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Page 144 ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Un curieux sous-marin fut imaginé en 1870 par M. André CONSTANTIN dont nous retrouvons le dessin dans l’ouvrage de MM. Forest & Noalhat, historiens de la navigation sous-marine. En forme de cloche, son projet consistait en un sous-marin utilisant le changement de volume pour descendre et monter dans le milieu aquatique. A l’avant et à l’arrière du bateau étaient fixés deux cylindres, chacun d’eux contenant un piston que l’on pouvait déplacer par un arbre avec vis sans fin. Durant la longueur de leur course, les surfaces extérieures de ces pistons étaient seules à entrer en contact avec l’eau. Cette modulation du volume devait provoquer l’immersion ou l’émersion, l’équipage agissant sur des grands volants. Pour avancer le navire était équipé d’une hélice mue à la force des bras par un mécanisme de pignons. Comme les pistons n’étaient pas suffisamment importants pour régler à eux seuls la flottabilité, un ballast, équipé de pompes manuelles, occupait tout le niveau inférieur sous le plancher. Toute une série de hublots devaient laisser passer la lumière naturelle et permettre la conduite. Des ouvertures, dans la membrure, étaient garnies de manches de caoutchouc comme nous l’avons déjà vu sur plusieurs sous-marins. Cette machine, construite en tôles de fer, mesurait pas moins de 6 mètres de haut pour un diamètre équivalent et avait un aspect assez futuriste. L’on y accédait par une écoutille équipée d’une échelle et les quatre membres prévus pour l’équipage, pouvaient s’afférer à des tâches scientifiques ou militaires selon les missions. Il est fort probable que son inventeur aurait eu des difficultés de stabilité si le fruit de son imagination était devenu réalité. Ce ne sont pas des pistons mais des hélices que M. NILLUS du Havre comptait équiper son sousmarin. Conçu en 1865, sa machine telle que nous la présentons ci-dessous, mesurait 21 mètres de long sur 2m 75 de diamètre maximum. Sa propulsion était prévue par un moteur thermique à vapeur entraînant un arbre unique placé dans l’axe qui faisait tourner une hélice tractive à la pointe avant et une hélice propulsive à l’arrière. On trouvait également, à la proue comme à la poupe, un petit gouvernail au niveau de la quille. L’inventeur n’était pax fixé sur l’armement prévu. Lors des essais au Havre, le bâtiment réussit à atteindre la vitesse de 15 nœuds. Toutefois il devait garder sa cheminée au dessus de la surface. L’inventeur comptait compléter la chaudière par un moteur à air comprimé uniquement employé pour la plongée. Comme beaucoup d’inventions, ce sous-marin à double propulseur finit à la ferraille. *** Chapitre 9 - DE LA GUERRE DE SÉCESSION à DRZEWIECKI
ncyclopédie mondiale des bateaux sous-marins Parmi les curiosités qui ont été publiées depuis le début du XIXe siècle, citons le projet du français, le Docteur LACOMME en 1869, qui proposa à l’empereur Napoléon III, un bateau sous-marin destiné à la recherche d’épaves et au renflouement. « Par la combinaison de mon projet, disait le Docteur Lacomme, on peut transporter des poids immenses avec très peu de force motrice. On peut au besoin sortir de l’eau sans que celle-ci puisse pénétrer à l’intérieur du bateau, obtenir en cas de nécessité et pour un temps indéterminé, l’air extérieur par l’intermédiaire d’un flotteur, qui, au moment désiré, monte à la surface de l’eau. On peut également communiquer et obtenir des dépêches télégraphiques pendant que le bateau est en marche. On peut faire usage de la lumière électrique sans production d’acide carbonique. Grâce à ce bateau sous-marin, on peut voyager dans l’onde tranquille, à l’abri des vents et des tempêtes, du brouillard et du mal de mer si redouté des passagers. » Ce bâtiment en forme de cigare mesurait une trentaine de mètres de long, était propulsé par deux hélices, une à l’avant, l’autre à l’arrière, mues par l’air comprimé. La particularité venait qu’il pouvait régler son immersion sur un chariot, sorte d’énorme gueuse équipée de roues, qu’il pouvait déplacer en manœuvrant les hélices sans être obliger de le remonter. Simon Lake, dont nous parlerons plus loin, perfectionnera ce procédé. Le plus extravagant, c’est que notre inventeur comptait utiliser des rails de chemins de fer pour permettre au chariot de circuler sur le fond. On imagine le travail des plongeurs scaphandriers qui auraient dû préparer une telle voie. On comprend maintenant pourquoi son projet suivant était d’une ambition extrême : relier l’Angleterre à la France par un chemin de fer sous-marin. Plutôt que de construire un tunnel dans lequel circuleraient des trains, pourquoi ne pas imaginer que les trains puissent rouler directement au fond de la Manche. Chapitre 9 - DE LA GUERRE DE SÉCESSION à DRZEWIECKI Page 145
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