ion Maiftre. Henry grand ^on de ,
Prieur de France fils naturel du Roy Henry II eitoit gouuerneur de prieurdc
Provence, ôc Philippe Altoniti Florentin l'eftoit de la ville d'Aix, fie- France.
ge du Parlement.
Henry tenant cer Italien pour vn cfpion dé fes
actions, qui luy rendoit de mauuais offices enuers la Roine-mere* k
haïffoit à mort. Paffant vn jour deuant le logis d'Altonici auec fes
gardes Ôc grande foite,lc Florentin (le bruit de k tourbe quipaffoit l'o-*
q bligeant à regarderque c'eftoit) mit la telle à la feneftre.Henry l'ayant
apperceu(comme les objetsodieux efmouucnt aifément les aiguillons
de la colère) commanda à fes gardes de l'attendre deuant la porte de ce
logis , ôcluy monta en haut refolu de tuer cet effranger qu'il tenoit
pour fon ennemi: Ôc de fait k trouuant en fâ chambre il commença
de le charpenter à coups d'cfpée. Altoniti voiant qu'il luy falloit mou¬
rir feietta à corps perdu fur luy, ôc tirant vn petit poignard qu'il portoit
à kceinture,luy plongea dans le ventre* ôc redoublant les coupsj
l'eftendit roidemort fur k plancher. Les gardes du grand Prieur oians
îe bruit ôc le trépignement des deux qui s'entre-fecoiio.iet, ôc ks cris dé
ceux de la maifon,yaccoururfnt,ôctrouuans leur Maiftre défia mort,
chargèrent l'autrc,luy donnèrent cent coups après fa mort , ôc traînè¬
rent fon corps par les rues. Voila comment vne vengeance légèrement
conceuë fut promptement vengée.
^
Le gouuernement de Prouence vaquant par la mort du grand Prieur Le Duc
de Franccde Duc d'Efpernon en fut pourueu par le Roy , ôc peu après d EfPernon
en alla prendre pofleihon auec vne armee,compolee de iept regimens neur de
Frâçois (entre lefquels eftoiét celuy desGardes,celuy dePicasdie, celuy Prouence
de Champagne & celuy de Piedmont)vn de Corfès,trois mille Suiffes*
vingt compagnies de genfdarmes,dix-huict de cheuaux légers, ôc qua¬
torze pièces degroffe artillerie. Il auoit auec luy ks fleurs de Grillon*
Tome 4.
R
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