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AM 435-436

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DR<br />

Quels sont vos projets ?<br />

Nous sommes convaincus qu’il est possible de<br />

considérablement développer l’adoption des énergies<br />

renouvelables en collaborant avec de jeunes producteurs<br />

pour fabriquer des produits abordables et durables.<br />

Nous travaillons avec plus de 300 jeunes, qualifiés<br />

dans la production et la commercialisation de biogaz,<br />

de briquettes, de réchauds à économie d’énergie et de gaz<br />

de pétrole liquéfié (GPL). Face au succès, nous mettons en<br />

place le Khainza Energy College, afin de former les jeunes<br />

en énergies renouvelables, en agriculture intelligente<br />

face au changement climatique, et en économie verte.<br />

En outre, 85 % de nos ventes sont réalisées en ligne : cette<br />

approche, adoptée en 2020 lors de la pandémie, a entraîné<br />

une baisse des coûts opérationnels. Nous avons lancé<br />

l’application Khainza (pour Android), la première boutique<br />

en ligne africaine de produits de cuisson propre. Nous<br />

produisons environ 5 tonnes de briquettes par semaine.<br />

Comment développer le potentiel<br />

du biogaz sur le continent ?<br />

Les gouvernements doivent travailler avec le secteur<br />

privé dans l’objectif de développer des campagnes de<br />

sensibilisation sur les atouts du biogaz : lorsque les gens<br />

s’impliquent, le coût de son adoption est réduit d’environ<br />

25 %, car ils peuvent fabriquer leurs propres intrants,<br />

tels que les briques. Une politique de gestion et de<br />

collecte des déchets est primordiale. Enfin, nous devons<br />

développer un meilleur mécanisme de financement pour<br />

que les ménages puissent l’adopter plus facilement.<br />

Comment convaincre les gouvernements et institutions<br />

de soutenir le biogaz ? Le Programme de partenariat<br />

pour le biogaz en Afrique (ABPP) a dû fermer en 2019…<br />

Nous avons été très attristés par la fermeture de l’ABPP.<br />

Leur souci était que plus de 40 % des projets soutenus<br />

n’étaient pas opérationnels. Certains des ménages qui ont<br />

reçu les systèmes de biogaz n’en voulaient même pas ! Afin<br />

de convaincre les gouvernements et les instituts de soutenir<br />

« Nous pensons<br />

qu’il est possible<br />

de développer<br />

l’adoption<br />

des énergies<br />

renouvelables<br />

en collaborant<br />

avec de jeunes<br />

producteurs pour<br />

fabriquer des<br />

produits durables<br />

et abordables.»<br />

le biogaz, le secteur privé doit<br />

mener des études de faisabilité<br />

approfondies. Les entreprises<br />

du secteur doivent s’engager<br />

sur la transparence des projets.<br />

Khainza Energy est devenue<br />

la première entreprise de<br />

biogaz en cinq ans en raison<br />

notamment de l’accent que<br />

nous mettons sur le service<br />

après-vente : nous veillons à<br />

rendre visite à tous nos clients<br />

au moins une fois par an.<br />

Les entrepreneurs<br />

doivent-ils s’unir ?<br />

En raison de capacités<br />

limitées et d’un grand potentiel de marché, les entreprises<br />

de biogaz en Ouganda coopèrent déjà entre elles.<br />

Souvent, si une société obtient un client et qu’elle est<br />

occupée, elle fait appel à ses concurrents pour effectuer<br />

l’installation pour gagner du temps : il n’est pas rare de<br />

voir un ingénieur travailler pour 10 entreprises ! Je suis<br />

un bon ami de Guled Ahmed, fondateur de Jiko Biogas,<br />

qui a mis en place des projets brillants en Somalie,<br />

notamment pour les réfugiés. En collaboration avec<br />

l’université de Makéréré, nous envisageons, lui et moi,<br />

une bourse pour les étudiants effectuant des recherches<br />

sur le biogaz. Son équipe fait aussi de l’engrais avec du<br />

lisier [substrat de la fabrication du biogaz, ndlr] : il s’agit<br />

d’un produit révolutionnaire, étant donné qu’en Ouganda,<br />

nous importons deux tiers de notre engrais d’Amérique<br />

du Sud ! Avec Guled et d’autres, nous planchons donc sur<br />

une alliance des acteurs du biogaz en Afrique subsaharienne,<br />

ce qui facilitera notamment le soutien d’organisations<br />

telles que la Banque africaine de développement (BAD).<br />

Nous y travaillons et l’annoncerons en 2023. ■<br />

AFRIQUE MAGAZINE I <strong>435</strong>-<strong>436</strong> – DÉCEMBRE 2022-JANVIER 2023 107

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