Période d'essai 90En FranceLa validité de toute clause d'essai est soumise à des conditions très strictes de fond et de forme et c'est moyennant lerespect de celle-ci qu'il sera permis de déroger aux règles habituelles de rupture <strong>du</strong> contrat. La période d'essainécessite en tout état de cause un écrit [1] .La période d'essai est légalement facultative.Avant la loi <strong>du</strong> 25 juin 2008, c'était à celui qui se prévalait de la période d'essai de prouver son existence (dans lapratique le plus souvent a l'employeur). Pour ré<strong>du</strong>ire le contentieux la loi <strong>du</strong> 25 juin 2008 sur la modernisation <strong>du</strong>marché <strong>du</strong> <strong>travail</strong> a modifié le régime de la période d'essai en ce qui concerne son instauration. A présent,la périoded'essai doit être prévue dans le contrat indivi<strong>du</strong>el de <strong>travail</strong> ou la lettre d'engagement. Ne sont plus possible lespériodes d'essai seulement prévues dans la convention collective.La <strong>du</strong>rée maximale de la période d'essai varie selon le type de contrat :• pour les CDD (contrats à <strong>du</strong>rée déterminée), la <strong>du</strong>rée ne peut excéder 1 jour par semaine dans la limite de 2semaines pour un CDD de 6 mois maximum. En cas de deux contrats successifs, une période d'essai n'est valableque s'il s'agit d'un poste différent (Cass. Soc., 30 octobre 2000)• pour les CDI (contrats à <strong>du</strong>rée indéterminée), l'article L1221-19 [2] <strong>du</strong> code <strong>du</strong> <strong>travail</strong> fixe la <strong>du</strong>re maximale:• à deux mois pour les ouvriers et les employés• à trois mois pour les agents de maîtrise et les techniciens• à quatre mois pour les cadresRemarque : la Cour de Cassation a précisé qu'une période d'essai ne peut résulter que <strong>du</strong> contrat de <strong>travail</strong> ou de laconvention collective et ne peut être instituée par un usage. [3]Pendant l'essai, le contrat de <strong>travail</strong> peut être librement rompu par le salarié ou par l'employeur, sans formalité niindemnité. Depuis la loi de Modernisation <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> <strong>travail</strong> <strong>du</strong> 25 Juin 2008, un délai de prévenance minimaldoit être respecté, tant par l'employeur que par le salarié [4] , en l'absence de disposition conventionnelle. Les règlesconcernant le licenciement ne s'appliquent pas. Toutefois, la rupture ne peut être fondée sur un motif discriminatoire; et si elle est fondée sur un motif disciplinaire, l'employeur doit respecter la procé<strong>du</strong>re disciplinaire. Une conditiontoutefois a été posée par la Cour de Cassation : la rupture ne doit pas être abusive [5] , c'est-à-dire, notamment, ne doitpas intervenir trop tôt ; l'employeur doit avoir eu le temps d'apprécier réellement les capacités professionnelles <strong>du</strong>salarié [6] .La période d'essai est à distinguer d'autres notions, notamment la "période probatoire" [7] : une période probatoire envue d'une promotion professionnelle, en cours d'exécution <strong>du</strong> contrat de <strong>travail</strong> ne constitue pas une période d'essai.Elle est également différente de la "période de consolidation" instituée dans le cadre <strong>du</strong> CNE (Contrat nouvellesembauches), bien que cette distinction suscite de nombreux débats doctrinaux.En AngleterreLe <strong>droit</strong> anglais prévoit une période d'essai dont les deux parties sont libres d'en déterminer la <strong>du</strong>rée. Toutefois, ellen'est pratiquement jamais utilisée [8] .Ceci a essentiellement deux raisons :[réf. nécessaire]• d'une part en Common Law, l'employeur peut rompre le contrat facilement• d'autre part, la période d'emploi d'un <strong>travail</strong>leur à partir de laquelle il peut porter plainte pour licenciement abusifest d'un an (depuis 1999 avec Employment Relation Act et contre 2 ans auparavant). [8]L'utilité pour l'employeur est donc limitée. Toutefois, pour certains postes, il peut fixer une <strong>du</strong>rée de période d'essaisupérieure à un an. Dans ce cas, la jurisprudence anglaise considère que l'employeur doit démontrer des raisonsvalables pour justifier une telle <strong>du</strong>rée. [8]
Période d'essai 91En <strong>droit</strong> anglais l'abus résulte dans le fait que l'employeur n'a pas offert au salarié la possibilité de faire sespreuves. [8]Bibliographie• KOBINA (G.), Recueil Dalloz Sirey, n°32, 21 septembre 2000, p. 682-684, note sous Cour de cassation, Chambresociale, 23 novembre 1999.Liens externes• Fiche explicative <strong>du</strong> syndicat SudPTT, relative à la période d'essai [9]• Détails sur la période d'essai sur le site <strong>du</strong> ministère <strong>du</strong> <strong>travail</strong> français [10] .Références[1] Article L. 122-3-1 <strong>du</strong> Code <strong>du</strong> <strong>travail</strong>, précisant qu'un contrat non écrit est "réputé conclu pour une <strong>du</strong>rée indéterminée". (http:// www.legifrance. gouv. fr/ WAspad/ UnArticleDeCode?code=CTRAVAIL. rcv& art=L122-3-1)[2] http:/ / www. legifrance. gouv. fr/ affichCodeArticle. do?cidTexte=LEGITEXT000006072050& idArticle=LEGIARTI000019071113&dateTexte[3] Cour de cassation, Chambre Sociale, 23 novembre 1999[4] Articles L. 1221-25 et L. 1221-26[5] David Taté, La rupture abusive <strong>du</strong> contrat de <strong>travail</strong> lors de la période d’essai. (http:// www. davidtate. fr/ spip. php?article877)[6] Cour de cassation, Chambre Sociale, 16 octobre 2002[7] Cour de cassation, Chambre Sociale, 25 avril 2001, N°98-43.856 D[8] Le formalisme à l’embauche en Angleterre, par Emmanuelle Vaysse, sur le site de Tripalium.com (http:// www. tripalium. com/ gazette/Gazette2006/ Escem2006/ vays01. asp)[9] http:/ / www. sudptt. fr/ Pdf/ 3575. <strong>pdf</strong>[10] http:/ / www. <strong>travail</strong>-solidarite. gouv. fr/ informations-pratiques/ fiches-pratiques/ contrats-<strong>travail</strong>/ periode-essai. html