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Moien j.
15g
Hiftoire de France,
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mais moins de droit ôc de jugement que l'autre.
v. En troifiefmelieu, confiderant l'efprit de la Roine-mere , qui n'a-; £?'? d«
uoit inclination qu'au Commandement ôc fe reprefentoit allez fou-
g
tient qu'elle n'auoit plus de fils que le Roy, duquel elle n'efperoit point
de pofterité , non plus que du Roy de Nauarre fon gendre -lequel
d'ailleurs (ôc plus encore le Prince de Condé ôc fes frères) la haïffoit,
à caufe des mauuais traictemens qu'il auoit recéus d'elle :1e Chef
vi.
Moien 4.
vn;
Traiflé dc
ioinm e,
de k Ligue ( ie dy le Duc de Guife ) luy fit entendre qu'il expoferoit
volontiers tous fes moiens ôc fa propre vie, auec fes frères, parens
alliés ôc amis pour l'auancement des enfans du Duc de Lorraine
(#de k maifon duquel il auoit l'honneur de fortir) fi elle de fa part
vouloit appuyer de fon autorité fes petits fils, puis qu'après le Roy ils. B
luy eftoient lesplus proches. Elle qui cheriffoit tendrement les enfans
du Lorrain ( ce qu'il fçauoit bien) comme elle auoit chéri fa fille leur
mere, princeffe parfaitement vermeufe, prefta l'oreille à ces perfuafions,
ôc bien qu'elle fût très- habile, l'ambition du gouuernement
l'esblouïffant, elle fe kiffa prendre à la pipée. Tellement que' receuant
ces offres pour des affeurées preuues de bonne volonté elle s'obligea
légèrement à embralter en tout ôc par tout les interefts du Duc de*
Guife. Elle approuua auffi que cependant on fit porter k marote au
» Cardinal de Bourbon : auquel, comme n'eftant pas pour viure longuementjOU
feroit fobroger le fils aifné du Duc de Lorraine,
Pour le quatriefme, il fçauoit bien que Philippe II Roy d'Efpa- e
gne a{£e(%OU; \e titre glorieux d*extirpateur de l'herefie , ôc qu'il ne
defiroit rien tant que d'entretenir k guerre ciuilc en France , afin
que les Païs-bas demeurans priués du fecours des François, luy fiffent
moins de refiftence : outre qu'il s'imaginoit qu'appés auoir fobjugué
les Païs-bas il pourrait aifément entreprendre k conquefte
de la France. Le Duc de Guife donc s'adreffe à luy, demande fon
appuy pour extirper l'herefie qui a largement eftendu fes racines en
France ôcaffifté de fes forces les Eftats des Païs-bas contre k Majefté
Catholique, ôc luy offre fon feruice à toutes occafions moienant qu'il
luyfourniffe vne notable some de deniers tandis qu'il fera la guerre aux
hérétiques. Cereffort joiia auffi lieureufement que le précèdent. Car D
par le traicté fait à Ioinuille lc dernier iour de DeçébreMDXXCIV x5^:
l'Efpagnol luy accorda cinquante mille efcus de penfion parjmois : ôc
îa Ligue né s'obligea qu'à des promettes incertaines : comme de te*
nir la main à ce que Cambray ôc autres places prifes par les Fran¬
çois es Païs-bas luy fuffent rendues , ôc nul empefehement ne luy
fût donné en la nauigation des Indes.
A ce traicté affifterét en perfonne les Ducs de Guife ôc de Mayenne
auec ample pouuoir du Cardinal de Guife leur frere,du Ducd'Aumale
& du Marquis d'Elbeufleurs confins. Le fieur de Meqguilk y eftoit
auec procuration du Cardinal de Bourbon, ôc Iean-Baptifte Taxis ,
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