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Henry III du nom, Roy LXIL 119<br />
^ Càmpet, Efcanôbaque Ôc Dart * outre vingt-cinq cuiraffes Ôc les ha-<br />
£r^n d; bitans quafi tous Religionnaires, fit quelque mine <strong>de</strong> rendre combat:<br />
Chnft.<br />
mais ployant à k première attaque tout fe ietta dans le chafteau, que<br />
1580. poyane fit foudain bloquer par <strong>de</strong>s barricadéSi<br />
S'cftant ainfi rendu maiftre <strong>de</strong> la ville il donna aduis du foccés<br />
xvr.<br />
dc fon éntreprife au Marefchal <strong>de</strong> Biron qui eftoit à Montréal en ç^en\ \<br />
Condomois à neuf lieues du Mont-<strong>de</strong> Marfan. Mais n'f aiant que Biron.<br />
<strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s entre-<strong>de</strong>ux, Biron fit rouler l'artillerie auec tant <strong>de</strong> dili¬<br />
gence, qu'elle y arriua lc len<strong>de</strong>main après k nouuelle receûe : ôc le<br />
chafteau fut rendu au Marefchal fans nul <strong>de</strong>ky , en permettant à<br />
ceux <strong>de</strong> <strong>de</strong>dans d'en fortir vies ôc bagues fauues.<br />
La ville fut laiffée foubs le gouuernement <strong>de</strong> Poyane qui l'auoit<br />
XVÏÎ.<br />
prife. Pour le regard du chafteau il commençoit à le faire dcmollir : JjCa^rycIo^<br />
mais le Roy <strong>de</strong> Nauarre (parce que c'eftoit es terres <strong>de</strong> fon domaine) reprend.<br />
obtint <strong>de</strong> fa Majefté <strong>de</strong>fenfes <strong>de</strong> continuer la démolition : ôc la paix<br />
foruint en ces entre- faites. Mais quatre ans après cete exécution lé<br />
Roy <strong>de</strong> Nauarre reprit îa ville, ôc en fuite le chafteau par la trahifon<br />
<strong>de</strong> quelques habitans aiîeclefquels Cafteînau dé Chalofîe auoit <strong>de</strong>s in¬<br />
telligences fecretes.<br />
? De là Biron s'en alla en A génois*: Ôc aiant repaffé la riuiere <strong>de</strong> Ga- ^ït&t0g^<br />
tonne fe prefènta <strong>de</strong>uant Nerac, où eftoit k Roine <strong>de</strong> Nauarre ac- laRoine <strong>de</strong><br />
compagnée <strong>de</strong> braue Nobleffe , qui fortit d'autant plus gaillar<strong>de</strong>- Nauaire»<br />
ment à l'efearmouche que la Roine auec fes Dames ôc filles eftant<br />
montée dans vne tour les Voyoit faire. Or àk prière <strong>de</strong> fa fceur le<br />
C Roy auoit défendu à Biron <strong>de</strong>faift la guerre à trois lieues dé Nerac><br />
fi ce n'eft que le Roy <strong>de</strong> Nauarre fût <strong>de</strong>dans : neantmoins voiant fortir<br />
cete Nobleffe aueC les habitans pour efcarmouclier dans les vignes, il<br />
fittirer trois Volées <strong>de</strong> canon: dont vne porta Contre le chafteau , ôc<br />
Vne autre prez <strong>de</strong> k tour où eftoit la Roine. Ce qu'elle prit à brauadé<br />
& injure : Voulut voir Ôc toucher les boulets, ôc iura que Biron portetoit<br />
en brefk peine <strong>de</strong> fon audace* Et défait la paix fe traictânt <strong>de</strong>ux<br />
mois après au Flex entre le Duc d'Anjou ôc le Roy <strong>de</strong> NaUarre , elle<br />
obtint d'eux par vn articlefecret crack charge <strong>de</strong> Lieutenant <strong>de</strong> Roy<br />
en Guienne fût oftée à Biron-: ce qui fut exécuté: Ôc le Marefchal <strong>de</strong><br />
D Matignon rut enuoié Lieutenant <strong>de</strong> Roy en Guienne. Mais auffi afin<br />
qu'vn fi excellent Capitaine ne <strong>de</strong>meurât pas faas employ* Biron fut<br />
au feruice <strong>de</strong> Monfieur en Flandres.<br />
Ce mal-heur <strong>de</strong> Biron fut accompagné dVn autre acci<strong>de</strong>nt flni%, ^îx* -<br />
n >-,> n i>r r* / iTin, i \ ' H rompt ia<br />
ftre. C elt que conduilant Ion armée prez <strong>de</strong> l'Iiie-îourdam a qua-cuhTe d'vne<br />
tre lieues <strong>de</strong> Touloufe, il tomba <strong>de</strong> fon cheuai, ôc le rompit encheutc <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux endroits la cuiffe <strong>de</strong> laquelle il eftoit <strong>de</strong>sja boiteux ; <strong>de</strong> forte c<br />
cua'<br />
que pour fe faire guérir il fut contraint <strong>de</strong> quiter la Conduite dé<br />
l'armée. Et ne fçachant à qui k commettre à Caufe <strong>de</strong> l'émulation<br />
qui eftoit entre les plus illuftres Seigneurs ôc<br />
Capitaines , il les<br />
^<br />
© Centre d'Étu<strong>de</strong>s Supérieures <strong>de</strong> la Renaissance - Tours