RAPPORT Valorisation de la Recherche - Inspection Générale des ...
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- Rapport, page 113 -<br />
La DGTPE conclut que l’écart d’intensité <strong>de</strong> R-D privée entre l’Europe et les<br />
États-Unis n’est pas imputable à <strong>la</strong> structure d’ensemble <strong>de</strong> l’économie, mais au poids d’un petit<br />
nombre <strong>de</strong> secteurs. L’écart <strong>de</strong> <strong>la</strong> R-D privée en France et en Europe par rapport aux États-Unis<br />
ne serait pas dû à une trop faible spécialisation dans les secteurs technologiques, mais à une<br />
intensité moindre <strong>de</strong> R-D concentrée essentiellement dans l’industrie <strong>de</strong>s TIC et dans les<br />
secteurs <strong>de</strong>s services commerciaux et <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong> services aux entreprises. L’industrie <strong>de</strong>s<br />
TIC est le secteur le plus intense en R-D aux États-Unis, avec 20% <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur ajoutée<br />
consacrée à <strong>la</strong> R-D 197 .<br />
La DGTPE précise toutefois que son analyse dépend du niveau d’agrégation<br />
sectoriel retenu. C’est ainsi que l’hétérogénéité du secteur agrégé <strong>de</strong>s TIC dissimule une<br />
spécialisation plus favorable aux États-Unis sur <strong>de</strong>s sous-secteurs <strong>de</strong> très haute technologie<br />
comme l’équipement informatique ou les équipements électroniques (radio, télé et<br />
communication). A l’inverse, l’Europe est spécialisée dans <strong>de</strong>s secteurs moins intenses en R-D<br />
(machines et équipements). Cette précision ne remettrait toutefois pas en question l’orientation<br />
générale du constat.<br />
Si l’intensité <strong>de</strong> R-D <strong>de</strong> l’Europe dans le secteur <strong>de</strong>s services était <strong>la</strong> même qu’aux<br />
États-Unis, l’intensité globale <strong>de</strong> R-D du secteur privé passerait <strong>de</strong> 1,9% à 2,4% du PIB. Les<br />
services commerciaux, par exemple, se caractérisent par une intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> R-D trois fois plus<br />
importante aux États-Unis qu’en Europe. De même, <strong>la</strong> production <strong>de</strong> logiciels (comptabilisée<br />
dans le secteur <strong>de</strong>s services informatiques) explique une part importante <strong>de</strong> l’écart d’effort <strong>de</strong> R-<br />
D entre Europe et Etats-Unis en matière <strong>de</strong> services. Comme pour les services aux entreprises,<br />
ces écarts pourraient s’expliquer par <strong>la</strong> meilleure intégration <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l’information<br />
dans les entreprises américaines. Il pourrait se résorber progressivement avec <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s<br />
nouvelles technologies en Europe.<br />
Selon <strong>la</strong> DGTPE, <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s entreprises par taille ne différencie pas<br />
significativement <strong>la</strong> France <strong>de</strong>s États-Unis. En revanche, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> National Science<br />
Foundation 198 souligne que le retard d’investissement en R-D est particulièrement prononcé en<br />
France pour les entreprises <strong>de</strong> taille intermédiaire al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 50 à 500 sa<strong>la</strong>riés : l’alignement <strong>de</strong>s<br />
budgets <strong>de</strong> R-D <strong>de</strong> cette catégorie d’entreprises sur leurs homologues américaines permettrait<br />
d’accroître <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 15% les dépenses privées <strong>de</strong> R-D en France, soit plus <strong>de</strong> 0,2 point <strong>de</strong> PIB.<br />
Mais cette évaluation ne prend pas en compte l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> spécialisation sectorielle. Pour être<br />
incontestable, le diagnostic doit s’appuyer sur <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> R-D<br />
par taille d’entreprise et par secteur, prenant en compte le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> concentration du secteur.<br />
La comparaison avec l’Allemagne et le Japon débouche sur <strong>de</strong>s conclusions<br />
différentes. Le retard français serait majoritairement imputable à une moindre spécialisation<br />
dans <strong>de</strong>s secteurs très intenses en R-D. La structure <strong>de</strong> l’effort privé <strong>de</strong> R-D par taille<br />
d’entreprise défavoriserait aussi <strong>la</strong> France par rapport à l’Allemagne en raison d’un tissu moins<br />
important <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s PME innovantes et à un effort <strong>de</strong> R-D inférieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s entreprises<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500 sa<strong>la</strong>riés.<br />
entre <strong>la</strong> France et les autres pays. Au p<strong>la</strong>n théorique, ces causes peuvent rési<strong>de</strong>r soit dans une moindre spécialisation<br />
dans <strong>de</strong>s secteurs intenses en R-D (composition sectorielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur ajoutée), soit dans une moindre intensité <strong>de</strong> R-<br />
D par secteur (effet intra-sectoriel), soit dans une combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux facteurs.<br />
197 Soit une intensité <strong>de</strong> 60% plus importante qu’en Europe.<br />
198 Citée in O. Passet, Promouvoir un environnement financier favorable au développement <strong>de</strong> l’entreprise,<br />
septembre 2005.