Rediscovering Europe in the Netherlands - St Antony's College ...

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nature et l’orientation de la coopération européenne ou les divergences
d’opinions politiques sur des orientations spécifiques y sont pratiquement
absents. Dès lors, la coordination interne et administrative de la politique
européenne y occupe une plus grande place que le ralliement des citoyens
et leur participation à des choix politiquement définis. Ce vacuum ne sollicite
ni n’incite la politique et l’administration à contribuer activement à une
légitimation de la politique européenne. Qui plus est, il est plutôt question
de stimuli vicieuses, les politiciens se laissant facilement aller à s’approprier
les succès politiques européens comme étant uniquement le fruit de
leurs propres efforts, tandis qu’ils reprochent à « Bruxelles » les problèmes
politiques. Troisièmement, les gouvernants et les décideurs politiques
néerlandais ont considéré, jusqu’à ce jour, la légitimation de la politique
européenne principalement et en premier lieu comme une tâche européenne.
Dans cette vision, une Commission européenne forte, l’attribution
d’un rôle prépondérant au Parlement européen et la transparence du
processus décisionnel au sein du Conseil des ministres sont des éléments
de poids. Le wrr n’a aucunement l’intention d’en contester l’importance,
mais le fait est que la fixation sur l’Europe qui en découle conduit à négliger
le rôle des acteurs nationaux dans la légitimation de la politique européenne.
Cette négligence pourrait bien expliquer en grande partie le « Non » néerlandais.
Pour les citoyens néerlandais, les résultats dus à la politique européenne
n’étaient pas visibles, ils ne se sentaient pas suffisamment représentés
et ils doutaient fortement de la façon dont l’Europe justifie ses
orientations politiques. Et s’il était question, pendant des années, d’un
soutien diffus à la coopération européenne, une véritable identification
avec l’Union européenne n’a pas été entraînée. On aurait dit parfois que
lorsque l’ « Europe » voulait mener une certaine politique, c’était principalement
l’Union européenne elle-même qui faisait l’objet du débat. Les
dossiers les plus saillants, comme l’élargissement de l’ue et l’introduction
de l’euro, ont contribué au mécontentement qui a déjà été mentionné.
Bref, un besoin accru de légitimation par le biais des processus complémentaires
de représentation, de justification et d’identification se fait sentir.
Mais il faut œuvrer également d’une autre façon à la légitimation des résultats
politiques de l’Union. La politique européenne s’est tellement diversifiée
qu’il est impossible de l’appréhender par un seul thème ou un seul
projet, de surcroît peu controversé (comme l’étaient par le passé la paix et la
sécurité, de même que le marché interne). Néanmoins, les citoyens voient
bel et bien les problèmes sociaux pressants et complexes qui se posent et
dont ils se demandent si l’ue sera capable de les résoudre.