SEIX 17-20 octobre 2005 - Atelier Calcium
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IMAGERIE CALCIQUE DU SYSTEME OLFACTIF DE L’ABEILLE DOMESTIQUE :<br />
DU CERVEAU A LA CELLULE<br />
Valérie Raymond-Delpech, Nina Deisig, Tristan Jaillard & Jean-Christophe Sandoz<br />
Centre de Recherches sur la Cognition Animale, CNRS UMR 5169, Université Paul Sabatier<br />
118 Route de Narbonne, 31062 TOULOUSE Cedex 4, France<br />
Depuis de nombreuses années, l‟abeille domestique est un sujet d‟étude de<br />
neuroanatomie, neurophysiologie et de comportement important, en particulier en ce qui<br />
concerne ses capacités de communication, de perception, de mémoire et d‟apprentissage (von<br />
Frisch 1967, Menzel 1999). Le sens olfactif joue chez l‟abeille un rôle primordial, étant<br />
impliqué aussi bien dans les relations sociales entre individus de la colonie (communication<br />
phéromonale) que dans le contexte du butinage. Dans la ruche, des phéromones émises par la<br />
reine inhibent par exemple le développement ovarien des ouvrières, induit un comportement<br />
de cours de la part des ouvrières, et assure la cohésion de la colonie (Free 1987). Les<br />
ouvrières émettent elles aussi des phéromones, induisant ainsi une agrégation des<br />
individus, ou un comportement de défense (Free 1987). Lors de la récolte de nourriture, les<br />
odeurs des fleurs constituent des signaux importants, que les ouvrières sont capables<br />
d‟apprendre et de mémoriser sur de longues périodes de temps, ce qui augmente<br />
considérablement leur succès de butinage (von Frisch 1967, Menzel et al. 1993). Elles<br />
forment alors des associations entre les odeurs rencontrées et la qualité du nectar obtenu et<br />
utilisent des processus cognitifs qui peuvent être dans certains cas très complexes (Giurfa<br />
<strong>20</strong>03). La question qui se pose alors est comment le système nerveux plutôt simple de cet<br />
insecte lui permet de détecter, différencier, reconnaître et apprendre ces signaux olfactifs ?<br />
Dans cet article, nous aimerions montrer l‟intérêt d‟une approche intégrée allant de l‟étude de<br />
signaux évoqués par les odeurs sur le cerveau entier in vivo à celle des flux calciques dans des<br />
neurones du système olfactifs en culture. Les études que nous présentons utilisent toutes<br />
l‟imagerie calcique, avec différents types de marquages qui donnent chacun des informations<br />
complémentaires. Nous expliquons comment sont réalisées ces expériences et comment elles<br />
sont utilisées pour répondre à nos questions.<br />
Grâce à de nombreux travaux de neuroanatomie, les structures nerveuses impliquées dans le<br />
traitement des signaux olfactifs sont bien connues (Mobbs 1982 ; Flanagan et Mercer 1989).<br />
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