12.07.2015 Views

Arts and Literature in Canada:Views from Abroad, Les arts et la ...

Arts and Literature in Canada:Views from Abroad, Les arts et la ...

Arts and Literature in Canada:Views from Abroad, Les arts et la ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

IJCS/RIÉCl’allocutaire (O. Ducrot, 1984, 95) — Stacey — contribue à souligner <strong>la</strong>thématique de l’aliénation comme dans A Jest of God. Incapable de faire faceaux complexités de ses rôles <strong>et</strong> de sa vie, Stacey, tout comme Rachel, sedédouble mentalement pour se rire d’elle-même <strong>et</strong>, à travers le rire, atténuer leseff<strong>et</strong>s de ses limites.Cependant, le renfort qu’apporte <strong>la</strong> voix extradiégétique à celle de Staceyconstitue une évolution dans les rapports qui vont se créer entre narrateur <strong>et</strong>narrataire chez Laurence. Objectif, <strong>et</strong> donc sans parti pris explicité pour oucontre Stacey, le narrateur impersonnel raconte les tentatives quotidiennes deStacey pour communiquer verbalement avec son époux, ses enfants <strong>et</strong> sonentourage. Il raconte <strong>la</strong> difficulté qu’a Stacey de vivre ple<strong>in</strong>ement sa vied’<strong>in</strong>dividu en même temps que sa vie en société. Ce narrateur en appelle à unnarrataire qui, faute de s’identifier à Stacey, peut au mo<strong>in</strong>s <strong>la</strong> comprendre,l’admirer peut-être dans sa persévérance <strong>et</strong> ses efforts <strong>et</strong>, en tout cas, respecterson choix de vouloir communiquer à tout prix.Il s’agit en somme, d’un narrataire qui peut s’amuser quelque peu desma<strong>la</strong>dresses de comportement qui proviennent de <strong>la</strong> conscience aiguë queStacey a d’elle-même, mais qui ne se moque pas pour autant de <strong>la</strong> protagoniste.En d’autres termes, le narrataire appréhendé ici par <strong>la</strong> voix qui parledirectement de Stacey ne réagit pas à un discours subjectif. La réactionattendue de lui est d’autant plus objective que le discours qui le convie estexempt de <strong>la</strong> subjectivité du narrateur. L’on peut donc dire que face à toutpersonnage de fiction se trouvant dans des conditions analogue à celles deStacey, le narrataire en question réagirait de <strong>la</strong> même façon. L’on n’a plusaffaire à un narrataire dont l’âge <strong>et</strong> le sexe sont comme implicitement suggéréspar le narrateur, mais à tout allocutaire de bonne foi qui entendrait le discoursdu narrateur sur Stacey ou sur quelque autre personnage aux prises avec destribu<strong>la</strong>tions comparables.Ici, le rapprochement entre le narrataire <strong>et</strong> le lecteur virtuel s’agr<strong>and</strong>it à mesureque les rapports entre le narrateur <strong>et</strong> le protagoniste cessent d’être subjectifs <strong>et</strong>personnels pour devenir objectifs <strong>et</strong> globaux. Le narrataire n’est plus ledest<strong>in</strong>ataire d’un discours <strong>in</strong>dividuel, puisque le narrateur se dés<strong>in</strong>carne <strong>et</strong>, cefaisant, « dés<strong>in</strong>carne » le narrataire <strong>et</strong> en généralise les attributs.C’est également au narrataire sensible au j<strong>et</strong> des images contrastantes del’univers décrit que s’adresse l’une des voix objectives de The Fire-Dwellersautant que de The Div<strong>in</strong>ers. Partageant avec le narrateur son aversion pour <strong>la</strong>gr<strong>and</strong>e ville avec ses immeubles écrasants (FD, 9-11; D, 254-255), partageantavec lui le sentiment d’<strong>in</strong>sécurité que <strong>la</strong> ville lui <strong>in</strong>spire (D, 214, 220 <strong>et</strong> 358),l’un des narrataires des voix impersonnelles de ces deux récits partage aussi levertige de Morag qui, à Londres, doit, selon le narrateur, « check her position,feel<strong>in</strong>g as though there were no pavement ahead <strong>and</strong> one might possibly dropoff the edge of the world » (D, 358). Il est, comme elle, terrorisé par <strong>la</strong> ville —« The unfamiliar city frightens Morag. Too many cars. Too much noise » (D,52

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!