Téléchargement complet de l'ouvrage - Les Bibliothèques Virtuelles ...

p
Chrift.
Henry III du nom,Roy LXII. 207
. auoir fouuent mandé par le fleur de Meneuilk qu'on ne précipitât ny
de attentât rien de nouueau : mais que tant feulement on tînt les affaires
en bon citât, ôc qu'il feroit à eux, quand il feroit befoin d'exécuter
1587- quelque chofe d'importance. Partant qu'il falloit temporifer enj'at- "»
tendant , ou bien auoir vn autre Prince de la Ligue qui autorisât leur
refolution ôc marchât à leur tefte pourarrefter i'infokncc d'vne furieufe
populace.
Ces raifons eftant approuuées de tout le confeil des factieux , il fut
conclu qu'on députerait deuers kDuc dc Mayenne pour l'exhorter Autorité
v
à fauorifer l'exécution de leur entreprife : laquelle ils croyoiët ne pou- Patle ®}lC
uoir plus eftre différée fans la ruine de tout le parti ôc le chaftiment des e
ay
principaux d'entr'eux qui feroient punis d'vn cruel ôc ignominieux
fopplicc. Lc Duc de Mayenne eftoit alors à Paris malade ou (comme
aucuns eftimoient ) feignant d'eftre malade, afin que fi l'affaire foece*
doit félon fon defir,il en autorisât l'exécution , ou biê que kns foupçô
il peut defaduoiier les exécuteurs , fi l'iffuëleur en eftoit mal-heureufe.
Aiant donc ouï fauorablement ks députés non feulement il approuualeur
projet,mais auffi les encouragea à l'exécuter vigoureufement,
leur promettant en cela l'affiftance de fes amis, ôc mefmes fi fon infirma
té luy permettoit, la prefence dc fa perfonne,
Ils auoient refolu dc nouueau dc forprendre le Roy auant toute céu-
nx:
tire:cc qu'ils crayoient leur eftre bien-aifé à faire,àk foire Sainct-Ger- ^cs ^rt1
main,oufa Majefté deffeignoit d'aller , foyuant fa couftume, ôc difner lent atten- à
en l'Abbaye.Mais eftant aduertie de leur confpiration elle s'en depor- tcr f-n
-> t-x nr-r unir 1 perfonne
ta : ôc aiat permis au Duc d Lipernon d y aller , on luy ht vne querele £a ^0y.
d'Alemâjôc îes efeoliers aians efté irrauits à comencer k ieu,fans doubtefi
pour euiter vn plus grand dcfordrc(auquel il ne pouuoit acquérir
dc rtidnneur)il ne fe fût retiré , îa fin en eût efté tragique ôc funefte.
Les conjurés donc jugeans par fabfenceduRoy que la trahi fon
I ^
d'aucuns d'entr'eux faifoit auorter toutes leurs entr eprifes, ôc mefmes donnés.
que fa Majefté les auoient preùenusen mettant de bonnes garnifons
dans tous ks lieux dont ils fe vouloiét faiflr, k nez faigna aux plus har¬
dis: ôc le Duc de Mayenne mefme ne doubtant pas qu'il n'eût efté défé¬
ré au Roy * eut recours à k Roine-mere pour faire fa paix ôccelk de
Baffompierrc,quifetrouuoit entre méfié en celte confpiration >com-
D me vne des plus affeurées colonnes de k Ligue. *
LeRoyeontentd'auoirrompucedcffeinreceutleDucdeMayéne
ôc Bafsopiérre auec le mefme accueil qu'il fouloit * ôc mefmes octroya Mayenne
auDucfoncogé pouralleren Bourgogne,en luy difant ces mots plus ^nàc Pa=
ferieûfoment que par raillerie : Et quoy ,monQoufim ,abandonnez^«vous s"
ainfi les bons Ligueurs de Paris] A quoy k Ducrefpondit,qu'iln'entendoit
pas ce quefa Majefté vouloit dire , ôc fortit delà ville :
deuers la¬
quelle fe tournant fouuent, il proteftoit ôc jurait que jamais ilne s*y
engageroit foubs ks promeffes d'vne infoknte populace.
Les conjurés demeurant ainfi defcouucrs ôc expofés au jufte cour-
XIa
~~ ' ' 'S ij
*'
© Centre d'Études Supérieures de la Renaissance - Tours