Rediscovering Europe in the Netherlands - St Antony's College ...

ésumé
néerlandais de la politique européenne. Il s’agit d’acteurs issus de la
politique et de l’administration (tels que le gouvernement, le parlement,
les partis politiques et les élites administratives), ainsi que d’acteurs du
domaine social et des médias.
L’analyse du wrr fait ressortir que l’intégration européenne a longtemps
été la tâche des experts issus des élites politiques, administratives et fonctionnelles
de Bruxelles, et des États membres d’orientation plus technocratique
que politique. Des victoires importantes ont été enregistrées dans ce
cadre, comme, dans le domaine du marché interne, les garanties de stabilité
macro-économique durable au sein de ce grand marché et le fruit de plus de
cinquante ans de paix et de stabilité internes. Grâce à ces performances et à
l’influence directe plutôt restreinte de l’intégration sur la vie quotidienne
des citoyens européens, ces derniers manifestaient une adhésion tacite, ou
faisaient même preuve d’indifférence. De ce fait, les élites n’avaient pas à se
soucier beaucoup de la légitimation de la politique européenne par l’intermédiaire
des lignes politiques européennes et nationales de représentation
et de justification.
Toutefois, dès le début des années quatre-vingt-dix, ce mode de légitimation
a été soumis à une pression croissante. L’internationalisation rapide, les processus
d’élargissement, d’approfondissement et d’extension constants de
l’Union européenne et l’apparition de débats constitutionnels ont contribué
à politiser davantage les problèmes européens. Non seulement le processus
décisionnel commun de l’ue a soulevé plus de controverses, mais aussi il
attire l’attention de davantage de citoyens et de groupements sociaux de
plus en plus responsabilisés, qui ont des idées et des opinions divergentes.
Ils se soucient, par exemple, de l’avenir de l’État-providence, de l’évolution
de l’emploi, des conséquences de l’introduction de l’euro, du manque de
démocratie et de l’identité nationale dans une Europe en mutation rapide.
Or, toutes ces questions sont de moins en moins faciles à traduire dans le
répertoire européen traditionnel et technocratique des politiciens.
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Les défaillances du mode traditionnel de légitimation par le biais des résultats
politiques se font durement sentir, surtout aux Pays-Bas. En premier
lieu, parce qu’elles y ont été révélées plutôt tardivement – à fortiori en comparaison
avec les États membres qui ont organisé antérieurement des référendums
et de grands débats sur l’Europe –, mais, de ce fait, d’autant plus
brutalement (et qui plus est, dans le sillage de la révolte Pim Fortuyn). En
second lieu, aux Pays-Bas, souvent bien plus que dans d’autres pays, la politique,
l’administration et le domaine social sont « prisonniers » de mécanismes
technocratiques d’insertion et d’harmonisation, ce qui ne motive
pas non plus les médias. Les débats idéologiques et constitutionnels sur la