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PRÉFACES 5<br />
DIDIER GIRARD, ingénieur chargé de la<br />
fonction restauration au Centre Hospitalier<br />
Le Mans, Président de l’Union des Ingénieurs<br />
Hospitaliers en Restauration (UDIHR)<br />
Donner du plaisir par l’alimentation n’est pas la priorité des établissements de santé.<br />
Les services de restauration, conscients de cette situation, et grâce au professionnalisme<br />
des cuisiniers, mettent tout en œuvre pour valoriser le repas. Pour susciter le plaisir,<br />
ils apportent un soin tout particulier à la présentation, au goût et au mariage des saveurs<br />
qui sont directement perçues par <strong>les</strong> patients.<br />
Pour l’équipe médicale, ce qui est primordial, c’est d’apporter<br />
des réponses aux pathologies que l’on rencontre dans un établissement<br />
de santé. Le diététicien doit répondre aux diverses<br />
demandes du médecin concernant l’alimentation et la nutrition.<br />
El<strong>les</strong> devront être déclinées dans des commissions de menus<br />
pour planifier l’alternance des recettes en tenant compte de<br />
nombreux critères exigés selon <strong>les</strong> différents profils et d’autant<br />
plus complexe à réaliser avec <strong>les</strong> <strong>textures</strong> modifiées.<br />
Au responsable de restauration d’orchestrer dans son service,<br />
<strong>les</strong> hommes, <strong>les</strong> produits, le choix des équipements, <strong>les</strong> organisations<br />
avec <strong>les</strong> bonnes pratiques d’hygiène pour que l’assiette<br />
prenne de la couleur et devienne appétissante. Et c’est essentiel<br />
pour des personnes en situation de vie difficile, lors de leur passage<br />
à l’hôpital ! Un plateau-repas qui donne l’envie de manger à un<br />
résident peut être aussi pour lui une opportunité de dialogue<br />
avec ses proches ou le personnel de l’unité de soins. Une préparation<br />
mixée bien cuisinée et surtout bien présentée déclenchera<br />
un commentaire ou un regard expressif. En tout cas, le plaisir de<br />
manger à l’hôpital redonne du sens à la vie.<br />
Pour allier nutrition, alimentation et plaisir à l’hôpital, doivent travailler<br />
ensemble : le médecin, le diététicien, le responsable du service<br />
restauration, le cuisinier, l’équipe soignante, ainsi que tous<br />
<strong>les</strong> nombreux métiers qui démontrent leurs différentes<br />
expériences ou difficultés dans le cadre de ce guide (directeurs,<br />
ingénieurs, gestionnaires, kinésithérapeutes, orthophonistes,<br />
psychothérapeutes, psychologues, gériatres, chefs de cuisine,<br />
infirmiers, ergothérapeutes, praticiens anesthésistes...). C’est<br />
avec ce type de guide que <strong>les</strong> différents corps de métiers hospitaliers<br />
pourront mieux se comprendre, pour le plus grand bénéfice<br />
du patient ou du résident à l’hôpital ou en EHPAD.<br />
Concernant <strong>les</strong> Comités Locaux d’Alimentation Nutrition (CLAN),<br />
il serait souhaitable, comme il a été proposé dans le cadre du<br />
Programme national nutrition santé (PNSS) qu’ils ne soient plus<br />
rattachés à la circulaire de la Direction de l’Hospitalisation et de<br />
l’Organisation des Soins (DHOS) du 29 mars 2002, mais à un arrêté<br />
qui obligerait <strong>les</strong> établissements de santé à mettre en place<br />
une structure CLAN locale, départementale ou régionale. Dans ce<br />
cadre, ceci permettrait de remettre le savoir-faire du cuisinier au<br />
cœur des projets alimentaires. Je suis convaincu qu’en faisant<br />
participer <strong>les</strong> cuisiniers, ils auront de nombreuses solutions<br />
à transmettre à ces groupes de travail pluridisciplinaires. Leur participation<br />
à la réalisation des 150 recettes à texture modifiée de ce<br />
guide en est un bon exemple. Il ne faut pas oublier que c’est<br />
le cuisinier qui devra apporter ses connaissances techniques sur la<br />
préparation des <strong>textures</strong> modifiées, ceci relève de sa compétence.<br />
Dans <strong>les</strong> petits établissements de santé, agrémenter quelques<br />
plateaux-repas, soigner la présentation de quelques assiettes…,<br />
ce n’est pas très compliqué. En revanche, lorsque le service représente<br />
des centaines ou des milliers de repas 365 jours par an<br />
comprenant <strong>les</strong> déjeuners et <strong>les</strong> dîners, la tâche est autrement<br />
plus complexe. Il faut donc se doter d’une organisation sans<br />
faille, avec l’élaboration de fiches techniques précises illustrées<br />
avec <strong>les</strong> photos des plats à réaliser (pour exemple, le réseau<br />
Limousin Nutrition « Linut »). Cela permet de gagner du temps<br />
pour affiner l’esthétique de chaque mets. Les responsab<strong>les</strong> de<br />
restauration accompagnés de cuisiniers doivent se déplacer auprès<br />
de leurs résidents comme le fait le chef étoilé dans son restaurant.<br />
C’est le meilleur moyen pour connaître <strong>les</strong> habitudes alimentaires<br />
et <strong>les</strong> attentes des résidents.