Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
DR<br />
Quels sont vos projets ?<br />
Nous sommes convaincus qu’il est possible de<br />
considérablement développer l’adoption des énergies<br />
renouvelables en collaborant avec de jeunes producteurs<br />
pour fabriquer des produits abordables et durables.<br />
Nous travaillons avec plus de 300 jeunes, qualifiés<br />
dans la production et la commercialisation de biogaz,<br />
de briquettes, de réchauds à économie d’énergie et de gaz<br />
de pétrole liquéfié (GPL). Face au succès, nous mettons en<br />
place le Khainza Energy College, afin de former les jeunes<br />
en énergies renouvelables, en agriculture intelligente<br />
face au changement climatique, et en économie verte.<br />
En outre, 85 % de nos ventes sont réalisées en ligne : cette<br />
approche, adoptée en 2020 lors de la pandémie, a entraîné<br />
une baisse des coûts opérationnels. Nous avons lancé<br />
l’application Khainza (pour Android), la première boutique<br />
en ligne africaine de produits de cuisson propre. Nous<br />
produisons environ 5 tonnes de briquettes par semaine.<br />
Comment développer le potentiel<br />
du biogaz sur le continent ?<br />
Les gouvernements doivent travailler avec le secteur<br />
privé dans l’objectif de développer des campagnes de<br />
sensibilisation sur les atouts du biogaz : lorsque les gens<br />
s’impliquent, le coût de son adoption est réduit d’environ<br />
25 %, car ils peuvent fabriquer leurs propres intrants,<br />
tels que les briques. Une politique de gestion et de<br />
collecte des déchets est primordiale. Enfin, nous devons<br />
développer un meilleur mécanisme de financement pour<br />
que les ménages puissent l’adopter plus facilement.<br />
Comment convaincre les gouvernements et institutions<br />
de soutenir le biogaz ? Le Programme de partenariat<br />
pour le biogaz en Afrique (ABPP) a dû fermer en 2019…<br />
Nous avons été très attristés par la fermeture de l’ABPP.<br />
Leur souci était que plus de 40 % des projets soutenus<br />
n’étaient pas opérationnels. Certains des ménages qui ont<br />
reçu les systèmes de biogaz n’en voulaient même pas ! Afin<br />
de convaincre les gouvernements et les instituts de soutenir<br />
« Nous pensons<br />
qu’il est possible<br />
de développer<br />
l’adoption<br />
des énergies<br />
renouvelables<br />
en collaborant<br />
avec de jeunes<br />
producteurs pour<br />
fabriquer des<br />
produits durables<br />
et abordables.»<br />
le biogaz, le secteur privé doit<br />
mener des études de faisabilité<br />
approfondies. Les entreprises<br />
du secteur doivent s’engager<br />
sur la transparence des projets.<br />
Khainza Energy est devenue<br />
la première entreprise de<br />
biogaz en cinq ans en raison<br />
notamment de l’accent que<br />
nous mettons sur le service<br />
après-vente : nous veillons à<br />
rendre visite à tous nos clients<br />
au moins une fois par an.<br />
Les entrepreneurs<br />
doivent-ils s’unir ?<br />
En raison de capacités<br />
limitées et d’un grand potentiel de marché, les entreprises<br />
de biogaz en Ouganda coopèrent déjà entre elles.<br />
Souvent, si une société obtient un client et qu’elle est<br />
occupée, elle fait appel à ses concurrents pour effectuer<br />
l’installation pour gagner du temps : il n’est pas rare de<br />
voir un ingénieur travailler pour 10 entreprises ! Je suis<br />
un bon ami de Guled Ahmed, fondateur de Jiko Biogas,<br />
qui a mis en place des projets brillants en Somalie,<br />
notamment pour les réfugiés. En collaboration avec<br />
l’université de Makéréré, nous envisageons, lui et moi,<br />
une bourse pour les étudiants effectuant des recherches<br />
sur le biogaz. Son équipe fait aussi de l’engrais avec du<br />
lisier [substrat de la fabrication du biogaz, ndlr] : il s’agit<br />
d’un produit révolutionnaire, étant donné qu’en Ouganda,<br />
nous importons deux tiers de notre engrais d’Amérique<br />
du Sud ! Avec Guled et d’autres, nous planchons donc sur<br />
une alliance des acteurs du biogaz en Afrique subsaharienne,<br />
ce qui facilitera notamment le soutien d’organisations<br />
telles que la Banque africaine de développement (BAD).<br />
Nous y travaillons et l’annoncerons en 2023. ■<br />
AFRIQUE MAGAZINE I <strong>435</strong>-<strong>436</strong> – DÉCEMBRE 2022-JANVIER 2023 107