RAPPORT Valorisation de la Recherche - Inspection Générale des ...
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- Rapport, page 32 -<br />
La seule animation <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité (qui correspond aux opérations<br />
ponctuelles comme <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ad hoc et aux opérations récurrentes concernant le<br />
fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure et <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> l’équipe d’animation) fait<br />
elle l’objet d’un financement public garanti sur trois ans, impliquant quatre ministères et l’ANR,<br />
et s’élevant à 12 M€ par an. Ce montant, s’il permet <strong>de</strong> faire face à <strong>la</strong> nécessaire animation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
structure, correspond aussi en partie au coût <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> complexité administrative <strong>de</strong>s<br />
financements <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations <strong>de</strong> recherche.<br />
Les pôles <strong>de</strong> compétitivité venant à peine d’être mis en œuvre, il est difficile à ce<br />
sta<strong>de</strong> d’en présenter une évaluation. Toutefois, plusieurs points méritent d’être rappelés :<br />
Avant tout, <strong>la</strong> sélectivité dans le choix <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétitivité a été faible et le<br />
nombre <strong>de</strong> 67 apparaît trop élevé et n’est sans doute pas définitif. L’inf<strong>la</strong>tion du nombre <strong>de</strong><br />
pôles réduit mécaniquement <strong>la</strong> visibilité et <strong>la</strong> masse critique <strong>de</strong> financement public <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>rniers. L’étu<strong>de</strong> réalisée par le cabinet KPMG en décembre 2006 a aussi souligné les<br />
insuffisances <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie internationale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> veille concurrentielle dans <strong>de</strong> trop nombreux<br />
pôles français. Surtout, les critères <strong>de</strong> réussite i<strong>de</strong>ntifiés (le chiffre d’affaires, les marges et le<br />
développement <strong>de</strong> nouveaux marchés) sont difficilement remplis par nombre <strong>de</strong> pôles<br />
régionaux.<br />
Même si <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s financements sur les pôles les plus importants a<br />
limité les effets <strong>de</strong> dilution <strong>de</strong> ce trop grand nombre, l’État est en fait en proportion surtout<br />
présent sur les pôles les plus mo<strong>de</strong>stes comme le met en évi<strong>de</strong>nce le tableau ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
Tableau 11 : Structure du financement par catégorie <strong>de</strong> pôle en 2006<br />
État Collectivités Partenaires<br />
Mondiaux 16% 10% 74%<br />
Vocation mondiale 19% 12% 69%<br />
Autres pôles 26% 9% 65%<br />
Source : DGE.<br />
Il est donc à craindre que l’effet <strong>de</strong> levier et d’entraînement du financement public<br />
soit d’autant plus réduit qu’il sera dilué. A titre <strong>de</strong> comparaison, l’État <strong>de</strong> Californie s’est<br />
engagé dans un projet <strong>de</strong> cluster en sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie (cf. III.B) et, pour un PIB comparable à<br />
celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, a investi en fonds public plus <strong>de</strong> 900 M€ sur un seul site. C’est ce sur quoi<br />
insiste l’étu<strong>de</strong> menée par le BIPE sur les pôles <strong>de</strong> compétitivité, <strong>la</strong>quelle conclue : « à <strong>la</strong><br />
différence <strong>de</strong> pays comme <strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, on ne sait pas encore vraiment sur quoi <strong>la</strong> France<br />
mise. »<br />
Par ailleurs, l’effet <strong>de</strong> proximité ne garantit pas à lui seul le succès <strong>de</strong>s pôles. En<br />
effet, à côté du financement public, <strong>de</strong>ux autres facteurs sont déterminants : une masse critique<br />
<strong>de</strong> recherche publique d’excellence et <strong>de</strong>s opérateurs industriels compétitifs au niveau mondial.<br />
A cet égard, le récent rapport du BIPE s’interroge sur l’efficacité <strong>de</strong> l’effet cluster<br />
pour les pôles <strong>de</strong> compétitivité français. Cette analyse rejoint l’enquête réalisée par l’ANR en<br />
2005 sur les projets <strong>la</strong>bellisés par les pôles et financés par l’agence qui montre que très peu <strong>de</strong><br />
projets présentent <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires, <strong>de</strong>s grands groupes et <strong>de</strong>s PME appartenant à <strong>la</strong> même<br />
région (cf. annexe III). Ceci est convergent avec une étu<strong>de</strong> menée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
recherche en 2005 et mettant en évi<strong>de</strong>nce que le critère <strong>de</strong> proximité pour l’établissement <strong>de</strong><br />
re<strong>la</strong>tions entre entreprises et <strong>la</strong>boratoires publics intervient dans moins <strong>de</strong> 30% <strong>de</strong>s cas, et<br />
essentiellement pour <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> faible niveau technologique.