Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

30 Hiftoire de France ;
la place fut emportée le XII de Septembre MDLXXIV. Toutesfois 4___
le carnage ne fut pas grand , le Duc l'ayant empefché de tout fon pou- c-hriftf*
noir: mais la ville fut faccagée: le gouuernement de laquelle fut bail- 1574.
lé à les Roches-Baritaud auec quatre cens hommes depied, Ôc cent
cheuaux légers. Le Marquis de Saluffes fut tué à ce fiege de la part des
Catholiques.
XIX
De là fur la fin du mefme mois de Septembre le Duc ramena fon
MïegeLu- armée deuant Lufignan, ôc bâtit la ville ôcle Chaftcau auec vingt
jïgnaH.
pièces de canon. Le Baron de Frontenay leplusieune des frères de fil- g
luftremaifondeRohaiî-fquidepuisenfutle chefparle dccés de tous
les autres) s'eftoit ietté dedans auecfix cens foldats ôc foixante G entilswïiommes.
La place eftoit plus forte à caufe de fon affiette (qui eft vne
montagne feparée) quepari'induftrie humaine: ôc les afliegés n'eu¬
rent pas affez de temps pout lapouruoir fùfflfamment de viures ôc de
munitions degucrre. Elle fut battue d'vne autre motagnc qui la com¬
mande aucunement du cofté du Midy. Il y fut tiré fept mille huict ces
coups de canon durant le fiege.
XX.
Les affiegés fe portèrent tres-valeureufement à îa defenfe : ôc leurs
îLe pred par freqUentes {brties furent aufli furieufes que les affauts des Roiaux.Mais
^opolition. . T.. v 1 r 1 J t 1 r -u ; r
les viures ôc toute eiperace de iecours humain leur déraillant, ils lurent
xx L
enfin contrains de capituler Prendre la place le XXV iour de Ianuier c
MDLXXV, le fiege aiant duré trois mois &vingt-vn iour, auec des j--.^
continuels combats, éfquels les^afïiegés fe monftrerentinfatigables.La
capitulation fut telle. Quelles Gentils- hommesfortiroient chacun auec mn
towtaut , armes & bagage : les foldats auec tarcbufe% la mefiche efteinte
&* les drapeauxploies dans les cofres.Que tousferoient conduits mfiuretéd
la Rochelle,ou ailleurs À égale diftancejou pour le plusfix lieues plus loin.
Que les habitans auraient le choix defortir aufit, ou de demeurer en leurs
maifons en toute afeurance. Les afliegés y perdirent vingt-cinq Gentils¬
hommes ôc enuiron deux censfoldats : les aiîiegeans huict cens hom~
mes. La place fut démantelée ôc les fortifications rafées: mefmes la fameufe
tour de Melufine, qui a donné fubjetauxfables des Romans
touchant cete Dame tenue pour enchanteufe, parce qu'elle fùrpaiîoit
toutes les autres de fon tempsengentilleffed'eiprit,enfçauoir,&au- D
très grâces.
En mefme temps la guerre fe renouueîla en D aufiné : où le Prince
Monbrun
Daufin d' Auuergne fils du Duc de Montpenfier eftoit gouuerneur
Se dlrequi' Pour le Roy >
& *e fiem dc Monbrun pour les Religionnaires; lequel
page du
aiant desfait quatre cens hommes del'Auant-gardc du Prince, deuint-
^°?'
fi orgueilleux qu'il ne trouua plus aucune entreprife ny mal-aifée ny
perilleufe:de forte que par vne témérité infupportable , il dreffa des
embufches à ceux qui conduifoientle bagage du Roy arriuaten Fran¬
ce^ en emmena vne partie. Il attaqua Die : mais il en fut vigoureufementrepoulTé
par le fleur de Glandage gouuerneur de cete ville, qui
eft fiege epifcopal, vni neantmoins, à caufe de fon petit reucnu,à celuy