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Figure emblématique de la société, Tewolde GebreMariam a démissionné de son poste de directeur général en mars dernier.<br />
MICHAEL TEWELDE/AFP<br />
détient à 49 %. Elle souhaite également s’attaquer au complexe<br />
marché nigérian, l’un des plus grands potentiels d’Afrique : loin<br />
d’être gagné d’avance, un projet de création d’une nouvelle compagnie<br />
nationale a été suspendu à la suite d’une action en justice<br />
intentée par plusieurs concurrents locaux.<br />
La compagnie, qui dessert 127 destinations dans 81 pays,<br />
est entrée dans le monde incontournable des partenariats<br />
aériens internationaux en rejoignant le réseau Star Alliance,<br />
en 2010 : premier au monde devant Oneworld (British Airways,<br />
Qatar Airways…) et SkyTeam (Air France, Delta Air Lines…),<br />
il regroupe 26 sociétés (Lufthansa, Turkish Airlines, Singapore<br />
Airlines…) et propose de manière combinée près de 1 900 vols<br />
par jour. Elle investit par ailleurs massivement dans la formation<br />
et la flotte, avec, d’une part, un pôle de formation (mis en service<br />
en 1964) qui prépare chaque année plus de 1 500 étudiants<br />
– en provenance d’une cinquantaine de pays d’Afrique, d’Asie et<br />
d’Europe –, et, d’autre part, une flotte de plus de 130 appareils,<br />
qu’elle modernise depuis le début des années 2010, et qui lui<br />
permet d’être toujours en avance sur la concurrence continentale.<br />
Après des décennies de partenariat exclusif avec Boeing,<br />
Ethiopian est devenue la première compagnie du continent à<br />
exploiter l’Airbus A350-900, en 2016. Soucieuse de rester à la<br />
pointe de la technologie et de réduire ses dépenses de carburant,<br />
elle a commandé en août dernier quatre Airbus A350-1000<br />
(480 passagers). L’objectif affiché est de disposer de plus de<br />
150 avions d’ici à 2025.<br />
Pierre angulaire de la compagnie, l’aéroport de Bole est l’illustration<br />
de ses ambitions. Avec sa capacité de près de 22 millions<br />
de passagers par an depuis la finalisation de la construction<br />
du terminal 2, en 2020, c’est l’un des plus importants aéroports<br />
du continent, derrière Johannesbourg, et en compétition avec<br />
Le Caire pour la deuxième place. La volonté du gouvernement<br />
est d’accentuer une capacité déjà soumise à de fortes tensions.<br />
Peu avant le début de la crise sanitaire et quelques mois avant<br />
la guerre du Tigré, Ethiopian annonçait la construction d’un<br />
nouvel aéroport, d’une superficie de 35 km 2 et d’une capacité<br />
de 100 millions de passagers par an – ce qui en ferait le plus<br />
grand d’Afrique. Coût annoncé : 5 milliards de dollars. Le site<br />
devrait se trouver à Bishoftu, à une quarantaine de kilomètres<br />
de la capitale. Pour autant, sa réalisation fait face à de nombreux<br />
obstacles. La pandémie a retardé sa mise en œuvre, et la<br />
guerre civile au Tigré a souligné la fragilité du pays et refroidit<br />
les ardeurs des futurs partenaires internationaux. Après deux<br />
appels à propositions lancés, et face au faible enthousiasme de<br />
ces derniers, la compagnie prévoit de revoir le projet avant d’en<br />
lancer un troisième.<br />
AFRIQUE MAGAZINE I <strong>435</strong>-<strong>436</strong> – DÉCEMBRE 2022-JANVIER 2023 73