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Arts and Literature in Canada:Views from Abroad, Les arts et la ...

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Typologie des narrataires dans les romans de M. LaurenceD’ailleurs, <strong>la</strong> narration globale de The Div<strong>in</strong>ers peut être considérée comme unassemb<strong>la</strong>ge de microrécits dont ceux de Christie, de trois générations desTonnerre, de Morag <strong>et</strong> de Pique. Si l’on adm<strong>et</strong> avec Simone Vauthier (1981-1982) qu’il y a « circu<strong>la</strong>tion des récits », il apparaît évident que ces dernierspassent de narrateurs — qu’ils soient conteurs, chanteurs, ou auteurs de l<strong>et</strong>tres<strong>et</strong> de fiction — à des narrataires (auditeurs <strong>et</strong> lecteurs) : de Christie à Morag àPique; du vieux Jules Tonnerre à Lazarus puis, par re<strong>la</strong>is successifs, à JulesSk<strong>in</strong>ner <strong>et</strong> à Pique. À mesure que le temps s’écoule <strong>la</strong> généalogie desorig<strong>in</strong>aires de Manawaka s’allonge. <strong>Les</strong> auditeurs (narrataires présents) desrécits <strong>et</strong> des chansons, les lecteurs fictionnels des livres plus ou mo<strong>in</strong>s ancienshérités de Christie <strong>et</strong> évoqués dans le récit deviennent à leur tour conteurs,ab<strong>and</strong>onnant à d’autres le so<strong>in</strong> d’écouter, car comme l’affirme Pr<strong>in</strong>ce :«Iln’est pas rare que le narrataire-personnage soit également un narrateur » (188).En tant que narrataire-auditeur des chansons de Jules Tonnerre <strong>et</strong> de Pique,Morag <strong>et</strong> Pique ont des attitudes révé<strong>la</strong>trices de celles que le narrateurchanteurattend de son narrataire. L’on sait qu’entre Jules <strong>et</strong> ceux quil’écoutent dans les cabar<strong>et</strong>s (D, 265-266), les rapports sont des plus négatifsparce que les auditeurs sont hostiles à <strong>la</strong> profondeur de son histoire. Laurencecrée un contraste entre ces derniers d’une part <strong>et</strong> entre Morag <strong>et</strong> Pique d’autrepart. Celles-ci sont certes présentées comme étant des auditrices idéales de parleur attitude, mais aussi en raison de c<strong>et</strong>te <strong>in</strong>timité qui les lie au narrateurchansonnier.Comme avec Morag qui découvre dans le recueillement l<strong>et</strong>ableau de Dan McRaith — autre forme de narration par<strong>la</strong>nt de « TheDispossessed » (D, 378) —, Laurence précise de plus en plus les traits dunarrataire qui s’apparente au récepteur <strong>et</strong> critique d’oeuvre de création sous sesformes diverses. Ce narrataire est connu du narrateur, <strong>et</strong> il a une certa<strong>in</strong>econnaissance de l’histoire dont on lui raconte une des versions. Il écoutenéanmo<strong>in</strong>s avec déférence le récit du narrateur.Laurence donne à certa<strong>in</strong>s narrataires-auditeurs réels dans son univers defiction une attitude qui illustre celle de ce narrataire. Pique, par exemple,attend dans une attitude quasi religieuse <strong>la</strong> chanson de son père : « Pique sitsqui<strong>et</strong>ly beside Morag, not ask<strong>in</strong>g any questions, wait<strong>in</strong>g. And Sk<strong>in</strong>ner s<strong>in</strong>gs. »Ensuite, « they are silent for a while » (D, 344-345). Ni sympathie démesurée<strong>et</strong> condescendante ni autre forme de jugement : Morag <strong>et</strong> Pique, narratairesauditricesde Jules, sont plutôt révérencieuses. Suite à <strong>la</strong> chanson de Jules poursa soeur Piqu<strong>et</strong>te :Pique keeps her head down. Morag, too, can say noth<strong>in</strong>g. Whatthought may be go<strong>in</strong>g on <strong>in</strong> Pique’s head, she can only guess. AndPique has no notion of the thoughts <strong>in</strong> Morag’s head (D, 429).La même réception révérencieuse est adoptée par Morag qui écoute Piquelivrer <strong>la</strong> première chanson de sa composition : « Then silence. Pique could notspeak until Morag did, <strong>and</strong> Morag could not speak for a while » (D, 441). Il n’ya pas que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion de sang qui renforce <strong>la</strong> communion entre ces narrateurs-57

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