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fo 8 Hiftoire de France ,
ElleVoyoit auffi que lc Roy eftoit extrêmement haï de fés fubjets A
EtURoinc Relieionnaircs depuis le tumulte de la S: Barthélémy: lequel ils luy VfinJ*
SsïntcPrX. imputoient fur tous autres : ôc que d'ailleurs il eftoit mefprifé de la Li-
'
gue tant à caufe des foibleïtes que Ion remarquoit en luy depuis fon
retour de Pologne, que pour les deuotions extraordinaires: par lefl -
quelles il penfoitfe faire efjimer plus zélé à la Religion Catholique.
Elle craignoitque le Roy venant àdefaillir,le Ducd'Alençon fon au¬
tre fils kttaictât comme il auoit efté traicté d'elle: ou que la Ligue
vfurpant le gouuernement de l'Eftat elle en fût éloignée. À raifon de-
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quoy elle procuroit auffi l'entretenement de l'Edict de pacification
pour le particulier contentement du Roy de Nauarre, auquel elle vouloit
complaire en tout , afin d'effacer la mémoire des mauuais offices B
qu'il auoit receut d'elle durant fa Régence,
m Quant aux deuotions du Roy , on en parloir diuerfement félon les ^
Diuers
iu- parlions différentes. Lés Religionnaires (qui ont abrogé toutes cerefSttes'i*"
ironies & a&es extérieurs de deuotion ) appelloient tout cela abomi¬
nations du nation, foperftitiomôc idolâtrie. Les Ligueurs n'en pouuanspas faire
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pareil iugement, fe iettoient à l'autre extrémité ôc difoient que c'eftoit
foibleffe ou maladie d'éfprït, cafârdife, bigoterie & hypocrifle : qui les
tendoientindigne de porter feeptre ny efpée,puis qu'il faifoit profeffion
de porter vnfac pour veftement & vn fouet à fa ceinture. Aucuns
tenoient qu'il en vfoit ainfi artificieufement afin de démentir par tant
d'actions pieufesScreligieufeslesdifcours dc ceuxquipublioient qu'il Ç
fauorifoit leshérétiques, ôc n'eftimoient pas que ces deuotions fultent
agréables à Dieu ny exemplaires à fes fubjets tandis qu'il foulerait fon
peuple par des fobfides extraordinaires .Lesplus équitables loiioient fa
pieté ôc deuorion,mais ils bkfmoient cet excès extérieur qu'on remar-
- quoit auec trop d'affectation en l'exercice.Car deux fois kfemaine il fe
couuroitdufacbleudesHieronymites (qui eftoit vne Confrairie dé
penitens par luy inftituée à l'imitatiô de celles d'Auignon) &le voyoïton
fouuent par les rues de Paris, ôc mefmesàk campagne par lésgrâds
Chemins enproceffion auec fes confrères, le rofairependuàk ceinture
d'vn cofté, Ôc le fouet à rautre,aiknt d'eglife en egîife. Certes S. Louïs '
eftoit encore plus deuot & plus religieux que Henry: niais il faifoit fes D
mortifications ôc aufterités en fecret dans fon Cabinet, auec vn feul au- "
mofoier, proteftant neantmoins que (i Cela n'eût dérogé à la grandeur
& àk dignité delà Majefté roiaîe il les eût faites publiquement , afin
de feruir de bon exemple à tous fes fubjets, Ôc notamment à kNobleffe.
Il arrîuoit fouuent que k Roine-mere alloit retirer le Roy fon fils
de ces deuotions monacales : auec de greffes paroles, Ôc mefmes aucunefoisluy
a defchirefonfac après des remonftrances très- fèueres, & qui
en vne autre occafion luy euffent efté injurieufes. m *
Confercn-
La Roine-mere délirant donc donner fatisfaction aU Roy de Nacs
de Ne-
narre, afin que par fon moien les Religionnaires demeurans contens,
rac- ' |a paix fut affermie par tout îe Roiaume > f alla çrouuer en la ville de
J\Terac:
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