Schéma régionald’organisation médico-socialeLes conséquences judiciairesL’état des lieux réalisé par la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (septembre2007) fait état de la situation suivante pour le <strong>Limousin</strong> :• Pour les infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), tous produits confondus 13 , le <strong>Limousin</strong>est en dessous de la valeur nationale (122,7 pour 202 au niveau national pour 100 000personnes de 15 ans ou plus en 2005).Pour les ILS liées à l’usage de cannabis, ce nombre est de 115,4 pour 181,8 au niveau national.Les données en <strong>Limousin</strong> pour les ILS liées à l’usage de l’héroïne sont peu significatives (1,5 pour 9,1).Concernant les interpellations pour ivresse sur la voie publique (nombre d’interpellations pour 10000 habitants de 20 à 70 ans en 2004), le <strong>Limousin</strong> présente le nombre le plus bas par rapportaux autres régions (8,7 pour 16,7 au niveau national).S’agissant des accidents avec alcool, la proportion d’accidents corporels avec alcool en 2005 du<strong>Limousin</strong> est identique à celle du niveau national (9,8 %) ; la situation est quasiment la mêmepour la proportion d’accidents mortels avec alcool (28,8 pour 28,1 au niveau national).À titre indicatif, les données 2010 concernant les mineurs sont les suivantes :• 34 jeunes concernés par l’obligation de soins pour la Creuse• 44 jeunes pour la Corrèze• Entre 80 et 100 pour la Haute-VienneIII.6. LES COMPLÉMENTARITÉS ET LES PARTENARIATSLe développement des réseaux autour de la toxicomanie, de l’alcoologie et de la tabacologie etplus récemment des addictions a favorisé la coopération des médecins et psychiatres hospitaliers,des professionnels de santé libéraux, des pharmaciens, des infirmiers, des psychologues et autresintervenants.Plusieurs textes incitent à poursuivre et à formaliser ce partenariat.Ainsi, la circulaire interministérielle du 28/04/2011 recommande, dans son annexe 3, d’inciter lespromoteurs d’ACT à développer des partenariats :• Avec des dispositifs répondant à d’autres besoins (de l’hébergement social aux dispositifs pourpersonnes handicapées) afin de favoriser la diversité des réponses aux besoins d’hébergementdes personnes malades en situation de précarité ;• En s’appuyant sur les réseaux et structures spécialisés en addictologie afin de développer lescompétences internes tant dans le diagnostic que dans la prise en charges des publics dits« difficiles »• Pour mieux répondre aux problèmes de logement de certaines populations (personnes usagèresde drogue, personnes migrantes séropositives, personnes sortants de prison), en veillant à formerle personnel aux problématiques qui leur sont spécifiques.13A noter que les statistiques des infractions à la législation sur les stupéfiants dépendent à la fois du trafic et del’activité des services répressifs (police, gendarmerie, douanes).Un autre exemple de collaboration concernant la prise en charge et la continuité des soins despersonnes incarcérées ayant des conduites addictives doit s’appuyer :• Entre les équipes des CSAPA, du CAARUD et les UCSA mais aussi le SMPR de Poitiers et leSPIP• Et les acteurs des différents champs : médico-social, hospitalier (addictologie, somatique, psychiatrie),médecine de ville, secteur social et politique de la ville, justice…III.7. LA FORMATION ET LA RECHERCHE EN ADDICTOLOGIELe plan 2007-2011 addictions prévoit la création d’un pôle d’addictologie dans chaque centrehospitalo-universitaire, correspondant au niveau III du dispositif sanitaire. Il permet la coordinationde la clinique avec les structures de recherche institutionnelles (INSERM, CNRS…) et larecherche fondamentale. Ce pôle travaille en relation avec les autres pôles de l’hôpital et notammentles centres d’évaluation et d’information sur la Pharmacodépendance.Financée en 2008, cette mission est dévolue au CH Esquirol qui assure un service de recours deniveau II et un centre régional de référence, de formation et de recherche.Le CHU de Limoges doit participer au fonctionnement du pôle d’addictologie du <strong>Limousin</strong> (PAL),par une mise en commun des projets de recherche et des actions de formation, dans le cadre d’unpartenariat formalisé par une convention hospitalo-universitaire dans le domaine de l’addictologie.Au titre de la recherche, le PAL participe actuellement à 2 PHRC :• En tant que coinvestigateur sur l’étude MET-BUP, PHRC national 2009 14 (CH Esquirol, Dr Villéger– Service de pharmacologie et toxicologie du CHU Limoges)• Au PHRC interrégional BDNF – Alcool 2011 15 (promoteur : CH Esquirol, Dr Nubukpo)Le PAL participe à des recherches cliniques en partenariat avec l’industrie pharmaceutique. Il estinvestigateur de programmes EPP au sein du CH Esquirol. Certaines structures souhaitent s’inscriredans un projet de recherche, avec le PAL (ex. CSAPA 23).Au titre de la formation, plusieurs constats sont à formuler :• L’offre de formation est essentiellement garantie par le PAL :- Intervention au sein de la formation médicale initiale et continue : médecine, DCEM1,séminaires aux internes, pharmacie, DU de psychiatrie, FMC pour le réseau.- En partenariat avec l’Association Bobillot, formations menées en direction de tous lesprofessionnels susceptibles d’être confrontés à des problèmes d’addictologie.- Interventions réalisées dans les IFSI, les IRFE, les écoles de sage-femme, les IFAS.14Étude de la consommation de psychotropes illicites et d’alcool chez des patients traités par buprénorphine hautdosage et méthadone à partir de prélèvement de cheveux – Recherche d’une contribution pharmacogénétique à unefaible efficacité des médicaments de substitution15Évolution des taux sériques de Brain-Derived Neurotrophic Factor au cours des 6 mois suivant un sevrage chez dessujets alcoolo-dépendants en fonction de l’abstinence.<strong>ARS</strong> du LIMOUSIN – Projet Régional de Santé 2012-2016 552 553<strong>ARS</strong> du LIMOUSIN – Projet Régional de Santé 2012-2016
Schéma régionald’organisation médico-socialeÀ noter également le rôle des ANPAA qui assurent des formations d’addictologie, au sein desentreprises et dans le monde du travail, auprès des travailleurs sociaux et des professionnels desanté (formation de stagiaire, infirmière, médecin, FMC…).• Les besoins de formation sont exprimés :- Dans la perspective notamment de susciter chez les soignants, une véritable culture desaddictions au sein des établissements (actions de sensibilisation, de professionnalisation…);- Afin de mieux répondre aux difficultés de la médecine de ville (faciliter l’orientation despatients…).III.8. QUELQUES DONNÉES FINANCIÈRES2009 2010 2011Structures médico-sociales :CSAPA, CAARUD2006850 € 2527 527 € 2543501 €Enveloppe prévention 409183 € 442 142 € 243 204 €Enveloppe FIQCS (réseaux)- RSVHA- Alcoologie de Hte-Corrèze145 600 €102 578 €142 300 €184 913 €239 251 €182 217 €Crédits MILDT 131 758 € 110 758 € 93 718 €TOTAUX 2 795 969 € 3 407 640 € 3 301 891 €L’identification incomplète des moyens dédiés à la prise en charge des addictions dans les établissementsde santé ne permet pas d’intégrer les éléments financiers relatifs au secteur sanitaire.Ils comprennent différentes sources : financement à l’activité, dotation annuelle de financement,mission d’intérêt général (MIG).IV. DIAGNOSTIC – ENJEUXDiminuer les risques sanitaires (mortalité précoce et comorbidités psychiatriques et somatiques)et les coûts socio-économiques élevés -alcool et tabac majoritairement-, en intensifiant les actionsplus particulièrement en Creuse.• Par la poursuite et le développement :En ciblant :- Des actions de prévention/promotion/éducation santé à destination de la population,- Des actions de réduction des risques- Le milieu professionnel- Le domaine des très jeunes et des jeunes (cf. taux de suicides et conduites ordaliques)- Le domaine des addictions aux psychotropes – à internet – aux jeux pathologiques…- Le domaine particulier des âgés et très âgés- La population des détenus• Par le renforcement des prises en charge et par une meilleure répartition de l’offre de soins(consultations, capacités d’hospitalisation, ressources humaines…)• Par le renforcement de la formation : permettre l’accès à une formation universitaire en addictologieen région (reconnaître l’addictologie comme une discipline universitaire régionale en lienavec la psychiatrie)• En facilitant l’intersectorialité – articulation entre le réseau, les structures sanitaires, les structuresmédico-sociales, le social…- En mettant l’accent sur l’approche sociale- En favorisant et facilitant le partenariat avec le secteur associatif de type « associationalcool assistance- En développant le partenariat avec le service de pédopsychiatrie de Limoges notammentau travers de la maison des adolescents et l’équipe mobile de pédopsychiatrie du CHEsquirol- En développant le partenariat avec les maisons des adolescents de la Corrèze et de laCreuse.<strong>ARS</strong> du LIMOUSIN – Projet Régional de Santé 2012-2016 554 555<strong>ARS</strong> du LIMOUSIN – Projet Régional de Santé 2012-2016