Réunion d'experts FAO/OMS sur l'application des nanotechnologies ...
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L’évaluation <strong>des</strong> risques pour la santé humaine liés à l’utilisation <strong>des</strong> <strong>nanotechnologies</strong> et <strong>des</strong> nanomatériaux<br />
toutefois de noter que ces nanoparticules peuvent être libérées du milieu auquel elles sont<br />
intégrées si ce dernier est physiquement ou chimiquement modifié (par exemple, en cas<br />
de rejet ou d’utilisation), auquel cas, l’exposition aux nanoparticules est possible.<br />
L’exposition humaine à <strong>des</strong> dangers se produit par inhalation, ou par voies cutanée<br />
ou orale. La voie orale est probablement la plus courante pour les expositions non<br />
professionnelles aux nanomatériaux manufacturés utilisés dans les secteurs agricoles ou<br />
alimentaires. Il a été porté moins d’attention à l’exposition orale aux nanomatériaux<br />
manufacturés qu’à la voie cutanée et à l’inhalation où de nombreux travaux ont été<br />
menés. Il sera nécessaire de s’intéresser à d’autres voies d’exposition – inhalation, voie<br />
cutanée, participation à la voie orale par épuration de l’appareil respiratoire par<br />
mouvements mucociliaires – au moment d’estimer l’exposition globale à partir de sources<br />
multiples, y compris celles provenant d’autres secteurs que l’alimentation et l’agriculture.<br />
Les scénarios d’exposition incluent les expositions via les aliments, les boissons ou l’eau<br />
contenant <strong>des</strong> nanomatériaux manufacturés, soit de façon intentionnée, soit par<br />
migration d’une autre source. Ils obligeront à analyser la stabilité et la biotransformation<br />
potentielle de la substance pendant la transformation alimentaire ou dans les aliments.<br />
L’exposition <strong>des</strong> êtres humains par intégration involontaire de nanomatériaux<br />
manufacturés dans la chaîne alimentaire doit également être envisagée. L’utilisation<br />
agricole <strong>des</strong> nanomatériaux manufacturés peut les transporter en dehors du site<br />
d’application ou d’utilisation, ce qui pourrait donner lieu à une exposition humaine<br />
indirecte par leur présence dans l’environnement. La libération ou l’élimination<br />
accidentelles de nanomatériaux manufacturés à partir d’utilisations non agricoles peut<br />
également engendrer une exposition environnementale. L’intégration de nanomatériaux<br />
manufacturés à la chaîne alimentaire et la bioaccumulation potentielle dans certaines<br />
espèces devront être examinées par la <strong>sur</strong>veillance ou par d’autres étu<strong>des</strong>. Récemment, <strong>des</strong><br />
étu<strong>des</strong> ont démontré la pénétration, le transfert et l’accumulation de nanoparticules dans<br />
<strong>des</strong> cultures: fullerènes dans du riz (Lin et Xing, 2009), nanoparticules d’oxyde de fer<br />
dans <strong>des</strong> courges (Zhu et al., 2008), hyperaccumulation de nanoparticules de fer dans la<br />
luzerne et la moutarde (Harris et Bali, 2008). Néanmoins, d’autres travaux devront être<br />
menés avant de présumer de résultats identiques pour toutes les cultures et<br />
nanoparticules. Des organismes alimentaires aquatiques peuvent également être exposés à<br />
<strong>des</strong> nanomatériaux manufacturés. Les moules assimilent les nanoparticules naturelles et<br />
accumulent les liaisons métalliques vers <strong>des</strong> nanocolloï<strong>des</strong> (Pan and Wang, 2004). La<br />
daphnie, l’aliment préféré de certains poissons, ingurgite certaines nanoparticules (Zhu et<br />
al., 2009). Les nanomatériaux manufacturés peuvent être transférés à <strong>des</strong> niveaux<br />
trophiques supérieurs, mais il n’est pas établi qu’il y ait bioaccumulation. Holbrook a<br />
exposé <strong>des</strong> protozoaires ciliés à deux types de points quantiques fluorescents. Les points<br />
quantiques ont également été retrouvés dans le rotifère qui se nourrit de ciliés, indiquant<br />
un transfert d’un niveau trophique à un autre. L’exposition <strong>des</strong> ciliés aux points<br />
quantiques a donc débouché <strong>sur</strong> une bioconcentration limitée dans les ciliés et à un<br />
transfert aux niveaux trophiques supérieurs (rotifères) dans une simple chaîne alimentaire<br />
aquatique d’invertébrés, même si les points quantiques ont finalement été excrétés par les<br />
rotifères et n’ont donc pas été bioaccumulés (Holbrook et al., 2008).<br />
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<strong>Réunion</strong> d’experts <strong>FAO</strong>/<strong>OMS</strong> <strong>sur</strong> l’application <strong>des</strong> <strong>nanotechnologies</strong> dans<br />
les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture: incidences possibles <strong>sur</strong> la sécurité alimentaire