NAU 14 2008-1150 -1100-1050-1000-950 -900-850 -800Brison-Saint-Innocent / Grésine Ouest (1)-1051-1060-831-843-869-893-904-993Brison-Saint-Innocent / Grésine Est (1)-1047-869-880-889-900-905-919Brison-Saint-Innocent / Meimart (2)-1065-1028-954-960-947Chindrieux / Châtillon (1, 2)Chindrieux / Châtillon Port (3)Conjux / Conjux 2 (2)Conjux / Les Cûtes (2)(2)Conjux / Le Port 1 & 2(1, 2)Conjux / Le Port 3-1162-1190-1070-1057BF2b BF3a BF3b-1054-1026-998-959-950-935-906-897-885-875-865-844-850-856-834-832-838-814perdurationdes occupationslittorales-832-825-813Conjux / Pré Nuaz (3)-1184-1191-1031-1084Tresserve / Le Saut de la Pucelle (1)-1260-1068-1045-986-990-931-903-887-875-861-840-825-816-805Tresserve / Les Fiollets (2)-1029-875-897-90532Nature de la date :Dernier cerne de croissance mesuré (ou décompté)fig. 4 : diagramme récapitulatif des datations dendrochronologiques sur les stations Bronze final du lac du Bourget ; analyses LaboratoireRomand de Dendrochronologie et Archéolabs, opérations de terrain (1) Y. Billaud, (2) A. Marguet, (3) CALAS ; en grisé, périodes supposéesde haut niveau lacustre (synthèse Y. Billaud, janvier 2007).fig. 4 : diagramme récapitulatif des datations dendrochronologiques sur les stations Bronze finaldu lac du Bourget ; analyses Laboratoire Romand de Dendrochronologie et Archéolabs, opérationsde terrain (1) Y. Billaud, des séquences (2) A. Marguet, de niveaux (3) anthropiques CALAS ; en épaisses grisé, périodes rissables ne supposées sont pas rares de : haut fragments niveau de cordages, lacustre(synthèse Y. Billaud,(jusqu’àjanvier70 cm).2007).Ces dépôts sont très bien rythmées,essentiellement organiques, riches en récipients en bois, éléments d’un brancard en boisde vannerie et de sparterie, manches d’outils etvestiges, avec des lentilles argileuses interstratifiéeset dans certains cas, des passées à nette tion des séquences et fréquences des artefacts péris-long de 2,8 m (Billaud / Treffort 2004). Dilata-influence lacustre (fig. 3). Les seules perturbationsobservées sont anciennes et en liaison avec aux stations du Bronze final de Suisse.sables sont d’importantes différences par rapportl’implantation des pieux. Il n’a pas été vu deremaniements imputables aux récoltes du XIXesiècle. Il est très probable que celles ci n’ont affectéque le niveau de condensation présent en nement4. Cadre chronologique et paléoenviron-surface ; niveau représentant ce qui reste de lapartie supérieure de la séquence organique après L’excellente conservation des matériaux organiquespermet à certaines disciplines de disposerle lessivage des particules fines.Les niveaux organiques sont conservés sur des d’un matériel abondant et de qualité. C’est toutsurfaces importantes, de 8000 m² à Chin-drieux particulièrement le cas pour la carpologie pourjusqu’à 16000 m² au Saut. Le matériel archéologiqueest abondant, en particulier la céramique si sur les stations de Grésine, ont été identifiélaquelle les graines se comptent en milliers. Ain-dont la densité peut atteindre, tous niveaux confondus,30 kg au m², nécessitant une organisation sauvages, permettant d’avancer des hypothèses14 taxons de plantes cultivées et 153 de plantesparticulière pour le lavage, le tri, le comptage et le sur les pratiques culturales et sur la cueillette deconditionnement. La conservation des matières fruits et de graines sauvages (Bouby / Billaudvégétales est très bonne. Les sédiments livrent coquillesde noisettes, brindilles, copeaux de bois, Par ailleurs, avec la collaboration de plusieurs2001).feuilles de fougère, etc. Les objets en matières pé-institutions et laboratoires, des études prélimi-AubierBois de coeur
Les stations Bronze final du lac du Bourget (Savoie, France)naires ont été réalisées ou sont en cours pourd’autres disciplines comme l’archéozoologie(J.-D. Vigne, Muséum national d’histoire naturelle),la paléoparasitologie (M. Le Bailly, universitéde Reims), l’entomologie (D. Pecreaux,Muséum Paris) et même la mycologie.Dans les sondages, le matériel archéologique estrecueilli en stratigraphie avec des possibilités decalage absolu par des bois couchés ou en examinantles relations avec les pièces transversalesplacées sur les pieux. L’approche n’est donc plustypochronologique mais chronotypologique. Ilne s’agit plus d’établir un classement relatif dansle temps de lots de matériel mais de caractériserdes ensembles clos bien calés. Ceux ci deviennentalors des points d’ancrage pour les étudesde sites régionaux.Le cadre chronologique est enrichi à l’issue dechaque campagne. A ce jour, plusieurs centainesde pieux ont été analysés. Malgré sa taille, ce corpuspose un problème de représentation comptetenu du nombre très élevé de pieux par station.Malgré tout, des tendances se dessinent et permettentd’ébaucher un schéma d’occupation desrives. Les occupations couvrent la fin du Bronzefinal, du BF2b au BF3b. Les dates les plus anciennes,de -1084 à ‐1054, ont été obtenues surdes sites totalement érodés. Ainsi, une remontéelacustre est assurée à la fin du Bronze final 2b.Une, voire deux petites pulsations transgressivessont tout à fait envisageables dans le Bronze final3a qui ne marquerait que sur certaines stationspar des pieux datés autour de -990. Maislà aussi le matériel fait défaut en raison d’unenouvelle érosion précédant la phase principaled’occupation. Celle ci débute vers -920 et lesépaisses couches d’occupation conservées s’y rapportent.Il est à noter que si en Suisse les derniersdatations dendrochronologiques sont en -850 oujuste après, les occupations du Bourget perdurentjusqu’en -805 au moins. Cette particularitépose la question des modalités d’abandon deshabitats littoraux. Si l’hypothèse d’une péjorationclimatique conjuguée à une surexploitationagricole est souvent évoquée, elle ne résoutpas totalement le problème. D’autre part, cesdates récentes s’inscrivent dans la transition avecl’âge du Fer, ce qui pose d’autres interrogations,d’ordre culturel, mais qui peuvent être liées auxprécédentes.Les travaux en cours viennent documenter laproblématique de la variation des niveaux lacustresen donnant des calages chronologiquesabsolus et en identifiant les secteurs les plusaptes à fournir des éléments de compréhensionaux sédimentologues et aux palynologues. Enrelation avec ces spécialistes, des carottes de sédimentssont prélevés. Leur étude amène à préciserl’évolution du paléoenvironnement du lacdu Bourget (Chapron et al. 2007, Magny et al.2007).5. Organisation architecturaleEn ce qui concerne l’organisation architecturalede l’habitat, les données sont encore peunombreuses. En effet, pour chaque station étudiée,les surfaces fouillées (quelques dizaines demètres carrés) sont très faibles par rapport auxsites (un à deux hectares) et, ouverts en plusieurssecteurs, les sondages ne couvrent jamais uneunité d’habitation. D’autre part, même si dessurfaces importantes ont été couvertes pour latopographie des pieux visibles, les plans obtenusne sont jamais directement interprétables étantun palimpseste des constructions qui se sont succédéessur des durées relativement importantes.Tout au plus sont parfois mis en évidence les orientationspréférentielles des bâtiments (Châtillon),des espaces de circulation et des palissades(Grésine Est, Le Saut).Des indications sont données par des bâtimentsisolés, sur les marges des grandes stations. ÀGrésine Est, dix-huit pieux provenant d’arbresabattus en -878 et -875, sont disposés en troisalignements sinueux d’orientation méridienne.Ils dessinent un bâtiment à deux nefs de 8,5 m delong pour 4,5 m de large. A Châtillon, les «maisonsisolées» repérées par R. Laurent dans les années1960, sont deux bâtiments trapus de 5 m delong pour 4,5 m de large. A deux nefs et quatrerangs de poteaux, ils ont pour particularité uneterminaison en patte d’oie. Des doublements depoteaux et des dates dendrochronologiques de-844 à -814 indiquent une utilisation longue.D’autres données sont apportées par un petitsite, Conjux / Le Port 3, situé à moins de 100 mde la grande station de Conjux. Sur une surfacede 55 m par 25 m, 222 pieux ont été récemmenttopographiés (fig. 5). Une première interprétationest proposée avec huit bâtiments à terminaisonen patte d’oie (comme à Châtillon), opposéspar deux et accompagnés de structures annexes,greniers à quatre six, neuf ou douze poteaux(Billaud 2006).A ce jour, l’analyse dendrochronologique n’aconcerné que 39 pieux. Elle indique que les deuxbâtiments les plus au nord, ceux à l’architecturela plus complexe, sont bâtis avec des bois abattusde -832 à -818. Sur trois autres bâtiments analysés,les dates sont toutes de -813. Avec les ré-33