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HenrylIIdunom, RoyLXII. 39
A Claude Pinart vn des quatre Secrétaire^ d'Eftat deuers leanRoy de
£^IeSuede,pou?luy demander en mariage Elizabeth faillie, belle en per-
Chnû
fection: & fit apporter en France fon pourtrait,efperant que le Roy la
I575* v oyant s'en rendroit plus amoureux* que parl'ouïe.
Mais le trefpas du Cardinal arriuant là deffus,ellefe trouua fru- H-
. ftrée de fon attente. Car dez l'année précédente le Roy paffantà rjj"£he0
Nancy en allant en Pologne (
ainfi que i'ay touché ci-deffus ) fut & demande
efpris de l'excellente beauté de Louïfe de. Lorraine fille du Comte J;^
de Vaudemont : ôc dez-lorsi'eût efpoufée , ou en eût conclu le ma¬
riage fans la confideration du Cardinal de Lorraine.- lequel ( difoitil
) fe fût rendu plusjorgueilleux , ôc du tout infupportable par cette
B alliance. Auffi>toft donc que le Cardinal eut rendu l'aine , fa Maje¬
fté fit faire vn pourtrait de Louïfe ôc l'enuoia demander en mariage à
fonperé & au Duc de Lorraine par Philippe HuraUt Sieur de Çhif
uerny : ôc le chargea de quantité de riche pierrerie pour la Princeffe
Lorraine. L*e Roy de Suéde aduerti de ce changement, le receut à af¬
front ôc iniuçe: ôc Pinart eftant encore à fa Cour ( oùil auoit efté ho¬
norablement accueilli ) courut fortune de fa vie. La Roine-mere ne fe
fentant pas allez puiiîante pour efteindre le feu amoureux de fon fils
par aucuns artifices , fut contrainte de diffimuler fon mefeontente^
nient ôc d'approuuer ce mariage.
C Louïfe aiant efté emmenée en France par le Duc de Lorraine ôc le m.
Comte de Vaudemont ( qui ne s'eftoient iamais promis tant d'hon- Eft (acré ,&
neur ) le Roy auec toute fa Cour s'en alla à Reims , où il fut facré Ôc ° uronne"
Couronné parle Cardinal de Guife le XV de Feurier MDLXXV , en
m«fme iour qu'ill'auoit efté l'année précédente en Pologne,aiant ain¬
fi affecté cetejrencontre.
Le lendemain il efpoufa Louïfcdes vertus Se perfections de laque!- ' iv.
le faifoient promettre aU Roy & à toute la France vn fingulier bon- jf^nf
heur de ce mariage.Mais Dieu n'y aiant pas donné fa grâce ôc benediction,il
n'y en eut point dç lignée*
Lon obforua qu'au Sacre du Roy le cantique Te Deum3 que l'Ëglife V.
chante en tefmoignage de rejouïiTance publique, Ôc qu'on auoit ac- Augui;c^
couftuméde chanter en pareilles célébrités , fut omis en celle-ci: ôc *" "*
*> qu'en l'vne ôd'autre cérémonie laMelfencfutacheuée qu'à Vefpres.
Tout cela fut aucunement fcandaleux éeprispat plufieurs à flniftre
augure.
François de Brienne de l'illuflremaifon de Luxembourg aUoitre-
VL
cherché Louïfe en mariage: "ôc s'eftant trouué au Sacre ôc aux-noces du II' du Lu"
Roy, fa Majefté luy dit ces.mots : Mon coufin ;?ay eftoufè
maiftrefe : mais ie