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Kunstbulletin Dezember 2021

Unsere Dezember Ausgabe 2021, mit Beiträgen zu Sonia Kacem, Sophie Bouvier Ausländer, Nicolas Party, The Other Kabul, uvm.

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Le souvenir laissé par Michel Ritter est avant tout celui d’un passeur<br />

d’art au sein de Fri Art association créée en 1979, puis du<br />

Centre culturel suisse à Paris qu’il dirigea de 2002 à sa mort en<br />

2007. Célébrant 40 ans de projets et 30 ans passés dans son<br />

bâtiment actuel, le centre d’art fribourgeois revient sur l’activité<br />

d’artiste de son fondateur. Laurence Schmidlin<br />

Dans les années 1980, alors qu’il organise avec d’autres ‹Fri-Art 81› dans l’ancien<br />

Grand Séminaire à Fribourg, puis ‹FRI.ART made in Switzerland› à New York en 1985,<br />

Michel Ritter travaille encore comme artiste. Pour autant, il ne qualifie pas d’œuvres<br />

ses projets en tant que curateur. Il lui arrive seulement d’organiser des expositions<br />

parce que l’art contemporain est absent de la ville qu’il habite, et qu’il a envie de<br />

permettre au public d’engager un rapport direct avec les œuvres. En 1990, après huit<br />

années de projets, d’attente et de pression, l’installation de Fri Art dans un bâtiment<br />

en basse-ville permet d’ouvrir un centre d’art contemporain permanent. Michel<br />

Ritter en devient le directeur et met progressivement un terme à son travail d’artiste,<br />

sans déchirement ni regret. Autodidacte dans toutes les activités qu’il aura menées,<br />

il aura observé la même approche intuitive de mise en relation des éléments, des<br />

artistes et des œuvres, à des fins de questionnement, de contradiction, de cheminement,<br />

obéissant à sa seule curiosité. Le doute plutôt que l’hypothèse l’amenait à<br />

préférer ce qu’il ne connaissait pas, voire ce qu’il ne comprenait pas.<br />

Entrée par l’image préexistante<br />

Diplômé d’un apprentissage de dessinateur (1968), Michel Ritter se met à griffonner,<br />

sans ambition, lors d’un voyage à travers le monde, qu’il entreprend en 1969<br />

durant quatre ans. Il est accompagné d’un ami photographe, Jacques Sidler, avec lequel<br />

il débat d’art. De retour à Fribourg, il fonde et gère avec l’artiste Bruno Baeriswyl<br />

la Galerie RB (1974–1979) – qui d’une certaine façon préfigure Fri Art – et crée ses<br />

premières œuvres. Son expérience de New York, où il séjourne à plusieurs reprises<br />

durant trois ans, initialement grâce à une bourse du canton de Fribourg (1979), sera<br />

marquée par la découverte d’expositions organisées dans des bâtiments désaffectés,<br />

engageant les artistes à créer in situ – ce dont il s’inspirera plus tard –, et par une<br />

exposition personnelle à Franklin Furnace en 1980.<br />

Son premier matériau, en tant qu’artiste, est la photographie de presse. S’inscrivant<br />

dans une forme de critique de l’image, Michel Ritter retravaille par adjonction<br />

d’éléments ou par oblitération des portraits de différentes natures et sources. Dans<br />

l’une des séries exposées à Fri Art, la photographie d’origine est subordonnée au<br />

blanc d’une grande feuille de papier, devenant dérisoire tout en concentrant l’attention.Des<br />

interventions manuscrites relient parfois l’image à ce nouvel espace, consacrant<br />

son extraction du flux informatif et son insertion dans un nouveau contexte de<br />

circulation et de signification. Dans d’autres séries, du coton, tel une brume épaisse,<br />

FOKUS // MICHEL RITTER<br />

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