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SEIX 17-20 octobre 2005 - Atelier Calcium

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VARIATIONS CALCIQUES DANS LE SYSTEME NERVEUX CENTRAL DE<br />

DROSOPHILE<br />

Philippe Rosay<br />

Université de Bordeaux 1, Laboratoire de Neurosciences Cognitives, Avenue des Facultés<br />

33405 Talence Cedex, France<br />

Préambule<br />

Le calcium, et ses variations de concentration, sont maintenant connus pour réguler une<br />

gamme tellement vaste de processus cellulaires, qu‟il convient de préciser le champ de ce<br />

document. En effet, même en se limitant aux neurones (en développement ou matures),<br />

cerner toutes les fonctions du calcium est extrêmement difficile. Le calcium intervient<br />

dans la libération rapide de neurotransmetteurs, comme dans les changements de plus<br />

longue durée, avec modifications de l‟expression des gènes. Notre propos se concentrera<br />

sur la description de telles variations de niveau de calcium intracellulaire, dans des<br />

neurones matures de la drosophile et leur possible contribution dans la consolidation de<br />

la mémoire chez cet insecte.<br />

La mémoire<br />

Deux questions intéressantes sur le fonctionnement du système nerveux de Drosophile se<br />

résument ainsi : « Que nous apprend la Drosophile ? » et d‟abord « Que peut on<br />

apprendre à une mouche ? » (Waddel S, <strong>20</strong>01). Dans un conditionnement de type<br />

pavlovien, les mouches peuvent être entraînées à fuir une odeur si elles en ont fait<br />

préalablement l‟expérience avec un choc électrique (Tully T, 1985). C‟est un<br />

apprentissage simple qui demande à l‟animal d‟intégrer deux indices, l‟odeur (un<br />

stimulus conditionnant) et un choc électrique (stimulus inconditionnel). Il est bien sur<br />

possible d‟apprendre aux mouches à se diriger vers une odeur, dans ce cas en l‟associant<br />

à une récompense, généralement de la nourriture. Ces capacités d‟apprentissage sont<br />

particulièrement accessibles à l‟analyse génétique dans cet organisme. Les trente<br />

dernières années été riches en découvertes, avec surtout des moyens diversifiés de muter<br />

les mouches pour tester leur descendance pour des défauts d‟apprentissage ou de<br />

mémoire (Dudai, 1976). Les mutants retenus sont ceux qui gardent la sensibilité aux<br />

chocs électriques, leur capacité gustative ou à détecter les odeurs ;<br />

Les premières (et la majorité) des mutagenèses ont été menées avec le paradigme<br />

d‟apprentissage olfactif. Depuis la découverte des gènes dunce, rutabaga, amnesiac et radish,<br />

le comportement des mutants a été analysé très en détail, et donne maintenant une image<br />

d‟ensemble de la mémoire qui comporte des phases distinguables à la fois génétiquement et<br />

aussi dans leur succession temporelle (figure 1). L‟apprentissage est perturbé dans les mutants<br />

latheo, volado, linotte ou turnip, alors que la mémoire à court terme (une heure après<br />

l‟apprentissage, pour donner un ordre de grandeur) est dépendante du bon fonctionnement des<br />

produits des gènes dunce, shaker ou rutabaga. Le gène amnesiac est particulier à la mémoire à<br />

moyen terme, sa mutation n‟empêche pas d „apprendre convenablement, mais l‟oubli vient<br />

très vite, ce qui donne un accès moléculaire pour comprendre la phase de consolidation de la<br />

mémoire.<br />

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