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Henry III dunom,Roy LXIL .143
Antoine, qui eftoit demeuré à terre, voiant fes affaires defefperées xnx.
^ rrrr ' s'en retourna en France auec Briffac ôc dix-neuf natures. Landereau TlAefpas
L An de ^ d'Antoine.
chHft.
'J80,
bielle depuis Ion combatne le trouua point a la bataille, ôc ic retira Sescnfans,
auffi en France : ôc les Efpagnols victorieux demeurèrent maiftres des
ifles Açores. Antoine eftant de retour en France folîicita en vain vn
nouueau fecours : ce Roiaume eftant tellement disifé par les factions,
de la Ligue Ôc des Religionnaires que le RoyHenry III les redoubtant
également* ïètrouuoit affez empefché à défendre fon Eftat ôc fon au¬
torité ,kns auoit moien de fecourir ce Prince effranger. La Roine
d'Angleterre luy donna vne armée nauale pour le reftablir en fon
roiaume. M ais eftant defeendueen Galice pour piller, elle fijt repouf,
fée auec grande pettc:tcllemct qu'elle ne fit qu'alarmer le Portugal, ôc
B le Roy Antoine eftant retourné encore en France deceda à Paris en
*J95* FanMDXCVjkiffantdeuxfilsEmanuelôc Chriftoflc,fuccefleursde #
fa condition déplorable,
Emanueî, qui a efpoufe Emilie de Naflau fceur du Comte Maurice C1J^
s'eftant n'agueres mis au pouuoir de l'Efpagnol demeure decheu defonfiispuiG
tous fes droits par ckufc expreffe inférée au teftament du Roy Antoi- né eft fo"
ne : qui déshérite fes-dits enfans au cas qu'ils traicteront ou s'accorde¬
ront auec îçs détenteurs de fon Roiaume, fans îe confentement du,
Prince ou Eftat en îa protection duquel ils fèjrôt. Tellement que tout
le droit du Roiaume de Portugal eft deuolu ôc trâfmis au Prince Chriftofle
fon frère puif-né,lcqucl eft parfaitement affectionné à k Frâce.
Quelque temps après fe produiflt vn homme qui fe difoit eftre le
* C ^°y Sèbaftien cfchappé de la journée d'Alcaçar-Quibit en la Mauri- fç"'^j?*
c
xx-
tanie.Ilendonnoittant d'apparences, ôc mefmes (félon aucuns) tant forabslc no
de preuues que les Portugais tenoient pour certain que c'eftoit leur ff*^^'
valeureux Roy dom Sèbaftien. Les Efpagnols troublésde cet accident
ne fçauoient comment le conuaincre qu'en difant que c'eftoit vn Ma¬
gicien irnpofteur.-veu que le corps de Sèbaftien auoit efté rachetté des
Mores par Philippe Ôc porté en lafepulture de fes anceftres. Les Por¬
tugais repartoiét à cela que ce n'eftoit pas là le vray corpf de Sèbaftien :
ôc qu'en ce rachat ôc encetefepultureil y auoit plus de fraude Efpagnole
que de charité Chreftienne. Il paffa de Sicile en Italie, ôc fut
arreftéà Venife :ou fe fit vn grand concours de Portugais pour îe re¬
D
tirer. Lc Roy d'Ëfpagne au contraire le demanda pour le punir .-mais
la Seigneurie ne voulantpoint eftre coulpabîede fon fang en le îiurant
à l'Efpagnol, ny luy defpkire en le remettant entre les mains des Pormgais*lelaiffa
en fa liberté. Cemiferablepaffantenk Tofcaneîegrâd
Ducfefaifitdcîuy,ôcpour obliger le Roy d'Ëfpagne l'enuoia au Viceroy
de Naples : lequel le fit condamner aux galères comme impofteur.
Depuisil fut retiré de la cadene ôc confiné dans le chafteau de Sainct-
Lucar : où il eft decedé au grand regret des Portugais, qui fe pronist7
|oient faliberté ôcfonreftabiiffement par certaines prophéties.
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