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Henry III du nom , Roy LXIL 263
_A à caufe que fa faction eftant tres-puiffantc dans l'Eftat,pourroit exciter
1 an de de violens tumulteside forte qu il fut refolu de commencer la procedu-
Chnit. ., , ii l / 1 - v- / i-
1 Kî S re Par executlon & de le tuer inopinément : les formalités judiciaires
n'eftantpoint àdefirer en cete occafion , ny de plus fort arreft que le
commandement du Prince.
Pour faciliter donc l'exécution k Roy commanda au fieur de Lar-
vi.
chant vn des Capitaines des gardes du corps de fa Majefté , que le kn- ^"^
r
demain au matimXXIII du mois dc Decembretlfefaifit du grand ef ployé.
calier(par kquel on montoït en la chambre où fe tenoit le Confeil ) en
y faifant arranger des deux coites toute fa compagnie.
Et afin que le
Duc de Guife n'en prît point d'ombrage que dez l'heure mefme qu'il
parloit à luy,il s'en allât le prier de vouloir repreferiter au Confeil qu'à
o faute de payement il nepouuoit plus retenir fes foldats : ôc d'agréer que
le lendemain il luy en raffrefchît la mémoire auec tous lès compa-,
gnons, qui deflroient luy faire mefme fopplication.
Cela fut dextre-t
ment conduit par Larchan t.
vn
Le Duc de Guife,côme Grand-Maiftre , tenoit les clefs du Chafteau : Et huiâ des
mais le Roy- feignant de vouloir aller le lendemain à Noftre-D ame dc quaîanteo
cinn
Clery pour l'accompliffcmétde certain v
porte du Chafteau de¬
meura quafi toute la nuict ouuerte , foubs prétexte de faire auàncer le
train neceffaire.Et cependant huict des quarâte- cinq gentils-hommes
ordinaires appoinctés pour eftre auprez delà perfonne duRoy,ôc choifis
pour faire l'executiotijdemeurçrcnt où furent appelles en fa Chabrc.
£ Les fleurs d'Ornand,d'EntragueSjde Bonniuet ôc de Montigny furent
introduits dans k Cabinet par vnemôtéedekobée.D'autrcs furet cômisa
la garde desportes,afin que ceux quieftoiét fufpects à faMajefté
n'entfaflent point; ôc après que tout fut en eftat elles furent fermées,
^
Cela ne fe peut pas foire fi fecretement quek Ducde Guifen'en eût
nx:
àduis de pîufieurs endroits.Mais il fe confioitfl fort en fon courage Ôc Le Duc de.
mefprifoitkRoyàtelpoinct qirencore quille creût vindicatifil ne ^çf^f
l'eftimoit pas affez hardi pour exécuter fa vengeance. Deux jours auant uatifleméi
qu'il fût tué quelqu'vn qui raffectiônoitfanss'oferproduire,mit foubs
fon couuert fur fa tabk,vn billet par lequel il l'aduertiltoit que Ion entreprcnoitfurfavie.Luy
defuclopant fa fertiiete l'aiantpris ôcleu3fe fit
porter Vne plume ôc de l'encre &efcriuitdansk mefme billet ces deux
mots, 0»»'o/fr,ôckjettafoubslatable,afin que celuy qui l'y auoit
mis y trouuât fa refponfe.
!- La vérité eft qu'il fe trouuoit fi auât engagé dans l'Afseblée desEftats, "' IX.
qu'il ne la pouuoit quiter fans perdre k partie. Car en fabâdonnanr , lc E^°UI*
Roy eût difpofé des Eftats à fa voloté,l'eût priué dc fes charges, Ôc l'eu t
perfecuté cn fon honneur Ôccn fa vie. D'ailleurs on eût imputé fa fuite
à lafcheté,ôc ceux quilecroyoient innocent, l'euffent prife pour vne
preuue de fon crime.Ainfi falloit-ilpar nccefîlté qu'il fît ferme à tout
nazard durant l'Affemblée. Ioint qu'il attendofok plus affeuré aducrtiffementducoftédelaRoine-mere,ncpouuantpas
fc pcifoader que
k Roy luy celât vu deffein dételle importance;
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