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Arts and Literature in Canada:Views from Abroad, Les arts et la ...

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<strong>Les</strong> autochtones dans <strong>la</strong> chanson canadienne-françaiseInuit n’existaient en tant que sociétés réelles <strong>et</strong> vivantes ni dans l’actualité, nidans les préoccupations des hommes <strong>et</strong> des femmes politiques, ni dans lebagage de connaissances que chacun se forge au fil des jours. 28 » <strong>Les</strong> premiersrapports gouvernementaux qui attirent l’attention sur les Indiens <strong>et</strong> leurmalheureuse situation datent du milieu des années 1960 <strong>et</strong> provoquent, il estvrai, des discussions, mais aboutissent d’abord pour les Autochtones àl’<strong>in</strong>acceptable « livre b<strong>la</strong>nc » de Trudeau (1969). 29Et pourtant, le rapport entre Eurocanadiens <strong>et</strong> Indiens n’a pas toujours étégrevé d’hypothèques. Le début de l’histoire coloniale du Québec montre plutôtun rapport de symbiose où les droits sur l’exploitation des terres sont acquispar contrat, où les Français sont en partie même traités comme des hôtes <strong>et</strong> <strong>la</strong>vie commune entre trappeurs français <strong>et</strong> femmes <strong>in</strong>diennes est approuvée. 30De même, <strong>la</strong> Proc<strong>la</strong>mation royale de 1763, qui non seulement fixe lesfrontières de <strong>la</strong> colonie <strong>et</strong> règle l’immigration, mais assure aussi, sous l’égidede <strong>la</strong> Gr<strong>and</strong>e-Br<strong>et</strong>agne, les droits du sol aux Autochtones, est considérée dans<strong>la</strong> littérature comme positive. Malgré des différends ultérieurs à propos duGr<strong>and</strong>-Nord, <strong>la</strong> Proc<strong>la</strong>mation royale cont<strong>in</strong>ue d’être appliquée à l’époque duDom<strong>in</strong>ion qu<strong>and</strong> les Autochtones sont soumis au gouvernement fédéral <strong>et</strong>,aujourd’hui encore, elle est considérée comme l’observation <strong>la</strong> plus positivedes droits des Autochtones dans <strong>la</strong> conception non <strong>in</strong>dienne du droit. 31En 1867, cependant, <strong>et</strong> surtout en 1876 avec <strong>la</strong> Loi sur les Indiens, commence<strong>la</strong> phase de <strong>la</strong> gestion du Peau-Rouge par le B<strong>la</strong>nc, gestion que P<strong>et</strong>er R. Gerberdécrit comme mé<strong>la</strong>nge de contrôles <strong>in</strong>dignes <strong>et</strong> de privilèges. 32 On créel’Indien « avec ou sans statut »; le m<strong>in</strong>istère des Affaires <strong>in</strong>diennes <strong>et</strong> du Norddéterm<strong>in</strong>e <strong>la</strong> vie dans les réserves, ce qui signifie que les <strong>in</strong>térêts politiques,commerciaux, culturels <strong>et</strong> sociaux a<strong>in</strong>si que ceux de <strong>la</strong> politique de l’éducationsont dans des ma<strong>in</strong>s étrangères. 33 À ce<strong>la</strong> s’ajoute <strong>la</strong> rivalité entre legouvernement fédéral <strong>et</strong> les prov<strong>in</strong>ces 34 <strong>et</strong>, au po<strong>in</strong>t de vue psychologique, <strong>la</strong>perte de sa propre estime <strong>et</strong> de sa propre identité. Edward M. Benn<strong>et</strong> ramènece<strong>la</strong> tout d’abord à <strong>la</strong> perte de pouvoir de <strong>la</strong> communauté <strong>in</strong>dienne <strong>et</strong> àl’établissement de normes qui s’appuient sur le mythe de <strong>la</strong> suprématie duB<strong>la</strong>nc. De même que dans les <strong>in</strong>terviews citées, Vigneault dépe<strong>in</strong>t <strong>la</strong> viecommune des deux races, de même, selon Benn<strong>et</strong>t, les <strong>in</strong>stitutions éducativesauraient tendance à voir dans l’Autochtone un <strong>in</strong>dividu « dirty, uncivilized <strong>and</strong>pagan » dont le seul salut réside dans une complète assimi<strong>la</strong>tion. 35 Ce n’estqu’avec c<strong>et</strong> arrière-p<strong>la</strong>n que l’on peut comprendre <strong>la</strong> chanson « JackMonoloy » de Vigneault comme une des premières voix conscientes de sesresponsabilités qui m<strong>et</strong>tent sérieusement en question <strong>la</strong> prétention des B<strong>la</strong>ncs à<strong>la</strong> suprématie.Au contraire de ce qui vient d’être dit, les années 1970 signifient, à denombreux égards, un renouveau — <strong>et</strong> ce<strong>la</strong>, non seulement en considérant lenombre re<strong>la</strong>tivement élevé de chansons sur lesquelles je reviendrai. A partir de1969, au plus tard, les Autochtones dem<strong>and</strong>ent <strong>la</strong> parole. Ils s’organisent,r<strong>et</strong>rouvent <strong>la</strong> conscience de groupe perdue <strong>et</strong> protestent contre les vio<strong>la</strong>tions de133

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